Quand on voit et qu'on a vu ce qui se passe à l'Etoile, quand on voit le chantier en plein air au Club Africain et qu'on sait que Hafedh Hmaïed et Jamel Atrous ont été démocratiquement élus, il y a vraiment de quoi se poser des questions. Quand on voit également où en est réduite la Ligue nationale professionnelle de football, il y a de quoi s'inquiéter grandement de la gestion de nos compétitions. Quand on assiste impuissants à la mort lente de nos clubs face à indifférence de l'autorité de sûreté — et pas seulement — il y a de quoi tirer la sonnette d'alarme. Quand on voit enfin la politique de l'autruche adoptée par la défunte fédération et celle qui vient de s'installer sur les problèmes essentiels de notre football avec des «calmants» pour la galerie, on se dit qu'on n'est pas sortis de l'auberge et que le pire est à … venir. Ça nous concerne ! C'est vrai qu'on nous accuse, nous journalistes, de nous occuper de ce qui ne nous regarde pas. Pour ceux qui nous font ce procès d'intention, c'est tout ce qui se trame dans les coulisses de notre sport et de notre football, qui n'a rien à voir avec le sport et le football, mais qui fait terriblement mal aux deux, qui nous concerne et nous regarde. La dernière affaire en date ? (Celle de l'Etoile est en cours et n'est pas près de connaître son épilogue) : celle du Club Africain. L'immense club de Attouga, Taher Chaïbi, Abderrahmane, Jedidi et des dizaines d'autres encore est comme une barque à la dérive depuis plus de deux décennies. Abandonné par les siens qui se déchirent au grand jour (mais pas par ses supporters qui souffrent le martyre de cette situation), le Club Africain n'arrive plus à trouver la paix. Des exemples ? En veux-tu en voilà ! A peine installé que voilà Jamel Atrous est contesté. Nous n'entrerons pas dans les détails de cette affaire, mais la logique veut qu'un président élu soit jugé sur son mandat ou, à défaut, sur la saison. Passons. Jamel Atrous achève aujourd'hui ce qui lui reste comme jours ou semaines à la tête du club de Bab Jedid, alors que pointe déjà à l'horizon son successeur en puissance, Slim Riahi. Entré en politique à coups de milliards, son parti n'a hérité que d'un tout petit siège à la Constituante. Pas notre problème à la limite. Mais là où ça nous apostrophe par contre, c'est quand Slim Riahi décide également d'entrer en sport et se porte officieusement candidat à la présidence du Club Africain. Le tout sur fond d'une campagne savamment orchestrée. C'est que le mariage politique-sport en ce moment bien précis de l'histoire de la Tunisie peut s'avérer explosif. D'ailleurs, sport et politique sont actuellement «explosifs» indépendamment de leur éventuelle union. L'histoire de notre pays où le sport a toujours été sous le joug de la politique est là pour nous le rappeler. Comme la mainmise d'un autre Slim nous rappelle de bien mauvais souvenirs. Pis encore, un véritable cauchemar. Plus récemment, c'est l'épisode Bernard Tapie et Marseille qui nous font peur comme l'ascension vertigineuse de Silvio Berlusconi grâce au Milan AC. Ceci pour dire que nous ne sommes pas dupes. Demain Slim Riahi à la tête du Club Africain et demain, pourquoi pas, Hachemi Hamdi à la tête d'EGSGafsa… Bonjour l'ambiance et les dégâts !