" L'accréditation, enjeux et perspectives ". Tel est le thème du forum organisé, mercredi, par le Tunac (Conseil national d'accréditation). Ce forum a été l'occasion pour débattre des différents aspects de l'accréditation et pour exposer la situation nationale actuelle en la matière. Les thèmes soulevés ont touché la compétence et la gestion des risques dans les organismes d'évaluation, l'importance et la valeur ajoutée des essais d'inter-comparaisons dans les laboratoires, l'accréditation dans le domaine agroalimentaire. Mme Dorsaf Zangar Labidi, directrice générale du Tunac, a rappelé, que ce forum, devenu désormais un rendez-vous annuel, permet de rencontrer les organismes d'évaluation de la conformité et de leur offrir un espace pour échanger les expériences et les réflexions. "C'est aussi l'occasion de discuter la stratégie à adopter pour améliorer notre système national d'accréditation et pour présenter nos activités relatives à l'année 2009 ", a-t-elle ajouté. Elle a, en outre, souligné qu'une telle rencontre vise à construire un débat riche et fructueux entre le Tunac, d'une part, et les organismes d'évaluation de la conformité de l'autre et améliorer, ainsi, le système national d'accréditation. La directrice générale des stratégies industrielles au sein du ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME, Mme Samira Ben Amara, a, de son côté, attiré l'attention sur la place accordée à la promotion de la qualité dans les stratégies industrielles nationales et dans les différents programmes d'amélioration de la compétitivité de l'entreprise tunisienne. Elle a, d'un autre côté, précisé que grâce aux efforts déployés aussi bien par l'Etat que par les entreprises tunisiennes, le nombre des entreprises certifiées ISO est passé de 6 en 2005 à plus de 1.367 à fin 2009. Les efforts déployés ont, également, porté sur la modernisation de toutes les composantes de l'infrastructure : la qualité notamment, la normalisation, l'accréditation, la métrologie, les analyses, les essais… " Nous avançons efficacement dans le projet présidentiel portant sur la création d'un réseau de laboratoires modernes et accrédités à travers la création d'une cité technologique à El Agba regroupant 34 laboratoires appartenant au centre technique des industries agroalimentaires, au centre technique des industries chimiques et au laboratoire central des analyses et essais ". Mme Amara relève également que "Les travaux de construction de la cité technologique EL Agba démarreront dès le début de cette année. En parallèle, l'infrastructure et les moyens techniques des autres centres techniques seront renforcés". Un accord de reconnaissance avec l'UE Elle a, par ailleurs, précisé, que les efforts déployés par la Tunisie visent surtout et concrètement à conclure un accord de reconnaissance avec l'Union européenne (dit Acaa : agreement on conformoty assessement and acceptance of industrial products), accord qui couvrira dans une première phase les produits électriques et ceux destinés à la construction. "La reconnaissance de l'infrastructure qualité par l'Union européenne équivaut à la confiance de l'Europe en nos organismes d'évaluation de la conformité. Et l'accréditation est, aujourd'hui, reconnue par l'union européenne, notre premier partenaire économique, comme moyen pratiquement incontournable pour reconnaître la compétence et l'impartialité d'un organisme d'évaluation de la conformité ", a-t-elle enfin précisé. M.Hanspeter Ischi, directeur général de l'organisme suisse d'accréditation, est intervenu sur la question de compétence et de gestion des risques dans les organismes d'évaluation de la conformité. Il a insisté, à ce propos, sur l'importance de bien cerner les risques et les chances qui s'y rattachent pour aboutir à la compétence technique requise. Il a, également, rappelé le contenu et les principes des différentes normes dans le domaine du management du risque précisant qu'une norme générique, à savoir ISO 31000, publiée à la fin de l'année 2009, présente un consensus pour une approche systématique et opérationnelle du management du risque et qu'elle se présente comme un guide pour l'intégration organique du management du risque dans les procédures de gestion existantes. Le conférencier a, en outre, souligné que la gestion du risque est définie pour tous les systèmes de management et qu'elle exige un engagement clair de la direction et des collaborateurs. Le management du risque serait, selon lui, tributaire de la mise en place de structures claires, d'un personnel compétent et responsable et d'un feed back systématique. Le spécialiste souligne, en outre, que pour reconnaître les risques selon la norme ISO 31000, certaines démarches sont nécessaires à savoir une identification du risque ( sources des risques), une analyse du risque (compréhension, effet sur l'affaire), une évaluation du risque (comment gérer le risque), un traitement du risque ( définition des mesures, des responsabilités et des procédures), le monitoring (où nous situons-nous face au risque) et les enregistrements ( obtention du savoir, communication interne et externe).