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L'appel de la Tunisie (Nida Tounès) ne se porterait-il pas mieux sans Béji Caïd Essebsi?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 10 - 2012


Par Ezzeddine BEN HAMIDA
Le passé controversé de Béji Caïd Essebsi (BCE) n'est-il pas un handicap pour Nida Tounès ? Et son âge, quatre-vingt-neuf ans (89 ans), n'est-il pas un obstacle pour séduire les jeunes générations ? Evoquer sans cesse ses origines bourgeoises n'est-il pas agaçant, irritant et provoquant pour les milieux populaires ? Ses shows à répétition à la télévision ne sont-ils pas plutôt contre-productifs pour l'image du parti? Les applaudissements «sur-nourris», les appels enflammés faisant l'éloge du leader, les sourires surdimensionnés en réaction aux plaisanteries du «vénérable maître»... ne sont-ils pas désormais insupportables? Ces pratiques ne nous rappellent-elles pas des périodes pénibles de notre histoire ? La présence affichée d'anciens ténors du RCD et amis de BCE n'est-elle pas compromettante pour l'avenir de ce nouveau mouvement? Bref, Nida Tounès ne se porterait-il pas mieux sans Béji Caïd Essebsi ?
Taïeb Baccouche, ancien professeur-chercheur, idéologue de l'Ugtt et président de l'Institut arabe des droits de l'Homme n'est-il pas le plus à même à reprendre le flambeau? Ne dispose-t-il pas de la légitimité nécessaire pour assurer la relève? Ses compétences et son expérience ne lui permettent-elles pas de relever le défi ? Mais en fait, quel est le projet social et économique de ce nouveau mouvement, qui veut se positionner comme étant l'unique alternative politique face aux conservateurs ? Et, en a-t-il réellement les moyens ?
1/ Bourguiba : père spirituel de Nida Tounès ?
Béji Caïd Essebsi dans son ouvrage «Habib Bourguiba, le bon grain et l'ivraie» (Ed. Sud éditions - Tunis 2009) définit le bourguibisme (pp. 397-411) comme étant une école politique tunisienne porteuse d'un projet socioéconomique et socioculturel : «Habib Bourguiba reflète assez fidèlement l'homme politique professionnel selon Max Weber : il est porteur d'un projet politique, social et culturel et s'estime tenu à l'obligation de résultat», a-t-il écrit, page 401. Il ajoute, un peu plus bas, «On peut affirmer que Habib Bourguiba a fondé une école politique, baptisée bourguibisme ou école tunisienne». Elle se fonde sur cinq facteurs :
«D'abord, la tunisianité, l'attachement à la personnalité tunisienne dans ses spécificités (...)
Le deuxième facteur est la vertu médiane. La Tunisie ne se reconnaît pas dans l'extrémisme politique, ni idéologique, ni religieux, de même qu'elle rejette la lutte des classes et la dictature du prolétariat et qu'elle répugne au fractionnement tribal ou social. La tunisianité est une culture de la modération, du réalisme et du consensus (...)
Le troisième facteur est la progression par étapes (...)
Le quatrième facteur est la légalité internationale (...)
Le cinquième facteur tient à une somme de vertus et de règles de bon sens : faire prévaloir la raison sur la passion, l'essentiel sur l'important (...)».
Décrit ainsi, le bourguibisme n'est pas une simple école politique tunisienne ; il pourrait même prétendre à l'universalité, vu le réalisme et le pragmatisme des valeurs qu'il véhicule. Aussi, Bourguiba est à la fois George Washington, Winston Churchill et Charles de Gaulle; nous n'en pouvons qu'être fiers ! Mais hélas, trois fois hélas, Bourguiba était aussi machiavélique : la fin justifie les moyens! Son règne est monstrueusement gorgé de sang! Ses disciples, à leur tête BCE, sont autant responsables. Le leader de Nida Tounès n'a-t-il pas écrit (p.20) : «Au cours de ce séjour à Paris qui s'est prolongé trois semaines, Bourguiba m'invitait à l'accompagner et il m'apprenait beaucoup de choses. (...) Bourguiba me parlait comme un père soucieux d'initier un fils aîné au sens de la vie et aux charges de la responsabilité».
Franchement, Béji Caïd Essebsi ne doit-il pas partir et laisser le «capitaine» Taïeb Baccouche piloter le navire ?
2/ Un intellectuel à la tête de Nida Tounès : l'espoir suscité ?
Devant l'incapacité du parti de Chebbi de séduire au-delà des membres de sa famille (on y trouve le frère, l'oncle et le cousin), l'effritement d'Ettakatol et la désagrégation du CPR – dommage pour le président Moncef Marzouki qui mérite sincèrement beaucoup mieux que la poignée de jeunes inexpérimentés, dont les ambitions sont surdimensionnées, qui se sont accaparés son leitmotiv du pouvoir — le paysage politique tunisien se caractérise aujourd'hui par la domination d'Ennahdha. Le système du parti unique est de retour. L'accaparation de l'Etat par les conservateurs est déjà à l'œuvre. Les conséquences sont, hélas, déjà là : insécurité, diabolisation des progressistes, démantèlement des acquis des femmes, hausse du chômage, aggravation du déficit budgétaire, montée de la dette publique, etc. Où va-t-on ?
Il faudrait donc sortir d'un tel schéma. Les alliances de Nida Tounès avec d'autres petites formations politiques et le rapprochement des intellectuels, des fondateurs du CPR et des cadres d'Ettakatol sont indispensables. La constitution d'un front de progressistes est une urgence absolue, en somme un devoir national sacré !
Il ne s'agit pas ici de prêcher pour quiconque. Notre principal souci, notre unique préoccupation, le fondement de notre contribution est animé par un amour inébranlable et immuable de notre patrie, et, la crainte tétanisante et figeante qu'elle bascule dans l'inconnu !


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