Par Foued ALLANI Les justes, les épris de liberté de fraternité et de paix du monde entier sont fiers de s'associer au peuple algérien frère qui fête aujourd'hui le 50e anniversaire de son indépendance. Une libération chèrement acquise grâce à un héroïque sursaut révolutionnaire, le 1er novembre 1954, et après une lutte acharnée pour l'indépendance qui n'a jamais fléchi, depuis la prise d'Alger par l'armée française le 5 juillet 1830. Une indépendance arrachée à coups de sacrifices humains et autres par un peuple qui ne reculait pas devant le martyre pour préserver sa dignité et son identité avec ses composantes amazighe, arabe et musulmane. Trois piliers de son combat pour la liberté, connus tous pour détester l'injustice et bannir la soumission et pour préférer la mort au déshonneur. Une indépendance haut la main et haut la tête face à la France, puissance coloniale jusqu'au-boutiste, glorieusement obtenue après une guerre houleuse qui a fait plier une armée professionnelle suréquipée, sur-entraînée, et sanguinaire pour l'acculer à une quasi-abdication. Stoïquement, héroïquement le peuple algérien frère avec ses jeunes, ses hommes et ses femmes, ses vieux, ses élites et ses moujahidine a su tenir tête à 132 années d'occupation violente, annexionniste, spoliatrice, assimilationniste, exterminatrice s'il le faut, exemple unique et extrême d'une doctrine colonialiste de peuplement expansionniste qui met l'indigène, le vrai ayant droit en marge de l'Histoire tout en lui confisquant son avenir. Mais le peuple de l'Emir Abdelkader a dit non. Et le 5 juillet 1962 le voilà recouvrer sa liberté après comme déjà dit une guerre au cours de laquelle la France, qui considérait les événements comme des troubles internes, a commis les pires atrocités et les crimes les plus odieux. Au cours de son long combat pour son honneur, le peuple algérien a été soutenu par les peuples frères et amis. Et la Tunisie, fraîchement indépendante, s'est totalement dévouée pour la cause en offrant hospitalité, soutien, engagement et sacrifices et en acceptant d'abriter le siège du gouvernement algérien provisoire du Front de libération nationale ainsi que les bases arrière de l'Armée algérienne de libération nationale. Cela après avoir accueilli en vagues successives dès 1830 les réfugiés algériens qui se repliaient en Tunisie face aux exactions de l'occupant, et collaboré avec les mouvements de libération des pays maghrébins respectifs et aussi sous forme de collectif à la lutte contre la colonisation. Déjà en 1916, le grand militant Mohamed Bach Hamba, frère du leader Ali Bach Hamba, publiait son programme «Pour l'indépendance du peuple algéro-tunisien» oui le peuple algéro-tunisien. Une fois indépendante, l'Algérie s'attela à construire le pays, à lutter contre l'analphabétisme, la pauvreté, les maladies et les fléaux sociaux hérités. Un Etat fort a vu le jour avec pour colonne vertébrale la glorieuse armée nationale et le Front de libération nationale (FLN). Il sera écouté. On le verra participer à la création du mouvement des 77, au renforcement du mouvement des Non-Alignés, au soutien de toutes les causes justes et tous les mouvements de libération à travers le monde. Il n'était donc pas étonnant que nos frères palestiniens proclament leur Etat indépendant le 15 novembre 1988 à Alger. En se soulevant en octobre 1988, le peuple algérien a très tôt conduit son printemps, instauré le multipartisme et donné l'exemple en matière de libertés de la presse et de l'expression, d'une façon générale. Il subira à partir de 1992 une décennie de violence au cours de laquelle plusieurs voix libres ont été forcées à se taire à jamais. Des dizaines de milliers paieront de leur vie au cours de cette décennie de terrorisme aveugle. Mais le peuple tint bon et la vie publique reprit ses couleurs. Globalement positif, le bilan de ce demi-siècle d'indépendance ne peut qu'avoir une projection optimiste. Des problèmes socioéconomiques persistent certes tels que le chômage des jeunes et la crise du logement, mais l'économie forte, de plus en plus assainie, saura y remédier. Surtout à la lumière des réformes politiques annoncées en avril 2011 et qui sont en train de se concrétiser. Avec la nouvelle assemblée élue le 10 mai dernier, et qui reflète la volonté du peuple algérien de renforcer la stabilité politique et le progrès social et économique, l'Algérie entame une nouvelle période qui sera certainement riche en acquis y compris dans le domaine culturel où les créateurs algériens de tout bord se sont toujours distingués sur le plan international faisant de la littérature algérienne, de son cinéma et de ses arts en général, le reflet de la vivacité d'un peuple fier et bien ancré dans son identité.