Nos lecteurs ont sans doute remarqué que nous avions fait peu de cas de la campagne électorale puis des élections de la Ligue. Cela pour trois raisons au moins. La première, c'est que nous avions jugé bon de ne pas faire ultérieurement de la publicité à des personnes qui envahissent depuis des années le paysage médiatique sportif pour si peu de résultats. La seconde, c'est que les trois candidats ont déjà occupé des poste de responsabilité, fait partie de «l'ancien système» et contribué, directement ou indirectement, aux dérives de celui-ci et de la situation catastrophique où il se trouve. Sur le plan financier, technique, des lois et surtout moral. La troisième est que nous ne croyons franchement pas aux promesses des campagnes électorales, mélange de slogans qui sonnent creux et de déclarations de bonnes intentions qui ne résistent pas à une réalité où le copinage, les conflits d'intérêt et les rapports de force règnent en maîtres absolus. En termes plus clairs, ce ne sont pas des promesses que nous voulons mais des faits. Et Dieu seul sait combien nous avons besoin, aujourd'hui plus que jamais, d'institutions et d'hommes capables de renverser la tendance. Mais la question qui se pose, c'est de savoir si on peut faire du neuf avec du vieux. Nous ne cachons pas du reste que nous avions eu exactement la même position et la même démarche concernant la FTF où on a retrouvé les mêmes têtes et dont nous attendons, depuis le 11 mai dernier (date de son élection), une décision, fût-ce une seule, susceptible de nous rassurer sur le changement. En vain. Non, nous ne faisons pas de procès d'intention mais, cette fois-ci, nous n'accorderons aucun préjugé favorable. Nous avions tellement été floués et manipulés par le passé... Puis il y a cette question essentielle : en France, en Italie, en Espagne et ailleurs, ce sont les clubs qui élisent fédération et Ligue comme c'est normal que cela soit ainsi fait. Mais une fois élus, c'est l'intérêt du football national qu'ils défendent et non pas des clubs, des personnes ou des régions. En Tunisie, le processus électoral est le même. Mais c'est après que les choses se gâtent. Membres de la FTF et de la Ligue deviennent otages ou alors complices des clubs qui les ont élus. C'est selon. Toujours est-il qu'au jeu du compromis et des compromissions, c'est notre football qui est perdant et, parfois sans le savoir, les membres de la FTF et de la Ligue qui sont dépossédés de tout le pouvoir que leur accorde pourtant la loi. La FTF est à présent démocratiquement élue, tout comme la Ligue. Nous attendons d'elles qu'elles assument pleinement leurs devoirs et leurs responsabilités. Ni plus ni moins.