Surtout ne pas succomber à l'effet derby. Quel visage du CA face à l'ASG ? Le onze à Ben Chikha a-t-il digéré la cuisante défaite du derby ? Les enseignements tirés de ce choc disputé à huis clos ont-ils été mis à profit pour corriger la trajectoire de l'équipe et repartir de plus belle ? Autant de questions soulevées dont les réponses ne sauront tarder (la vérité du terrain tranchera). Ceci dit, les dernières répétitions ont permis au staff technique de soigner l'endurance des siens (là où le bât blesse) et le positionnement des joueurs sur le terrain (le CA joue trop bas). De prime abord, le manque de maturité tactique, ainsi que les imprécisions et autres déchets techniques entrevus chez certains lors du derby sont symptomatiques des carences offensives et défensives de l'équipe. Par ailleurs, et outre le registre technique (maîtrise, accélération et habileté), le CA manque cruellement de personnalité et de détermination (manque de rigueur dans ce que l'on appelle communément le money-time). C'est dire la difficulté de la tâche pour Ben Chikha, le technicien algérien se trouvant dans l'obligation de penser l'avenir, avec toutefois une équipe quelque peu hétérogène et fortement rajeunie. Ceci dit, le onze amené à affronter l'ASG sera forcément remanié. Dans l'axe, Mehdi Ressaïssi cédera sa place à Mohamed Ali Yaâkoubi alors que sur le flanc gauche, Haddedi est en ballottage (favorable) avec Akremi. Polyvalent à souhait, Akremi peut toutefois être aligné en tant que demi-gauche, un poste que le joueur affectionne particulièrement. Sur le flanc droit de la défense, Hadj Messaoud semble solide au poste mais le jeune Agrebi est là pour parer à toute éventualité. Plus haut, Ziadi en tant que sentinelle serait associé à Skander Escheich (voire Nafaâ Jebali) alors que Nafti conduira la manœuvre et tentera de combiner avec Mouihbi, Jebbari et Ezechiel en pointe. Le technicien clubiste peut toutefois changer son fusil d'épaule et opter pour l'option Wajdi Mechergui, voire Hamza Messaâdi, leur incorporation étant tributaire de la tournure que prendra la rencontre. Aura-t-on la possibilité de voir le jeune gardien Atef Dkhil occuper les cages ? Une donne est à retenir : Ben Ayoub a souffert de crampes en fin de derby. Une courte période de repos actif ne pourra que lui être bénéfique. Comité de soutien mort-né? Sans trop s'attarder sur les soubresauts d'ordre structurel et conjoncturel qui secouent le club depuis quelque temps, il est clair que le CA doit impérativement changer son fonctionnement d'un modèle pyramidal vers une organisation de réseau, visant une meilleure utilisation des compétences. A titre d'exemple, en 2008, le bureau directeur ne manquait pas de participer à tous les rassemblements (officieux) ou ateliers de réflexion qui se penchent sur l'avenir et le présent du CA (améliorer le quotidien et anticiper pour préparer l'avenir). Ces «think-thanks» clubistes n'ont pas manqué au passage de tendre la main au bureau directeur avec les résultats que l'on connaît (synergie). Cette expérience novatrice en ces temps-là a permis de resserrer les rangs autour du CA. Une instance informelle est à citer dans ce cas d'espèce: le comité de soutien. La fonction de ce comité était de mettre en place une pépinière de compétences au service de projets ciblés et identifiés répondant à des besoins d'ordre structurel. Par ailleurs, volet dépenses et finances, la réalisation des projets (votés par le comité de soutien) s'est faite grâce aux apports des adhérents. Volet sensibilisation et transparence, ledit comité a mis sur pied une politique de club participative où l'adhérent pouvait voir où ont été affectés les fonds récoltés. Que reste-t-il de ce «lobby» clubiste capable de désamorcer les crises et corriger la trajectoire du club? A l'heure actuelle, le comité de soutien n'a pas été dissous et reste une énigme, bien que ses adhérents ont pour noms Azouz Lasram, Hamouda Ben Ammar, Rafaâ Ben Achour, Kamel Idir, Khélil Chaïbi, Maher Snoussi, Zouheïr Hammami, Tahar Khantèche, Lotfi Zahi, Kaïs Ben Hamadi, Tarak Ghorbel, Nabil Ben Abdallah et Selim Zaâzaa. Ligue Clubiste: la passion intelligente Malgré les «ratés» administratifs du bureau directeur et la fronde qui couve, certains supporters tentent de se tourner vers l'avenir en fédérant les forces vives du club. A cet effet, la Ligue Clubiste dont le visa a été récemment obtenu s'efforce de revaloriser le rôle des supporters (en ces temps de rupture de confiance entre dirigeants et supporters). Ainsi les affiliés ne seront plus de simples spectateurs mais des acteurs à part entière dans la vie du club, sorte de groupe de pression qui tend à dégager des initiatives et des projets en faveur du Club Africain.