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Contre l'obésité, l'efficacité de l'effort physique
Dr Latifa Beltaïfa, Prix Sanofi-Aventis de recherche médicale 2011
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 08 - 2012

Le régime ne suffit plus à lui seul pour lutter contre le surpoidsa
Encore un rendez-vous de la femme avec la science et du côté de l'excellence s'il vous plaît.
Le prix Sanofi-Aventis de recherche médicale pour 2011 a été en effet décerné, fin novembre dernier, à Mme Latifa Beltaïfa, docteur en Sciences biologiques et Nutritionniste à l'Institut national de nutrition et de technologie alimentaire (INNTA) pour son travail sur l'obésité. Il a été décerné à l'intéressée ainsi qu'à l'équipe du Laboratoire «Optimisation et Performance sportive» du Centre de médecine et des sciences du sport de Tunis (CNMSS), pour le travail intitulé : “Walk-run transition speed training as an efficient exercise adjunct to dietary restriction in the management of obesity : A prospective intervention pilot study » soit en français «l'utilisation de l'entraînement par la marche à la vitesse de transition comme exercice efficace associé à la restriction alimentaire dans la gestion de l'obésité : Etude pilote, prospective et d'intervention». Il s'agit d'une étude qui compare l'effet du régime alimentaire et de l'activité physique chez des femmes tunisiennes pendant une période d'une année. Aussi bien le programme alimentaire que le programme d'activité physique étaient personnalisés et individualisés. Comme à l'accoutumé, ce prix a été évalué par des sommités dans le domaine de la Santé et de la Médecine. Recherche qui vient d'être publiée dans un journal international spécialisé. Interview
En quoi se résume cette recherche ?
Nous avons d'abord besoin de placer cette étude dans son contexte national et international.
L'obésité devient aujourd'hui de plus en plus fréquente dans le monde. Même les pays en développement ou émergeants n'y ont pas échappé, telle la Tunisie. Elle touche beaucoup plus les femmes que les hommes. D'où cette intervention sur les femmes.
Bien sûr, l'obésité doit être considérée aujourd'hui comme une maladie à part entière, elle est également une des principales causes d'autres maladies telles que les maladies coronariennes, l'hypertension, l'accident vasculaire cérébral, le diabète de type 2 ou encore certains cancers. Par exemple, d'après l'OMS, en l'an 2000, 175 millions de personnes dans le monde étaient atteintes de diabète de type 2 dont 80% étaient en surpoids. Donc agir c'est aussi prévenir.
Différentes causes et étiologies la caractérisent, elle est multi-causale. Mais les causes les plus étroitement liées à l'obésité et connues généralement par tout le monde sont le déséquilibre énergétique : soit consommer plus que ses besoins et être sédentaire ou très peu actif.
D'habitude, les gens croient énormément aux régimes pour la prise en charge du surpoids et de l'obésité. Certes, les thérapies alimentaires sont très efficaces au début d'une prise en charge de contrôle de poids. Mais aujourd'hui le temps n'est plus au régime seul mais à une prise en compte d'un mode de vie tout en entier dont l'activité physique reste une des pierres angulaires.
Un autre détail intéressant, différentes études récentes ont montré les limites des régimes alimentaires restrictifs. Le meilleur a une durée de vie de 6 mois. Donc a partir de 6 mois, il faut penser à associer au programme alimentaire un programme d'activité physique. D'autant plus que d'autres recherches ont montré l'association régime et activité physique peut permettre une certaine compensation et il a été même décrit que les femmes compensaient quand elles suivent une thérapie alimentaire associée à l'activité physique. C'est pour cette raison que nous avons séparé la phase programme de restriction alimentaire du programme activité physique par la marche à la vitesse de transition et l'activité physique a été ajoutée après 6 mois de régime.
Selon différentes recherches, les obèses préfèrent marcher à des vitesses qui leur font économiser de l'énergie. Qu'en pensez-vous ?
Toutes les recherches évaluant l'activité physique chez les personnes obèses montrent que ces gens, en général, préfèrent ne pas bouger beaucoup. La marche pourrait leur être bien appropriée et ses bénéfices ne sont plus à démontrer. Cependant, les obèses préfèrent marcher à des vitesses qui leur font économiser de l'énergie. Jusque-là, pas mal de chercheurs ont défendu la marche lente, d'autres ont défendu la marche fractionnée c'est-à-dire une marche rapide suivie d'une marche lente chez les obèses, mais notre recherche a défendu la marche à la vitesse de transition. Il a été démontré que le coût énergétique est plus élevé pour la marche à la vitesse de transition que pour la marche simple et lente chez les personnes obèses et de poids normal même. Encore plus, l'effort demandé pour effectuer une marche à la vitesse de transition est plus important chez les obèses que chez les personnes de poids normal.
Alors, en se basant sur les données de la littérature, l'objectif de cette étude a été d'étudier l'utilité et la faisabilité d'un programme ou d'une intervention associant la marche à la vitesse de transition à un programme alimentaire personnalisé.
Donc à chacun sa vitesse de transition ?
La vitesse de transition c'est la petite vitesse à la marche avant de commencer la course. C'est une vitesse qu'on mesure individuellement aujourd'hui. Cette vitesse était décrite dans la littérature comme celle pour laquelle les coûts énergétiques sont identiques ou très voisins de la course même. Mais on ne l'a jamais utilisée dans un programme long ou une intervention de ce genre. Ce qu'on craignait c'est que les personnes en surpoids et obèses n'arrivent pas à s'y faire, alors que nos résultats ont montré qu'on peut bien l'adopter et même l'améliorer.
En d'autres termes, il y a un changement qui s'opère dans une zone critique à l'intérieur de laquelle la consommation énergétique associée au déplacement en marchant ou en courant sont très proches. Il se produit dans cette zone un renversement intéressant puisqu'à une certaine vitesse, la marche occasionne une consommation d'énergie inférieure à la course, puis, pour une augmentation minime de la vitesse du déplacement, c'est la marche qui devient «plus coûteuse en énergie» : c'est la marche à vitesse de transition, c'est la transition entre la marche et la course. Nos participants ont eu une adaptation à cette vitesse et ont opté spontanément pour l'améliorer.
Les résultats de cette étude étaient intéressants puisque quand on a ajouté la marche à la vitesse de transition à un programme alimentaire, on a remarqué beaucoup d'avantages et d'amélioration concernant la perte du poids, le profil lipidique (tel que la baisse du cholestérol, les triglycérides, l'augmentation du bon cholestérol...), certaines hormones telles que l'insuline et la leptine et sur la qualité de vie des femmes obèses tunisiennes.
Certes, certaines de ces vérités sont bien démontrées aujourd'hui tels que l'effet de la restriction alimentaire ou celui de l'activité physique ou celui des deux à la fois sur les différents paramètres cités. Ce que cette étude a apporté de nouveau c'est que si on accélère un peu sa vitesse de marche, on bénéficie de beaucoup d'avantages pour sa santé. Donc, l'entraînement physique avec la marche à la vitesse de transition s'est avéré d'un apport important en matière de perte de poids et surtout de perte de masse grasse, d'amélioration des paramètres lipidiques, d'aptitude physique...
Un tel programme pourrait donc être recommandé pour son faible coût et son côté pratique, car la restriction énergétique et la marche soutenue à la vitesse de transition sont à la portée de la plupart des gens.


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