J'ai eu l'occasion, en tant que professeur de français m'intéressant à tous les genres littéraires, d'assister au Club Tahar-Haddad, il y a deux mois, environ, à une journée consacrée à la Nouvelle tunisienne. C'est ainsi que j'ai pris connaissance de l'énorme travail accompli par un des intervenants, M. Bouraoui Agina, professeur de littérature arabe à la faculté des Lettres de Sousse, travail qui est menacé d'avorter, faute d'éditeur pouvant assurer la continuation de sa parution. Cette étude, qui lui a pris sept années, fait un recensement et une présentation des récits courts tunisiens en langue arabe parus au XXe siècle, depuis 1904 jusqu'à l'année 2000, et dénombre 180 nouvellistes. Elle se présente sous forme d'encyclopédie comprenant 6 exemplaires de 750 pages, chacun. Il s'agit d'extraits choisis de récits courts accompagnés d'une présentation de l'écrivain, de son œuvre, d'articles critiques et d'une étude littéraire de ces morceaux choisis, faite par l'auteur de cette étude. Chaque exemplaire se termine, aussi, par une bibliographie. Deux ont déjà paru en 2007 et en 2010 et ont été édités par l'Union des Ecrivains de Tunisie. Restent les 4 autres, non encore édités. Cette étude imposante constitue, ainsi, un précieux instrument de travail destiné, aussi bien, aux étudiants qu'aux chercheurs tunisiens et étrangers. C'est parce que je considère qu'il s'agit d'un combat noble, d'une étude utile et importante que je me solidarise avec ce travail pour informer les lecteurs de La Presse des difficultés qu'il a à voir le jour. J'adresse cet appel, plus particulièrement, à nos éditeurs, comme une bouteille à la mer, pour que la réalisation de cette Encyclopédie de la Nouvelle, qui marque un pas important dans la connaissance de ce genre, soit menée à bout, surtout à un moment où les productions culturelles de consommation facile prennent le pas sur les livres et études de longue haleine dont le but est de contribuer à la conservation et à la promotion de notre littérature nationale.