• Des entreprises ont préservé leur compétitivité à la faveur de l'amélioration de la qualité, de la maîtrise du coût et du respect des délais de livraison des marchandises. • Au sujet des augmentations salariales, 75% des chefs d'entreprise pensent que la meilleure solution consiste à renforcer la productivité. Certains chefs d'entreprise sont en train de revoir leur stratégie de production et de commercialisation en vue d'assurer la relance escomptée après cette période difficile traversée par notre économie et dont les séquelles sont encore perceptibles. Cette conjoncture s'est caractérisée notamment par une diminution du rythme de la production et de l'exportation —suite à l'arrêt du travail dans certaines unités— ainsi que l'enchérissement des prix des matières premières. D'après le sondage effectué l'année dernière par l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives auprès d'un échantillon d'entreprises dont certaines ont connu une baisse d'activité au double niveau de la production et de l'exportation, le chiffre d'affaires des petites entreprises notamment a chuté jusqu'à 50%. Cet état de fait est imputé surtout aux grèves et à l'abandon des postes de travail, en plus de la perturbation de l'approvisionnement en matières premières. La conjoncture a été plus difficile pour les entreprises exportatrices. Pour faire face à ces problèmes conjoncturels, des entreprises ont élaboré des stratégies de relance se basant notamment sur des actions préventives. Ainsi, 71% des entreprises interrogées ont intégré de nouveaux risques pour l'assurance. Certaines unités se trouvant dans les mêmes zones industrielles —qui partagent les mêmes risques— se sont regroupées en vue de participer au coût de l'assurance. Réseaux de distribution illégaux Il s'est avéré que 70% des chefs d'entreprise ont décidé de reporter ou d'annuler des projets pourtant programmés, et ce, suite à la dégradation du climat des affaires, au manque de visibilité et à la récession de la demande mondiale. Le tissu industriel a été donc privé d'une valeur considérable d'investissement. En plus, 90% des entreprises qui avaient l'intention avant la révolution d'investir ne comptent pas s'établir dans des régions de l'intérieur du pays, ce qui explique la persistance du problème du développement régional malgré les avantages prévus par l'Etat. Certains chefs d'entreprise estiment même que les avantages fiscaux pourtant incitatifs sont insuffisants. Le sondage a montré, cependant, que 53% des entreprises ont préservé leur compétitivité aussi bien au niveau du marché local qu'à celui du marché extérieur, et ce, à la faveur de l'amélioration de la qualité en réponse aux exigences des consommateurs, de la maîtrise du coût et du respect des délais de livraison des marchandises. Ces trois éléments sont, en fait, essentiels dans la compétitivité de l'entreprise. Au sujet des augmentations salariales, 75% des chefs d'entreprise pensent que la meilleure solution pour y faire face sans laisser des plumes, c'est de renforcer la productivité, ce qui est tout à fait normal. D'autant plus que le marché international se caractérise par une conjoncture difficile avec une compétitivité des plus rudes dans divers produits. Aussi, de nombreux chefs d'entreprise estiment-ils qu'ils sont confrontés à plusieurs problèmes les empêchant d'améliorer leur compétitivité. Parmi ces lacunes, celles qui concernent la sécurité, l'instabilité et la concurrence déloyale. La régularisation de la situation fiscale, la participation aux caisses sociales, la contrefaçon des grandes marques internationales, la publicité mensongère et le développement des réseaux de distribution illégaux sont d'autres préoccupations des promoteurs dont 33% pensent que le phénomène des pots-de-vin sévit encore, ce qui constitue une autre charge pour l'entreprise qui ne peut pas avoir un rendement efficient. Même le plan de sauvetage proposé n'est pas en mesure à court terme de réduire le déséquilibre régional et de lutter efficacement contre le chômage, pensent 20% des chefs d'entreprise. Les résultats du sondage ont relevé, par ailleurs, l'inadaptation des programmes d'enseignement et de formation aux besoins des entreprises, ce qui explique dans une large mesure l'accroissement du taux de chômage. D'où la nécessité de renforcer la formation par alternance —comme proposé par les promoteurs interrogés— afin de familiariser les apprenants avec l'environnement de l'entreprise et de faciliter ainsi leur intégration.