Ce match-polémique arrive à un très mauvais moment pour les Khalladis. Et pour cause... Dans ce match à rejouer, les Khalladis avouent se déplacer au Zouiten pour «assurer une simple formalité». L'état d'esprit qui anime aujourd'hui les Cap-Bonais est très particulier, sachant qu'ils vont livrer un match tout à fait insolite. On se rappelle, en effet, du feuilleton qui a débouché sur la décision du comité national d'appel, puis du tribunal arbitral sportif de faire rejouer ce match comptant pour la 20e journée du championnat du Ligue 1. Le 20 mai dernier, un nul (0-0) sanctionna la manche initiale disputée à Béni Khalled. Le club «sang et or» fit appel de la décision de la Ligue «pro» de programmer le match retour dans la cité cap-bonaise au motif qu'à l'aller, c'est le club de Saïd Boujebal qui demanda, à titre tout à fait exceptionnel, de délocaliser l'affiche vers Tunis, l'enceinte cap-bonaise étant alors en réfection. Kadri : «On n'aurait jamais dû jouer !» «S'il n'y avait pas le risque d'une lourde sanction encourue qui risque d'hypothéquer l'avenir du club, on n'aurait jamais accepté de rejouer cette rencontre, lance l'entraîneur Jalel Kadri. Le message que nous voudrions faire passer, c'est de dire que nous serons là pour participer à une comédie, à une simple formalité. Les autres peuvent bien remporter le titre, cela ne nous concerne pas. L'épisode est vécu à Béni Khalled comme une injustice : tout le monde, du plus simple supporter au responsable, se sent floué, berné et volé, les instances en ont voulu ainsi, du CNAS au TAS. Cela s'inscrit, du reste, dans le droit fil d'une comédie jouée tout le long de la saison. Les fautes d'arbitrage ont massacré le club. Maintenant, c'est au tour des instances de prendre le relais. C'est maintenant qu'on se rend compte qu'il y avait erreur, que le match aurait dû se jouer à Tunis. Trop tard, car cette rencontre est déjà entrée dans la petite histoire», constate Kadri. En tout cas, s'il avoue donner davantage d'importance à un simple match amical qu'à ce remake de l'affiche face à l'EST, le coach khalladi est confronté à un véritable casse-tête pour composer une formation capable de tenir la route ce soir : «Durant la trêve, notre effectif s'est complètement désintégré. Seul Mohamed Amara était resté parmi les joueurs de la première partie de la saison. Nous avons, certes, recruté douze nouveaux joueurs, mais jusqu'à mardi à midi, je ne sais toujours pas quels seraient les joueurs qualifiés, puisque tous les dossiers de qualification viennent à peine d'être déposés. Nous avons lancé dans le bain six ou sept jeunes éléments», fait-il observer. «Notre opération maintien commence dimanche prochain, glisse-t-il. Pourtant, la décision rendue par les instances a porté un sale coup au moral de mes troupes. Seulement, nous ne rendons pas les armes, loin s'en faut», conclut-il.