Dans le gouvernorat de Kairouan, un large pan de la Tunisie en lutte contre la pauvreté s'offre au regard. Pour peu qu'on emprunte les chemins escarpés menant vers El Ala à 60 km de Kairouan. L'agriculture et l'élevage constituent les principales activités des habitants. Les Romains avaient choisi El Ala pour la fertilité de son sol et y avaient introduit l'olivier, qui fait la fierté de cette région et dont la qualité de l'huile attire un grand nombre de consommateurs. Jilani Oueslati, propriétaire d'une oliveraie héritée de son père, consacre une partie de sa production annuelle pour extraire l'huile «endhouh» prisée pour ses vertus curatives et son goût légèrement piquant : «Cette huile est extraite manuellement, sans l'aide de presse ni de centrifugeuse. Ainsi, on procède tout d'abord au moulage des olives à l'aide de meules tournantes. Et après le malaxage de la pâte, on met le mélange dans un bassin au milieu duquel on creuse une sorte de cuve où l'huile ruisselle lentement de tous bords, le remplissant après un certain temps. Une fois la cuve pleine, on la vide à l'aide d'une louche et on met ensuite l'huile recueillie dans des jarres», nous précise-t-il. Par ailleurs, cette délégation est réputée pour le goût exquis de ses figues de Barbarie qui se trouvent dans toutes les imadas. D'ailleurs, on a introduit il y a quelques années des parcelles de démonstration de cactus inermes sans épines en irrigué sur une superficie de 5ha destinés à la culture de figuiers de Barbarie à l'aspect épanoui. Mokhtar Jellibi, fellah à Mssaïd, a entamé cette expérience sur un demi-hectare, avec le système goutte-à-goutte. Le reste de sa parcelle de terre est réservé aux cultures maraîchères et arboricoles menées en irrigué. Délégation prioritaire Comme El Ala fait partie des délégations prioritaires, elle a pu bénéficier en 2008 de différents projets d'un coût global de 291MD, ce qui a permis d'octroyer à 362 fellahs de plants d'olivier, de créer des emplois au profit de 757 diplômés grâce à de petites unités industrielles et d'accorder 17.755 journées de travail dans les différents chantiers. De ce fait, le taux de chômage est passé de 17,7% à 14,8%. En parcourant la délégation Plus de 4 km séparent Imadat Traza d'El Ala-Centre. La piste bordée de cactus est plutôt cahotante. De plus, il faisait froid et quelques lambeaux de nuages se profilaient dans un ciel étonnamment bleu. Cette imada, dont le nombre d'habitants s'élève à 5.000, s'étend sur une importante superficie et comprend une école primaire, des terres agricoles et forestières, des parcours protégés et plusieurs agglomérations. D'autre part, Traza offre au visiteur de jolis paysages : plaines et zones montagneuses, collines aux pentes douces, sources dissimulées au milieu des rochers, villages entourés de cactus, d'oliviers et d'amandiers, une ancienne huilerie abandonnée, quelques petits oueds bien discrets et un vieux hammam, situé au beau milieu du djebel. Il s'agit, nous dit-on, d'une vaste grotte qui dégage une vapeur conseillée pour le traitement des rhumatismes et des maladies respiratoires, mais qui mérite d'être mieux entretenue. Les interventions du FSN Le FSN a financé un projet dans la localité de Dbabcha où 1.320 habitants ont profité de l'amélioration d'une piste agricole de 9 km (450.000D). Dans la localité de Maâmrya, le FSN a financé deux projets, à savoir un dispensaire dont le coût de réalisation a été de 25.000D et l'amélioration d'une piste agricole dont la longueur est de 4 km (200.000D). Par ailleurs, le fonds a financé deux projets à El Ghraba. Le premier concerne l'adduction d'eau potable au profit de 105 familles (300.000D) et le deuxième concerne l'amélioration des logements au profit de 55 familles (85.000D). Sans compter l'activité artisanale basée sur le travail du tapis et du mergoum qui fait vivre un grand nombre de familles. Des femmes très actives Beaucoup de villageoises s'adonnent au travail du tapis et du mergoum qui fait vivre leurs familles. En outre, elles passent leur temps à travailler la terre, à s'occuper des animaux, à chercher le bois ou l'eau. Beaucoup de jeunes filles que nous avons rencontrées à la source d'El Saâdlia nous ont dit que leur point de rencontre et leur contact avec le monde, c'est cette source. C'est ici qu'elles viennent puiser l'eau, laver le linge et aussi discuter de leurs espoirs et de leurs différents problèmes. Un marchand ambulant, à dos d'âne, est venu proposer des produits dont raffolent les femmes : du tissu, du souak, du khôl, du thé et du louben. On a pu assister à de longues scènes de marchandage. Une heure plus tard, les jeunes filles quittent les lieux pour rejoindre leurs domiciles le cou et le dos ankylosés sous le poids de leurs jarres.