Malgré les performances réalisées par le secteur oléicole tunisien, certaines difficultés ont été enregistrées au cours des dernières années, ce qui a eu des impacts négatifs sur la production. Dans son dernier numéro, « L'investisseur agricole » édité par l'agence de promotion des investissements agricoles (Apia), les raisons de la dégradation du secteur ont été évoquées. Ainsi, la Tunisie qui compte 1,7 million d'hectares d'oliveraies où sont plantés plus de 70 millions d'oliviers — dont 98% en pluvial — est appelée à revoir sa situation en vue d'assurer le meilleur rendement des plantations. Plus de 1.700 unités de transformation d'olives et de ses sous-produits (huileries) sont installées dans plusieurs régions. Leur tâche consiste à transformer chaque année en moyenne 165.000 tonnes d'olives pour obtenir une huile de qualité reconnue et appréciée depuis des années non seulement en Tunisie mais aussi dans plusieurs pays du monde, y compris en Asie. Le secteur de l'olivier a contribué également à créer des emplois dans la mesure où le secteur fournit entre 20 et 40 millions de journées de travail par an. En fait, trois millions de personnes vivent directement ou indirectement de l'olivier. Dans le domaine commercial, l'huile d'olive assure régulièrement des recettes en devises puisque les exportations annuelles moyennes se situent à 117 millions de tonnes, soit 45% des exportations dans la rubrique des exportations des produits agroalimentaires et 5% des recettes totales des exportations. La revue met en exergue quelques lacunes constatées dans le secteur comme, à titre d'exemple, les mouvements de contestation des agriculteurs qui se plaignent de la baisse du prix des olives à la production qui est de 300 millimes le kg. Cette baisse des prix est due notamment à la fermeture de plusieurs unités de transformation. Quant aux propriétaires, des huileries ils désapprouvent les quantités d'huile stockées, ce qui eu un impact sur les prix qui ont baissé jusqu'à 3,5 dinars le litre, ce qui profite bien au consommateur! D'où la proposition émise par les professionnels consistant à arrêter l'importation des autres huiles végétales en orientant la subvention – allouée à ces huiles – vers l'huile d'olive locale afin d'inciter les consommateurs tunisiens à acheter le produit national. Le ministère de l'Agriculture est, par contre, pour l'existence des deux sortes d'huile sur le marché pour que le consommateur puisse acheter selon son pouvoir d'achat. Le ministère considère, toutefois, important de mettre en œuvre trois mesures susceptibles de dynamiser le marché local : à savoir autoriser l'exportation de l'huile d'olive à partir du mois de mars au lieu du mois de mai dans le but de faciliter la commercialisation de la production déjà disponible, alléger la charge financière des exportateurs en sollicitant des banques de reporter les délais de remboursement. Une autre mesure importante à prendre a trait au rééchelonnement des dettes de l'Office national de l'huile pour qu'il puisse continuer à acheter des quantités d'huile. Par ailleurs, la revue donne un exposé sur l'investissement agricole privé de catégories « B » et « C » agréés par les comités d'octroi d'avantages au premier trimestre 2012 qui ont atteint 62.1 MD contre 51.1 MD au cours de la même période de l'année précédente, ce qui représente une évolution de 21.5%. Une telle embellie est due non seulement au taux de croissance des projets qui est de 4.4%, mais aussi à l'importance des investissements agréés de neuf grands projets – d'un montant global de l'ordre de 12.6 MD – dans les secteurs de l'aquaculture dans le gouvernorat de Monastir, des volailles dans les gouvernorats de Sfax et de Nabeul et du maraîchage dans la région de Gafsa. L'évolution la plus importante du nombre de projets agréés est enregistrée dans le gouvernorat de Kairouan avec un taux de l'ordre de 257.7%. En deuxième position, figure le gouvernorat de Kasserine avec un évolution de 206.9%. Une occasion se présente pour dynamiser davantage l'investissement et le partenariat à la faveur de la 10e édition du Salon international de l'investissement agricole et de la technologie (SIAT'2012) qui aura lieu du 10 au 13 octobre prochain au Parc des Expositions du Kram. Cette manifestation biennale est placée cette année sous le thème « SIAT 2012 : au service de l'investissement et du partenariat ». Une plate-forme sera mise à la disposition des promoteurs tunisiens et étrangers en vue de conclure des relations d'affaires.