La stratégie mise en place pour la protection de l'enfance comporte quelques points faibles à corriger au plus vite pour mieux prendre en charge cette catégorie de la population qui est sensible et vulnérable. La deuxième stratégie décennale de l'enfance qui s'est étalée de 2002 à 2011 a concerné les domaines de l'éducation, la santé et les loisirs. L'objectif étant de prévenir les menaces auxquelles les enfants – y compris ceux à besoins spécifiques – sont confrontés aussi bien à la maison qu'à l'école et dans la rue. Cependant, après la révolution, les structures de l'enfance ont connu un certain malaise vu la situation perturbée dans le pays. Les séquelles sont encore constatées. L'évaluation de l'ancienne stratégie permettrait d'identifier les points faibles pour instituer la nouvelle politique sur des bases solides et fournir le bien-être et les conditions d'apprentissage pour les enfants en bas-âge. Parmi les points à prendre en compte, l'équité entre tous les enfants, surtout ceux qui souffrent de la pauvreté et de la marginalisation sociale dans les régions intérieures du pays. C'est que certains enfants ne vont pas encore à l'école et ne bénéficient pas toujours des prestations sanitaires. Retrait de certaines associations Certes, des programmes sanitaires destinés à la mère et à l'enfant — pour la prévention et le traitement de certaines maladies — ont été exécutés. Le taux de couverture des patients par les vaccins a d'ailleurs atteint les 97% à la faveur du programme national de la vaccination et le programme national de la médecine scolaire et universitaire. Le taux de mortalité infantile a diminué déjà de 18.4%. Mais ces indicateurs positifs ne peuvent pas cacher les misères qui font souffrir encore la mère et l'enfant. En tout cas, les objectifs du millénaire – fixés par les Nations unies dans ce domaine – n'ont pas été atteints, vu la faiblesse de couverture des prestations médicales dans les régions intérieures. Par ailleurs, la création des jardins d'enfants dans les différentes régions n'a pas été toujours couronnée de succès dans la mesure où les activités proposées — peut-être par manque de moyens pédagogiques — sont en deçà des attentes. Les 3.800 jardins d'enfants recensés l'année dernière ont permis de porter le taux de couverture à 30% au lieu de 28,9% une année plus tôt. Le rythme de création de ces établissements est considéré comme faible, vu le retrait de certaines associations qui participaient à cet effort. Ce repli des associations est dû notamment aux actes de violence lors des événements de la révolution. Plusieurs régions connaissent encore aujourd'hui un manque, voire une absence de ces établissements et de nombreuses familles sont obligées — ou préfèrent pour économiser l'argent — garder leurs enfants en âge pré-scolaire à la maison. Ils passent ainsi tout leur temps à s'amuser sans apprendre. D'où la nécessité de prendre les dispositions nécessaires pour inciter les promoteurs à créer ce genre de projets dans certaines zones du pays, qui en manquent. Pourtant, l'infrastructure de base destinée à l'enfance a connu une certaine amélioration dans la mesure où plusieurs clubs et complexes au profit des enfants ont été créés pour atteindre 289 établissements en 2011. Les travaux d'aménagement et de restauration ont concerné d'autres établissements dont ceux qui ont été endommagés. Des clubs d'enfants mobiles sont également utilisés pour accéder aux zones qui ne disposent pas de ces espaces de loisirs. Les gouvernorats de La Manouba, Zaghouan et Tozeur ont été ciblés par les nouveaux acquis dans ce domaine. Le pire est que le nombre des adhérents aux établissements de l'enfance a chuté passant de 37 mille à 34 mille. Les autorités publiques imputent cet état de fait aux évènements de la révolution qui ont vu la fermeture de 6 établissements. Il faut dire aussi que les programmes proposés seraient pour quelque chose dans cette désaffection. Les enfants ont besoin, aujourd'hui, de s'amuser par les jeux électroniques et d'apprendre la navigation sur Internet pour pouvoir communiquer avec d'autres enfants et découvrir le monde virtuel, ce qui n'est pas toujours possible. Les enfants sans soutien sont plus exposés que les autres aux différentes menaces qui les guettent comme les maladies, l'oisiveté, l'abandon scolaire... Des centres intégrés pour l'enfance et la jeunesse et des complexes pour les enfants ont été mis à leur disposition afin de les protéger et les intégrer dans le milieu scolaire en leur permettant de mener une vie normale. La capacité de ces établissements a atteint les 2.956 enfants dont 711 bénéficient d'une pension complète et 2.245 d'une demi-pension. Parmi cette population, on a compté 265 étudiants et étudiantes. Les parents ont le choix de récupérer leurs enfants après avoir passé quelque temps à étudier et à se distraire pour passer le reste de la journée à la maison ou placer leur progéniture toute la journée dans l'établissement en leur rendant visite de temps à autre. La pauvreté et les problèmes familiaux sont souvent à l'origine de l'abandon de l'enfant qui trouve refuge dans ces établissements de l'Etat.