Se trouvant à 28 km de Kairouan, Imadat Ennabch (délégation de Kairouan-Sud) s'étend sur 10.000 hectares et compte 4.800 habitants répartis sur 20 douars. Une grande randonnée dans cette zone rurale nous a permis d'admirer une bonne infrastructure sociale, des pistes aménagées, des écoles primaires, un dispensaire, des haies de cactus qui délimitent les terrains, des parcelles de terre mises en valeur, des douches publiques et un terrain avec des aires de jeux et des balançoires. Ridha Haddaji, 16 ans, nous parle de sa joie de pouvoir vivre enfin dans un village agréable où on peut jouer au foot ou au volley : «Ici, en milieu rural, les exercices physiques et les promenades sont un moyen de délassement. Avant la construction de ce terrain, tous mes moments de loisirs étaient accaparés par le sommeil ou le jeu de cartes...». D'un autre côté, le Crda de Kairouan est intervenu pour arracher de grandes touffes de jujubier qui infestaient plusieurs hectares de terre et compte y créer des périmètres irrigués. A côté de cela, 9 puits de surface et un puits profond ont été creusés. Et comme le taux d'alnalphabétisme est élevé, des centres d'enseignement pour adultes ont été créés et sont fréquentés par 150 personnes réparties sur 12 groupes. Cette nouvelle dynamique de développement a permis d'intégrer les habitants dans le circuit de production et de mettre un terme à leur situation d'éternels assistés. Néanmoins, les villageois souhaiteraient qu'on améliore l'état de la piste de 6 km reliant Ennabch à Mzaougha, en passant par les localités de Hmaïdya, Nwaouyia, Soualhia, Aouled Bouzaïane et Mnassrya. Et comme la nappe phréatique est salée, ils aimeraient qu'on crée davantage de puits profonds Décloisonner pour respirer Après une petite pause, on se dirige vers El Gouassem, une agglomération dépendant de Imadet Ennabch. La piste est bordée de cactus, d'oliviers et d'amandiers, variétés qui s'adaptent bien au climat semi-aride. Nous traversons un joli paysage avec des logements ruraux remis à neuf, de la verdure, des étables... Nous nous arrêtons à l'école primaire disposant d'eau, d'électricité, d'un bloc sanitaire et d'un beau jardin, mais pas de cantine. Ceci oblige les élèves nécessiteux qui viennent de loin (certains habitent à 5 ou 7 km) à passer toute la journée à l'école avec des sandwichs et parfois à ne rien manger. Une des élèves, Inès K., en 2e année, nous a confié qu'elle vivait actuellement avec ses grands-parents puisque ses parents sont allés travailler ailleurs. Ainsi, tous les matins, son grand-père l'emmène à bord d'une charrette et il reste toute la journée à l'attendre près de l'école pour la ramener chez lui vers 17h00 : «Si mon grand-père tombe malade, je serais obligée d'abandonner mes études puisque j'habite très loin...». Quant aux jeunes que nous avons rencontrés à la place du village, ils souhaiteraient qu'on crée un centre de tapisserie pour les filles et un atelier de menuiserie pour les garçons, et ce, afin de résorber le chômage.