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La supercherie
Affaire de l'expulsion de Sakher El Materi
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 09 - 2012

Depuis que l'Emir du Qatar a annoncé l'expulsion de Sakher El Materi, les réactions de responsables nationaux et internationaux se sont multipliées.
C'est notamment le cas du Dr Moncef Marzouki, président de la République provisoire, du porte-parole de la Présidence, du porte-parole du CPR, ainsi que du chef du cabinet présidentiel.
S'exprimant sur un ton jubilatoire, ces derniers ont cherché d'emblée à présenter leur «exploit» comme un trophée de chasse qui mérite reconnaissance et gratitude.
Quelques jours après l'effet d'annonce qatarie, les Tunisiens ne voient rien venir. Les rumeurs les plus folles faisant état d'une parfaite mise en scène profitant à Sakher en personne sont relayées par des médias nationaux et internationaux.
Certains n'hésitent pas à parler de tractations et d'arrangements. En tout état de cause, une chose est, d'ores et déjà, certaine : Sakher El Materi n'a été ni arrêté ni extradé.
L'ambiguïté n'est pas seulement tunisienne. Elle est aussi cultivée par le pays hôte du gendre du président déchu, à savoir le Qatar.
En prenant sa décision à l'occasion du forum international sur «la restitution des fonds spoliés», l'Emirat a cherché à se rendre crédible auprès des Nations unies et de la communauté internationale. Il vise à se tailler une image d'un pays en lutte, sans concession, contre la malversation et la corruption dans le monde.
En outre, le Qatar a tenté, par son geste, de redorer son image de soutien inconditionnel à la Révolution tunisienne. Afin d'y voir plus clair quant aux actes et intentions des uns et des autres, nous avons interrogé des personnalités du monde politique et de la société civile.
Hédi Ben Abbès, porte-parole du CPR : Il n'est pas question de jubiler ou de fanfaronner
Concernant les spéculations des «observateurs et analystes», nous estimons que leur lecture est non seulement partiale mais elle est aussi partielle, voire erronée.
La décision d'expulser Sakher El Materi du territoire qatari vient à la suite des démarches entreprises par le président de la République en vue d'empêcher tous ceux qui ont spolié le peuple tunisien de trouver refuge dans n'importe quelle partie du monde.
Il n'est pas question de jubiler ou de fanfaronner dès lors qu'il s'agit de tenir ses engagements vis-à-vis du peuple tunisien.
Nous constatons, encore une fois, que les mauvais esprits sont prompts à diffuser, sans la moindre précaution, les mauvaises nouvelles. En revanche, dès qu'il s'agit d'une action positive à l'actif du président de la République ou du gouvernement une avalanche de scepticisme, voire de déni, s'empare immédiatement d'eux.
L'action du président s'inscrit dans un plan qui vise à faciliter le travail d'Interpol en limitant les lieux où ceux qui sont poursuivis par la justice peuvent trouver refuge.
Le CPR estime que toute action qui s'inscrit dans la réalisation des objectifs de la révolution doit être soutenue non seulement par le parti, mais aussi par toutes les forces démocratiques du pays.
Abderrazak Hammami, président du bureau politique du Parti du travail patriotique et démocratique : Une affaire qui décrédibilise l'Etat
Sakher El Materi est pour nous, au Ptpd, un personnage qui appartient au sérail du régime déchu et qui a porté atteinte, par ses malversations et sa corruption, au peuple tunisien qui ne cesse de réclamer à ce qu'il soit poursuivi en justice.
Sa comparution devant la justice doit passer, sur le plan juridique, à travers les canaux de la diplomatie tunisienne et les structures de la justice internationale.
Personnellement, je suis surpris de voir la présidence de la République exposer l'éloignement de Sakher El Materi du sol qatari comme une victoire alors que nous avons toujours exigé qu'il soit extradé vers la Tunisie. Malheureusement, nous découvrons qu'il a changé de pays de résidence ni plus ni moins.
J'estime qu'il est impératif d'éviter autant que possible les tiraillements entre les institutions de l'Etat, lesquels tiraillements sont de nature à porter atteinte à la crédibilité du rendement d'un Etat qui a le devoir de se respecter et de respecter ses citoyens.
L'effort entrepris par le président de la République (qu'il en soit remercié) n'a pas encore abouti et il est inacceptable que l'expulsion de Sakher El Materi soit considérée comme une victoire réalisée par l'une des composantes de la Troïka au pouvoir.
Il est du devoir de la présidence de la République et des ministères de la Justice et des Affaires étrangères de conjuguer leurs efforts sur cette affaire.
J'appelle les responsables au gouvernement à s'empêcher d'instrumentaliser leur rendement au sein des institutions de l'Etat à des fins partisanes. Quant à la procédure d'expulsion à laquelle a eu recours le gouvernement qatari, elle n'est aucunement à la hauteur de ses engagements quant à la lutte contre la malversation et la corruption sur le plan international.
Chokri Belaïd, secrétaire général du parti unifié El Watad : Une pièce de théâtre de bas étage
L'opération d'éloignement de Sakher El Materi des terres qataries constitue une pièce de théâtre de bas étage par laquelle le gouvernement qatari a cherché à satisfaire le président Marzouki, sans qu'elle ait un impact réel sur les revendications du peuple tunisien.
Les Tunisiens ne cessent, en effet, d'appeler à l'extradition de Sakher El Materi et ses compères afin qu'ils comparaissent devant la justice et restituent les avoirs qu'ils ont spoliés et déplacés à l'étranger.
Sakher El Materi, faut-il le rappeler, vivait au Qatar sous la protection des autorités qataries et gérait une fortune colossale au vu et au su de tout le monde et personne n'a oublié l'expulsion du citoyen tunisien qui a eu une petite altercation avec lui et qui a été expulsé injustement du Qatar sans que le gouvernement ne prenne sa défense.
L'opération marketing à laquelle se livre le président de la République et sa cour rapprochée voulant instrumentaliser l'éloignement de Sakher El Materi du Qatar comme une grande réalisation constitue une tentative populiste visant à cacher l'échec de l'institution présidentielle et le désarroi dans lequel elle se morfond.
Quant aux surenchères auxquelles se livrent les membres de la Troïka, elles apportent une preuve de plus de l'absence de logique de l'Etat et de l'inexistence d'une politique étrangère unifiée et homogène.
La volonté du CPR d'instrumentaliser cette affaire et de l'enregistrer à son actif est la meilleure preuve des divisions qui marquent le rendement de la Troïka.
Le gouvernement aurait dû à mon avis exercer une pression politique forte pour demander l'extradition du président déchu et ses proches, récupérer l'argent spolié, renforcer la vie démocratique en Tunisie, améliorer l'image de la Tunisie à l'étranger et les libertés qui sont bafouées quotidiennement et préserver l'héritage rayonnant de la diplomatie tunisienne qui s'effrite de jour en jour.
Me Amor Safraoui, président de la coordination nationale pour la justice transitionnelle : Déficit de transparence
Je considère que l'éloignement de Sakher El Materi des terres qataries, à titre provisoire — comme viennent de le souligner plusieurs médias étrangers — n'a aucune importance.
Si le gouvernement qatari voulait apporter réellement son aide à la Tunisie dans cette affaire, il aurait pu prendre la décision de restituer à notre pays, au moins, les avoirs que Sakher El Materi a spoliés et déplacés au Qatar.
Je pense que le geste de l'Emir qatari n'est en réalité qu'une tentative d'échapper à la pression diplomatique tunisienne. C'est aussi une forme de proposer une autre image de son pays qui se veut le parrain des révolutions arabes et le champion de la lutte contre la corruption et la malversation.
Quant au traitement médiatique de l'affaire par le président de la République et ses proches collaborateurs, il souffre d'un manque flagrant de transparence et de clarté.
Un grand brouillard semble régner sur l'affaire et l'on ne sait pas toujours si le dossier de l'extradition de Sakher El Materi a été présenté conformément aux normes juridiques requises.
Personne ne sait comment de tels dossiers sont traités et nous sommes dans le noir total.


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