• Une étude pour la mise en place d'un système d'alerte précoce • Projets d'adaptation aux changements climatiques : un portefeuille national en cours de finalisation L'étude régionale sur la vulnérabilité des villes côtières d'Afrique du Nord au changement climatique et aux désastres naturels a fait l'objet d'une table ronde organisée hier au Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet). Cette manifestation est organisée par le ministère de l'Environnement et du Développement durable en collaboration avec la Banque mondiale et le Centre de Marseille pour l'intégration en Méditerranée (CMI). Cette étude se concentre sur trois villes de première importance dans la région :Alexandrie en Egypte, Tunis et Casablanca (Maroc). L'étude est financée par des fonds gérés par la Banque mondiale. L'objectif de cette étude est d'évaluer les vulnérabilités de ces zones urbaines à l'horizon 2030 face au changement climatique à travers des projections scientifiques à ce changement, l'évaluation de la vulnérabilité des infrastructure urbaines présentes sur les sites, la projection de l'extension urbaine et l'estimation des coûts socioéconomiques des impacts du changement climatique. Présidant la table ronde, M.Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, a relevé l'importance accordée par la Tunisie aux enjeux liés à la protection de l'environnement et du développement durable, à savoir la lutte contre la pollution, la préservation de la qualité de la vie et de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles et des écosystèmes, notamment la lutte contre les effets néfastes possibles du changement climatique. Au vu de l'ampleur du changement climatique, la Tunisie a invité la communauté internationale, à travers les appels solennels du Président Zine El Abidine Ben Ali, à agir pour prévenir les conséquences des changements climatiques, en adoptant une démarche intégrée, basée sur les principes du développement durable dans le cadre d'un partenariat mondial, tel que convenu lors du sommet de Johannesburg. Le ministre a rappelé que le point 11 du programme présidentiel est consacré au renforcement des fondements d'une économie à haut niveau technologique, respectueuse de l'environnement, économe en énergie et innovatrice. Adaptation aux changements climatiques M.Hamada a affirmé que cette démarche avant-gardiste montre que les changements climatiques sont intimement liés aux questions du développement durable, du progrès social, de la réduction de la pauvreté et de la garantie de la sécurité alimentaire et énergétique. Les solutions proposées ne peuvent être probantes que s'il y a une harmonie entre croissance économique et réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Tunisie s'est engagée à mettre en œuvre une politique énergétique visant l'économie de l'énergie, la promotion des énergies renouvelables et la réduction des gaz à effet de serre. Le pays a, aussi, accordé une place de choix aux enjeux liés à la mobilisation et l'usage national des ressources en eau. De fait, le pays, qui dispose d'une quantité totale d'eau exploitable ne dépassant pas 4,5 milliards de m3 par an, a opté pour une approche basée sur la rationalisation de l'exploitation, la gestion et l'optimisation de la demande et le recours aux ressources non conventionnelles, à l'instar des eaux usées traitées. Dans le domaine de la préservation de la diversité biologique, un réseau d'aires protégées couvrant environ 7% de la superficie totale du pays a été instauré. Ce réseau comprend des écosystèmes insulaires, marins, sahariens, montagneux, forestiers et humides. Le taux de couverture forestière et agro-pastorale a, également, évolué de 7% en 1987 à environ 13% de la superficie nationale actuellement. Toutes ces mesures ont été consolidées par l'élaboration, depuis 2007, de la stratégie nationale d'adaptation de l'agriculture et des écosystèmes au changement climatique, reflétant les priorités nationales, en vue d'assurer une meilleure protection des écosystèmes, une gestion adaptée des ressources naturelles, et un développement durable et soutenu du secteur agricole, à l'horizon 2030. D'autre part, le ministère de l'Environnement et du Développement durable a lancé, en concertation avec tous les partenaires concernés, une étude pour la mise en place d'un système d'alerte précoce permettant d'améliorer les capacités nationales, afin de prévenir les phénomènes climatiques extrêmes, particulièrement les sécheresses, les inondations et les vagues de chaleur. Le ministre a, enfin, annoncé qu'un portefeuille national pour les projets d'adaptation au changement climatique est en cours de finalisation, en concertation avec toutes les parties prenantes.