Le rugby reprend des couleurs et redécouvre l'ambition Peu de gens savent qu'il y a une vie derrière le Stade olympique d'El Menzah. Derrière ce foot bouffe-tout, derrière le strass, la lumière et les centaines de millions. Peu de gens savent qu'à la Cité sportive, au lycée sportif et aux alentours, ça grouille de monde et de talents. Une véritable ruche de sportifs : athlètes, boxeurs, gymnastes et d'autres encore qui bossent et qui suent dans l'anonymat le plus total. La faute à qui ? Un peu par notre faute à nous journalistes, beaucoup parce que les présidents de fédérations ont souvent considéré que ces institutions… publiques sont leurs propriétés privées, leur fonds de commerce. Tout au plus s'ils font appel aux journalistes pour faire luire leur image ou alors pour débiter quelques discours plats et sans aucune utilité pour le sport. Aujourd'hui, les choses n'ont pas vraiment chargé et l'on continue à gérer le sport à huis clos. Mais il y a heureusement quelques exceptions. Tenez, le rugby veut sortir de son ghetto et l'on s'affaire pour que le sport cher à feu Béchir Salem Belkhiria ressorte à la lumière du grand jour. Il y a intérêt en tout cas puisqu'en 2016, rugbymen et rugbywomen seront au programme des Jeux olympiques pour la première fois de ce sport à la popularité jamais démentie. Mais qui a tout de même connu des hauts et des bas qui ont freiné son évolution naturelle. Retour aux fondamentaux Rugby à 15, rugby à 7, rugby féminin… On s'affaire pour restructurer tout cela, même si, il faut bien l'avouer, la base et la tradition sont là, léguées par des hommes qui ont porté à bout de bras un sport planétaire. Planétaire et populaire chez nous, dans des régions qui l'ont si bien adopté. Jemmal, Msaken, Nabeul, Ksar Hellal puis Cité Ettahrir, Béja et le Club des unités d'intervention. En attendant que le travail de base et de vulgarisation donne ses résultats dans d'autres fiefs, d'autres régions. Aujourd'hui, en tout cas, on revient aux fondamentaux, au travail dans les écoles, les lycées et les universités avec des enseignants spécialisés et des avantages que leur accorde la fédération. Minimes, benjamins, cadets, féminines, licences, affiliations et prises en charge gratuites des déplacements, un championnat hommes à 7 clubs et un championnat féminin à 14 clubs sous forme de neuf tournois par an. Les résultats sont déjà là avec trois fois de suite le titre de champions de la zone nord de l'Afrique face à des formations comme le Sénégal, l'Egypte, la Côte d'Ivoire et le Cameroun, après avoir longtemps été dans la zone Europe où on se mesurait aux équipes de France et d'Italie A', des mastodontes. Bref, le programme est chargé et copieux et les ambitions très grandes, à commencer par cette coupe d'Afrique qu'organise notre pays du 9 au 15 juillet prochains. Fête à Jemmal Jemmal, grand fief traditionnel du rugby. Président de la FTR, Riadh Chelly aurait bien voulu offrir cet évènement à sa bonne vieille ville de Nabeul mais, pour une question d'éclairage, ce n'est que partie remise. Rendez-vous est donc pris pour la grande fête du rugby cet été. Mais il n'y a pas que cela. Du 25 au 30 septembre 2013 au Maroc, la Coupe du monde homme et femmes à 7. Et puis des stages, de la programmation et des rêves plein la tête. Vendredi au stade de rugby à El Menzah, rencontre au sommet entre les Emirats et la Tunisie. Rencontre insolite mais ô combien riche et intéressante. Une formation émiratie truffée de rugbymen venus d'ailleurs et à forte coloration anglo-saxonne rompus aux dures batailles. Puis une équipe de Tunisie, jeune et talentueuse, renforcée par ses professionnels en France. Une bataille sans concessions revenue 15-7 aux nôtres, qui a révélé promesses et faiblesses à corriger. Mais avec une moyenne d'âge peu élevée, cette équipe peut aller encore plus loin, encore plus haut. Mars-avril : c'est le nouveau printemps du rugby tunisien!