Un projet relatif à la production des crevettes en cours de préparation à Mareth sur une superficie de près de 22 ha avec un partenaire chinois. Le kilogramme de poisson d'élevage est vendu en gros à 4 dinars. Il est écoulé sur le marché à un prix public de 18 et 24 dinars! Le secteur agricole et de la pêche souffre de certains problèmes qui ont trait à la commercialisation, aussi bien sur le marché local que sur le marché extérieur, à la marge bénéficiaire, au manque de la main-d'œuvre et au prix élevé des matières premières et des intrants importés. Pourtant, certains promoteurs ont réussi à aplanir les difficultés pour réaliser des performances et atteindre les objectifs fixés en termes de chiffres d'affaires. Ces entreprises peuvent être citées comme exemple pour d'autres qui cherchent à promouvoir leur production et à assurer leur pérennité. Certains promoteurs —rencontrés lors de l'exposition organisée à l'avenue Habib-Bourguiba à Tunis par l'Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) à l'occasion de son trentenaire— nous ont parlé de leur réussite. Témoignages. L'un des secteurs qui connaît un développement remarquable est celui de l'aquaculture, ce qui permet de renforcer l'offre nationale en matière de produits de la pêche et particulièrement du poisson de différentes espèces. Selon M. Wassim Sidhom, technicien supérieur au centre technique de l'aquaculture, «l'objectif que s'est fixé le centre depuis 2007 est de développer la production de l'élevage des poissons en présentant l'assistance nécessaire aux promoteurs afin de les aider à réussir leur plan d'affaires». Le centre est situé à Montfleury, à Tunis, mais dispose de plusieurs écloseries reparties dans différentes régions du pays. C'est ainsi que l'écloserie située à Boumhel (banlieue sud de Tunis), qui produit les crabes, connaît une activité dense, dans la mesure où elle est la première unité du centre entrée en production. «Le centre permet aussi de rapprocher la recherche du système productif», indique notre interlocuteur. D'autres écloseries sont situées à Monastir et Zarat dans gouvernorat de Gabès. Cette dernière unité a pu être réalisée grâce à la coopération entre la Tunisie et l'Agence japonaise de coopération internationale (Jica). Un autre projet relatif à la production des crevettes en cours de préparation à Mareth sur une superficie de près de 22 ha avec notre partenaire chinois. Un autre projet est prévu à Tabarka avec le partenaire italien pour la production d'une espèce de poissons appréciée par les consommateurs. Placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture qui lui accorde un budget pour le fonctionnement, le centre bénéficie aussi de l'apport financier de certains partenaires étrangers —dans le cadre de la coopération bilatérale— qui n'hésitent pas à allouer des fonds en vue de monter certains projets dans le domaine de l'aquaculture. Le centre veut donc prêter main-forte aux professionnels afin qu'ils développent —en bénéficiant de l'assistance technique et de l'accompagnement —la production de certaines variétés de produits d'aquaculture. Parmi les entreprises locales qui ont réalisé des performances malgré la conjoncture difficile, une unité, située à Mahdia, spécialisée dans la vente du savon vert et en liquide (Zouila). Le représentant de la société, M. Salah Ayach, semble content des résultats déjà enregistrés grâce aux exportations des produits vers la France et Dubaï en plus du marché local. «Au niveau du circuit intérieur du pays, on vend surtout pour les grandes surfaces», précise notre interlocuteur. La marque commence à faire sa percée dans les ménages tunisiens compte tenu du rapport qualité/prix. Elle peut ainsi concurrencer certaines marques importées. La matière première est achetée des huileries avant d'être utilisée pour la fabrication des produits de nettoyage. «Un partenaire espagnol est intéressé par l'achat de la matière première en vue de la raffiner par ses propres moyens et la revendre, et cela constitue un nouveau marché à l'export pour notre société», souligne ce promoteur. Des regroupements en mutuelle Un exemple de réussite d'un regroupement de promoteurs est visible dans cette exposition. Il s'agit de la Mutuelle de poisson d'eau douce qui regroupe sept promoteurs. M. Anis Driss, l'un des promoteurs estime que «l'objectif est d'atteindre une production de 100 tonnes de poissons en 2013. Les produits sont déjà vendus dans les marchés municipaux et sont très prisés par les consommateurs». Ces derniers ne sont pas informés si les produits exposés aux marchés proviennent de la mer ou de l'élevage. Les vendeurs vont jusqu'à faire croire aux intéressés que les poissons proviennent de Mahdia ou de Bizerte. «Mais le goût entre les espèces marines et celles de l'élevage n'est pas très différent», explique notre interlocuteur qui s'étonne surtout des prix pratiqués dans les marchés dans la mesure où le kilogramme de poissons est vendu en gros à 4 dinars pour être écoulé au marché à un prix public de 18 et 24 dinars! L'Apia a contribué activement à la concrétisation de cette mutuelle —qui est entrée en fonction, il y a seulement deux mois— proposant aux promoteurs de se regrouper pour bénéficier d'une multitude d'avantages et aplanir les difficultés qui se présentent au niveau de l'acquisition des matières premières, de la commercialisation... Actuellement, ce groupe n'exporte pas vers l'étranger vu la complexité des procédures administratives, en plus des analyses... D'où la proposition de ce promoteur de revoir la réglementation en vigueur qui date déjà de plusieurs années en vue de la simplifier et d'encourager les promoteurs à exporter d'autant plus que le marché européen donne la possibilité à la Tunisie d'exporter des quantités illimitées de produits de la pêche. Mais les promoteurs doivent savoir que les partenaires européens exigent aussi des analyses et des procédures à respecter. «Les écloseries sont appelées, elles aussi, à mieux collaborer avec les professionnels en mettant à leur disposition tout le matériel et les équipements de travail pour qu'ils puissent augmenter la production et faciliter leur tâche dans ce domaine», estime notre interlocuteur. La réussite ne peut pas se mesurer par le nombre des structures créées, mais par leur rendement et leur utilité aux professionnels.