350 étudiants de l'Esac (Ecole supérieure de l'audiovisuel et du cinéma) à Gammarth, toutes spécialités confondues (réalisation, scénario, scénographie, image, son, nouvelles technologies, éclairage, montage, régie, production, distribution), déplorent le fait que leurs études ne soient pas couronnées par un diplôme, étant donné l'absence de textes de loi ayant trait aux conditions de son obtention et au cadre général des programmes d'études. Or, le cursus de l'Esac devrait être normalement sanctionné par le diplôme national des Sciences et techniques de l'audiovisuel et du cinéma. Vu cette situation, un groupe d'étudiants de la 1ère promotion, sortie en 2007, a présenté, depuis le 7 décembre 2007, une requête au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour pallier cette lacune. En vain. La dernière demande présentée en date du 25 janvier 2010, toujours dans le même but, est restée également et étrangement lettre morte. Cela, malgré les nombreuses demandes et en dépit du recrutement des anciens étudiants de l'Esac, afin d'enseigner à la même école. Désillusionné, le groupe d'étudiants s'est vu obligé de présenter une pétition dénonçant le refus de la légalisation du diplôme devant le Tribunal administratif le 10 mars 2011. Or, le ministère de tutelle a apporté quelques observations au Tribunal, le 14 mars 2011, indiquant que la situation est en cours de régularisation et qu'un projet de décret-loi concernant le cadre général des programmes d'études et des conditions de l'obtention du diplôme national des sciences et techniques de l'audiovisuel a été envoyé au Premier ministère pour une future promulgation. Mohamed Ali Chérif, ancien étudiant de la promotion 2007 de l'Esac et actuellement réalisateur à la télé nationale, regrette sur un ton amer que, depuis qu'il a quitté les bancs de cette école supérieure, la situation n'ait nullement évolué. «Malgré toutes nos démarches, revendications et plaintes, nous constatons que rien de nouveau ne se profile à l'horizon, car nous n'avons reçu aucun signe prometteur ni du ministère, ni de l'université, ni de l'école elle-même suggérant la future promulgation d'un décret-loi relatif à l'organisation du cadre général des programmes d'études et des conditions d'obtention du diplôme et, par conséquent, de son octroi», dit-il. Et d'ajouter très contrarié et excédé : «Ce qui est aberrant c'est qu'en dépit de l'inexistence du diplôme, le programme d'études de l'Esac est reconnu par les universités européennes et nord- américaines, puisque plusieurs étudiants poursuivent des études de 3e cycle dans plusieurs universités étrangères». Concernant l'emploi, notre interlocuteur ne mâche pas ses mots : «Les conditions sont devenues intenables pour la plupart des anciens promus de l'Esac, qui, faute de diplôme, ne peuvent passer aucun concours, ni à l'échelle nationale, ni internationale. Conséquence, ils ne peuvent avoir accès au travail, et bien qu'ils soient convoités par les grandes chaînes de télé arabes, ils sont dans l'impossibilité de faire valoir tous leurs droits sans le «fameux sésame» qui ouvre toutes les portes du travail. Et sachez que les rares personnes qui, comme moi, ont pu décrocher un boulot, c'est seulement parce qu'elles ont fait d'autres études et possèdent d'autres diplômes universitaires». Jusqu'à quand durera, donc, cette situation, somme toute, absurde et qui, franchement, n'obéit à aucune logique. A quand, alors, ce fameux diplôme pour les étudiants de l'Esac ?