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Ne tirez pas sur le Premier ministre !
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 09 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
Un certain nombre de personnalités de l'opposition commencent à avoir quelque sympathie pour le Premier ministre, M. Hamadi Jebali. Non pas qu'ils se soient ralliés à son mouvement islamiste, ni à la Troïka, ni à leurs idéologies. Au contraire, ils continuent à scruter ce qui se passe en Tunisie, à exposer leurs opinions, à clamer leur opposition, à critiquer le gouvernement, à dénoncer les déclarations, les décisions et les actes qui leur paraissent mal venus voire négatifs. Comme lorsqu'ils expriment leurs craintes des dangers qui menacent les droits et les libertés nouvellement acquis du fait de la Révolution. Comme lorsqu'ils s'opposent aux différents projets de loi liberticides. Comme lorsqu'ils exigent des constituants le respect des délais de la rédaction d'une nouvelle Constitution. Comme lorsqu'ils déplorent et soulignent les défaillances graves du ministère de l'Intérieur lors des tragiques incidents devant l'ambassade américaine à Tunis. Comme lorsqu'ils ont dénoncé et exprimé leur inquiétude des propos de M. Jebali annonçant triomphalement l'avènement d'un 6e califat. Comme lorsqu'ils ont déploré la prestation du Premier ministre lors d'une interview accordée à un média français au cours de laquelle il a démontré les limites de ses connaissances linguistiques alors qu'il est supposé avoir séjourné en France pour ses études, en français. Mais alors, qu'est-ce qui motive ces velléités de sympathie ?
Tout a probablement commencé lorsque le Premier ministre s'est inquiété de l'absence du gouvernement alors qu'il visitait, en juin dernier, la cité Ezzouhour, inondée d'ordures et de déchets. Une simple interjection d'un spectateur surpris ? D'aucuns y ont vu plutôt l'expression d'un Premier ministre ne contrôlant pas le gouvernement qu'il est supposé diriger et s'interrogeant sur son inefficacité. De fait, M. Jebali semble souvent dépassé, en dehors de ce qui se passe, spectateur de certaines déclarations et certaines décisions. Déjà par rapport au mouvement dont il est pourtant le secrétaire général. On sait qu'il passe pour être plutôt libéral mais doit composer avec les faucons de son mouvement. Mais il semble aussi que le Premier ministre est espionné, épié dans ses fonctions et doit composer avec des décisions prises par un autre. C'est du moins ce que révèle un «dirigeant historique» d'Ennahdha qui, dans une interview publiée jeudi dernier par notre confrère «Le Maghreb», affirme que c'est le président du mouvement, M. Rached Ghannouchi, qui gouverne le pays, que c'est lui qui a nommé les ministres selon leur allégeance à sa personne, qu'il a placé son ancien secrétaire, Lotfi Zitoun, auprès du Premier ministre pour l'espionner et lui rendre compte de ses faits et gestes et qu'il décide de tout. M. Jebali serait donc dépassé et se trouve souvent amené à faire face à des situations délicates qu'il n'a pas initiées. On comprend alors pourquoi il n'a pas procédé au remaniement ministériel souvent annoncé et rendu necessaire suite aux deux démissions de ministres (et non des moindres : Fonction publique et Finances) et par le rendement médiocre de certains autres. On comprend aussi pourquoi il doit venir en soutien à son conseiller qui procède, en son nom, à des nominations arbitraires et unanimement rejetées de responsables triés sur le volet à la tête de certains médias publics. Certes, il aimerait comme tous les nahdhaouis avoir les médias et les journalistes aux ordres mais il ne les aurait probablement pas affrontés directement. Il aurait pris certaines précautions pour ne pas s'aliéner toute la profession.
Même les ministres font des déclarations et annoncent des décisions qui le mettent dans l'embarras et l'obligent parfois à intervenir. Ainsi en est-il de la sécurité publique qu'il voudrait exemplaire mais qui se trouve battue en brèche par son chef islamiste, protecteur des salafistes, principaux fauteurs de troubles. Il doit aussi faire avec le traitement que certains ministres réservent aux sans-emploi, aux blessés de la Révolution, aux victimes de l'émigration «harragua». De la même manière, il lui a fallu composer avec une décision de dépit du président de la République limogeant arbitrairement l'ex directeur de la Banque centrale et accepter un remplaçant choisi par d'autres. On lui soumet parfois des chiffres qui s'avèrent douteux et qu'il est obligé de défendre sans trop savoir comment. Comme ceux de la création d'emplois. Son ministre a annoncé 61.000 emplois créés depuis le début de l'année sans aucune explication, ni détail. D'où le scepticisme des économistes qui estiment que cela est impossible dans une économie en grosses difficultés. Le mieux qui a été réalisé lorsque l'économie fonctionnait à plein rendement a été de 50.000 emplois en 1 an (pas en 9 mois). Ou alors cet autre ministre qui parle de contrôler l'internet. Ce qui l'a obligé à intervenir pour assurer qu'il n'y aura plus jamais de censure de l'internet. Reste à savoir qui, dans les faits, aura raison. Ou cet autre qui parle d'un million de Tunisiens vivant sous le seuil de la pauvreté. Ou ce directeur de l'INS qui évoque un taux de chômage de 17,6% alors qu'il voudrait rester dans le vague et affirmer que la situation s'améliore. Bref, on ne doute pas de la sincérité du Premier ministre. Il veut faire réussir son gouvernement dans les tâches qui lui reviennent et présenter un bilan positif ou même globalement positif. Il en va de son intérêt personnel et de son mouvement avide de se maintenir au pouvoir. Ce qui est loin d'être le cas. Mais au lieu de gouverner, il se trouve souvent dans le rôle de pompier éteignant les incendies. Il a évoqué lui-même une éventuelle démission, qu'il ne présentera pas. D'où cette sympathie, ou plutôt cette empathie évoquée plus haut. Que peut-il faire ? Continuer à multiplier les visites inopinées (cela rappelle quelque chose), histoire de montrer qu'il est présent, attentif à l'actualité et aux situations délicates, comme il vient de le faire vendredi dernier devant le ministère de l'Intérieur ? A quoi cela servira-t-il, surtout si ses décisions ne sont pas suivies d'effets notable (certaines localités et certains quartiers croulent toujours sous les déchets) ?
Reste peut-être une solution : il pourrait se retirer pour se mettre en réserve de la République. Cela pourrait servir sa carrière et lui donner une certaine notoriété pour les prochaines élections. Et cela aura certainement un impact salvateur et positif sur la situation dans le pays.


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