Ce phénomène est en train de prendre de plus en plus d'ampleur: la violence et le racket devant les établissements scolaires. Ce sont les collèges qui sont ciblés en premier. A la sortie de l'établissement, les élèves sont pris à partie par des délinquants et de jeunes voyous qui leur soutirent, souvent par la force, leur téléphone, leur argent de poche et d'autres objets de valeur. Des groupes de jeunes sans le sou, qui ont décroché, viennent faire le guet devant les collèges et s'en prennent aux plus jeunes, en leur retirant leurs affaires sous la menace. Tout y passe: lunettes de vue, montres, argent de poche, téléphone mobile, ordinateur portable....Les parents sont inquiets face à cette recrudescence de la violence dont sont victimes leurs enfants. Il y a quelques semaines, une mère s'est rendue au poste de police pour porter plainte suite au racket de son fils devant le collège Khaznadar. Ce sont les élèves qui étudient dans les collèges des quartiers populaires qui sont le plus exposés au racket. Au collège de Bab Jdid, certains élèves ont vécu l'amère expérience du racket et ont été dépossédés de leurs affaires à la sortie des classes. C'est pendant les heures creuses, que les spécialistes du racket en profitent pour voler les élèves. Ce sont généralement soit de jeunes paumés habitant la zone ou d'anciens élèves qui ont abandonné l'école et qui viennent rôder autour du collège pour choisir leurs «victimes» et qui ont recours soit à l'intimidation ou à la menace par une arme blanche pour faire main basse sur tout ce qui est en possession de l'élève. «Le collège de Bab Jdid est un cas d'école, raconte un parent d'élève. Il est situé face à une série de cafés où s'attablent des jeunes chômeurs sans le sou et qui attendent que les élèves sortent pour leur prendre leur argent et leur repas. Parmi les racketteurs, on trouve des élèves dans le besoin et qui volent leurs camarades de classe parce que ces derniers sont plus chanceux qu'eux et mieux nantis». Le fait que les collégiens restent devant l'établissement pendant les heures creuses, faute de trouver une salle vide, a rendu la tâche facile aux racketteurs qui choisissent des cibles faciles à intimider devant le collège. Quant aux établissements scolaires, leur responsabilité ne dépasse pas l'enceinte scolaire, selon M.R, surveillant général dans un des collèges de la capitale. «Lorsque l'élève sort de l'établissement, il n'est plus sous notre responsabilité, explique le jeune homme. Nous sommes au courant des nombreux cas de racket qui ont eu lieu devant l'établissement. Les parents d'élèves sont venus se plaindre au directeur. Mais il ne peut rien faire. Je pense que ce problème peut être résolu si le temps scolaire est mieux aménagé afin de réduire les heures creuses ce qui évitera aux élèves de rester à l'extérieur de l'établissement».Une étude a été réalisée par le ministère de l'Education mais celle-ci a été essentiellement axée sur le phénomène de la violence au sein des écoles, des collèges et des lycées. Le phénomène du racket n'y a pas du tout été évoqué.