Tout est à faire ou... à refaire au Club Africain. Le CA ne serait pas le CA sans ses retournements de situations, ses crises subites et ses exploits venus d'ailleurs. Cette saison va sûrement ajouter une pierre de plus à la légende «biancorosso» qui fascine ou agace tant de monde. Passé du cauchemar au rêve, le club de Bab Jedid est parti pour une nouvelle aventure. De prime abord, Bernard Casoni a placé le jeu au centre de son système. Depuis sa prise en main de l'équipe, il semble axer son schéma sur la bonne utilisation du cuir. Tout est pratiquement axé sur la récupération du ballon et son utilisation. Le collectif avant tout ! Le CA, c'est un collectif avant tout. Les nouveaux arrivants, Max, Baratli, Djabou et Souissi (pour ne citer que ceux-là), devront avant tout faire oublier les remarquables performances passées des partants (Ben Yahia, Alexis, Melliti, Aouadhi, Dhaouadi, etc.). Cependant, les vérités d'hier sont rarement les vérités d'aujourd'hui, encore moins celles de demain. Le CA de demain se construit actuellement à travers la main experte de Casoni. Pour autant, et même si l'exercice paraît périlleux, un certain nombre d'éléments peuvent être relevés et nous donner des clés pour appréhender au mieux cette fin de saison. Tout d'abord, la stabilisation de l'effectif avec aucun bon de sortie accordé (jusque-là) et quelques gros renforts qui promettent monts et merveilles. Des attaquants doués et individualistes ! Cela dit, le technicien clubiste cherche encore la bonne formule offensive (la bonne association), mais l'alchimie ne saurait tarder vu la qualité de l'effectif à disposition. A cet effet, Casoni profite des acquis installés par son prédécesseur, Patrick Liewig, mais il amène en plus une solidité au milieu de terrain (avec un milieu renforcé) et une discipline d'équipe qui faisait défaut au grand club de Bab Jedid. Evidemment, tout n'est pas encore parfait du côté du Parc A. Si l'on se réfère à la dernière sortie continentale du CA, on apprend que les attaquants sont aussi doués qu'individualistes (Messaâdi, Ezechiel et même Nafti). Ce faisant, le CA est capable de briller, mais il est également capable de produire une «animation» indigne de son statut. C'est dire que si le CA a trop souvent balbutié son football cette année, il était quelque peu inévitable qu'il finisse la saison bredouille. Sur ce, le CA actuel est entre les mains de gestionnaires rigoureux qui sont en passe de le refaçonner, cela ne fait aucun doute. Certes, les mauvaises performances font jaser dans les chaumières. Mais si les supporters sont exigeants (vu le cumul de flops enregistrés cette année), ils appliquent à la lettre la devise «qui aime bien châtie bien». Culminer au sommet du foot-business, le public clubiste n'en a cure car il est désormais «immunisé» contre toute poudre aux yeux ou artifices improductifs. Il sait que, de toutes les façons, le CA est le club de tous les superlatifs sportifs et de toutes les extravagances financières. C'est dire l'ampleur du travail qui attend la nouvelle direction du CA. Créer un groupe avec des valeurs Enviée, critiquée, jalousée ou forçant l'admiration, la nouvelle politique du CA fait beaucoup parler d'elle et prouve que la nouvelle direction est là pour un projet sérieux. Pour ce faire, il est primordial de concourir à créer un groupe avec des valeurs (respect, fair-play et loyauté). En d'autres termes, ce n'est pas telle « starlette » qui fait gagner le CA, c'est l'institution CA qui a fait en sorte qu'il se retrouve ici, à ce niveau-là et entouré de ces coéquipiers-là ! Pour l'administration du club, le plus grand défi (et donc sa plus grande carence), c'est de se structurer. Car le CA est un club populaire qui a souvent mis en avant le mobilier avant de construire les murs et les fondations de la maison. D'ailleurs, si par le passé (un passé proche), les supporters historiques scandaient leur importance dans la vie et la structure du club, cela mettait aussi en avant les carences du club dans ces domaines, car, effectivement, sans supporters, il ne restait alors pas grand-chose estampillé «CA» ! C'est dire l'ampleur des dégâts occasionnés à un club qui doit forcément retrouver son lustre d'antan.