• 33% des flux internationaux et 29% des recettes du tourisme mondial Avec trois cent millions de touristes par an, soit 33% des flux touristiques internationaux et 29 % des recettes du tourisme mondial, la zone méditerranéenne est actuellement la première destination de la planète. Elle est aujourd'hui en butte à de nombreuses menaces. Le modèle de développement de son tourisme donne des signes d'essoufflement et la démocratisation du transport aérien international risque de lui faire perdre sa position de leadership mondial, notamment du côté de la zone asiatique qui affiche de grandes ambitions à l'égard de la demande touristique mondiale. C'est précisément dans ce sens que se situe la 6e conférence internationale sur la gestion des destinations, portant sur le thème «l'avenir du tourisme en Méditerranée», qui se tiendra les 16 et 17 avril 2012, dans l'île de Djerba en Tunisie, co-organisée par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et le ministère du Tourisme. Plus de 300 experts internationaux représentant environ quarante pays ainsi que des ministres des deux rives de la Méditerranée prendront part cette manifestation. Un débat qui vient opportunément rappeler la nécessité pour tous les acteurs de la région de réinventer le tourisme méditerranéen dans le sens de la diversification et de la compétitivité. Pour multiples raisons. La conférence a pour ambition de fournir aux participants une vue globale des stratégies et politiques touristiques actuelles, et d'explorer les possibilités de dégager des synergies pour améliorer la coopération régionale. Pour les initiateurs de cette conférence, les pays méditerranéens ont besoin d'une vision partagée afin de réévaluer leurs industries touristiques au sein de stratégies de développement durable, de restructurer leurs industries, en vue d'améliorer leur efficacité mais aussi de permettre à cette activité phare de continuer à apporter sa contribution à l'économie de la région. Pour mémoire et à juste titre, le tourisme, à la fois chance économique, défi environnemental et enjeu économique et social, est plus que jamais considéré comme un thème majeur en Méditerranée du fait même de ses impacts actuels et futurs. Les régions côtières de la Méditerranée faisant très souvent l'objet d'une occupation abusive continueront d'enregistrer un développement considérable du tourisme au cours des prochaines décennies selon les études de l'Organisation mondiale du tourisme qui portent sur le doublement de la fréquentation à l'horizon 2025. De par le fort contenu économique et social qui le désigne à des tâches de premier ordre, le secteur touristique, beaucoup plus que d'autres activités, ne cesse de poser l'épineuse question relative à la capacité des Etats méditerranéens à maîtriser le développement de ce créneau, à protéger sur le long terme son environnement et à promouvoir un aménagement équilibré de ses territoires. La réalité méditerranéenne montre en effet que la maîtrise du développement touristique est particulièrement difficile dans une région très attractive et à fortes contraintes géographiques. Elle montre aussi une grande diversité de situations et de développement et d'environnement dans ce domaine. Leur mise en œuvre efficace suppose une mobilisation des Etats et de tous les autres opérateurs concernés afin de confronter les différentes expériences, les modes de développement et de protection de l'environnement pour harmoniser des intérêts trop souvent opposés. Dans ce cadre, la rencontre de Djerba s'est assignée l'objectif de favoriser des synergies au niveau de toutes ces questions stratégiques pour le tourisme. La maîtrise des impacts du secteur sur l'environnement est en effet l'un des défis majeurs pour le tourisme méditerranéen. L'activité touristique, bien qu'elle repose sur un environnement et des paysages de qualité, est trop souvent facteur de dégradation dans plusieurs zones de la région et notamment sur le littoral. Ainsi la qualité des côtes méditerranéennes, un des atouts les plus précieux du pourtour méditerranéen, se doit aujourd'hui d'être impérativement mieux préservée dans les destinations touristiques. Il s'agit de prévenir et réduire les impacts négatifs des aménagements, de l'urbanisation et des infrastructures touristiques sur la zone littorale Les sites du littoral méditerranéen sont souvent convoités par le tourisme national ou international. Le développement non maîtrisé des infrastructures et de l'urbanisation liées au tourisme à plusieurs zones des deux rives conduit à des formes de dégradation parfois irréversibles des écosystèmes. Même les tentatives de réparation n'ont cessé de mobiliser des investissements extrêmement lourds. L'enjeu pour la Méditerranée consiste ainsi à tirer les enseignements des évolutions rapides et inconsidérées dans les plans d'aménagement touristique et d'éviter la répétition des erreurs.