La Coordination nationale indépendante pour la justice transitionnelle a imputé, hier, la responsabilité de la crise dans le corps de la magistrature à l'Assemblée nationale constituante (ANC) et au gouvernement. Dans un communiqué, elle a mis en cause le laxisme du pouvoir dans la promulgation de la loi relative àl'instance provisoire de l'ordre judiciaire qui, estime-t-elle, constitue « la condition sine qua non pour garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire ». Les décisions du ministre de la Justice relatives à la révocation des magistrats, à la création d'un pôle judiciaire et au mouvement dans le corps de la magistrature pour l'année 2012 « recourent à des mécanismes illégaux qui consacrent l'unilatéralisme et l'exclusion des intervenants dans le système judiciaire », ajoute la Coordination nationale indépendante pour la justice transitionnelle. A cet égard, elle appelle le gouvernement à revenir sur toutes les décisions du ministre de la Justice, et à accélérer la promulgation d'une loi régissant l'instance provisoire de l'ordre judiciaire, de la loi organisant la justice transitionnelle et de la loi électorale. Des juges avaient entamé, jeudi dernier, un sit-in au siège de l'Association des magistrats tunisiens pour protester contre les décisions du ministre de la Justice, Noureddine B'hiri.