L'annonce, depuis juin dernier, de la nouvelle feuille de route du développement du tourisme tunisien n'a cessé de susciter diverses réactions portant essentiellement sur les priorités à établir et le timing des réformes à engager. Face à une réalité mouvante souvent rebelle marquant le paysage touristique mondial et national, force est de constater que les esprits sont plutôt tournés vers la conjoncture actuelle qu'en direction de la refonte structurelle du secteur. Mais, fait positif, tout le monde s'accorde sur une unanimité, celle de restructurer au plus vite un secteur malade. Un secteur qui, parce que fragilisé depuis bien des années, n'a pas pu résister aux effets pervers d'une situation nationale malmenée par les événements post-révolution et d'une crise économique prévalant dans les principaux marchés émetteurs, notamment européens. Alors que son fort contenu économique et social le désigne, aujourd'hui et plus que jamais, à des tâches de premier ordre, le tourisme a, en effet, droit à une mobilisation et à la disponibilité de tous ses acteurs. Le tableau de bord de la stratégie proposée comporte des défis à relever au niveau de chaque filière de la chaîne touristique, mais aussi de chaque région du pays. Réduire la forte dépendance du mono-produit balnéaire, diversifier et faire valoir les potentialités régionales font certainement partie intégrante du cadre d'une croissance forte, durable et équilibrée, reposant sur une initiative plus novatrice et sur une démarche rationnelle et audacieuse en ce qu'elle aide à s'attaquer aux questions d'équilibre régional, tout en favorisant de nouvelles sources de croissance. Il s'agit, dans l'actualité présente, d'amorcer la mise en place des fondations d'une attractivité plus forte, d'une offre plus compétitive et d'un meilleur positionnement du secteur sur les marchés. Si l'open sky constitue sans nul doute une excellente opportunité, il faudrait d'abord que le retard au plan de la communication numérique soit comblé, que les hôtels tunisiens soient plus visibles sur la Toile et que l'offre touristique dans sa globalité soit davantage présente sur le Net. Si la maîtrise des techniques de promotion et de marketing est un préalable nécessaire, il faudrait d'abord confectionner un produit de qualité à promouvoir et à commercialiser. La situation sur ce plan est loin d'être reluisante, précisément au regard des réclamations des touristes. Dans le même registre, l'on ne peut s'empêcher de constater qu'une bonne partie du personnel opérationnel dans le secteur est peu qualifiée parce qu'issue d'un mauvais dispositif de formation professionnelle. Il s'agit, en somme, de savoir choisir les options et les priorités en fonction des échéances, des évolutions et du comportement du marché y compris celui exprimé par la demande locale. Les approches requises par le modèle de développement du secteur s'imposent comme une nouvelle alternative à effets économique et social évidents. Il est de ce fait nécessaire de les coordonner à travers le critère de la complémentarité avec d'autres métiers gravitant autour du tourisme. Avec un fort engagement sur le terrain et auprès de tous les intervenants. La réussite d'une réforme tient dans une large mesure à la capacité de rassembler tous les acteurs et de les mobiliser dans le sens des priorités et de l'efficacité.