Mohamed Hamedi, coordinateur général, et Mohamed Koumani, porte-parole de l'Alliance démocratique, sont allés, hier, directement au but en annonçant la création du nouveau parti, lors d'une conférence de presse tenue à Tunis. «Notre objectif principal est de briser la bipolarisation qui semble dominer le paysage politique national et de proposer des solutions pratiques à même de faire sortir la Tunisie de la situation difficile par laquelle elle passe actuellement et qui est marquée par la recrudescence continue des dissensions, des divisions et de la violence inadmissible sous toutes ses formes», devait préciser Mohamed Hamedi, en présentant les objectifs et les principes qui sous-tendront l'action de l'Alliance démocratique. «Aujourd'hui, nous vivons un moment historique avec le couronnement des discussions et des débats que nous avons menés au sein du courant réformiste du Parti démocrate progressiste et du Parti de la réforme et du développement avec la participation de nombre de personnalités nationales. Avec la création de l'Alliance démocratique, nous avons l'ambition de contribuer à la recomposition du paysage politique national en proposant aux Tunisiens un nouveau parti politique œuvrant pour l'édification de la démocratie, engagé à concrétiser les objectifs de la révolution et déterminée à proposer des solutions pratiques aux problèmes posés, loin des idéologies et des tiraillements», précise encore le coordinateur général de l'Alliance. Quant à Mohamed Koumani, ancien président du Parti de la réforme et du développement et porte-parole de l'Alliance démocratique, il a souligné: «Notre initiative demeure toujours ouverte à tous ceux qui partagent nos valeurs et qui peuvent nous rejoindre à tout moment. Nous continuons à discuter avec certains partis politiques et des constituants indépendants. Tous ceux qui décideront d'adhérer à notre initiative seront considérés comme des partenaires à part entière et il n'est nullement dans notre intention de chercher à créer un front qui sera la synthèse de fusion avec d'autres partis. Tous ceux qui adhéreront à l'Alliance démocratique préserveront leurs spécificités et leur vision, ce qui constituera la principale richesse de notre parti». La démocratie participative, notre objectif principal «La bipolarisation se fonde sur un discours d'exclusion et de marginalisation de l'autre. Nous appelons à une vie politique équilibrée qui rompe avec la logique qui fait des protagonistes de la scène politique nationale des ennemis condamnés à s'affronter irrémédiablement. Nous sommes contre le retour de la logique de l'alternance en matière d'exclusion. Nous sommes plutôt partisans de la démocratie participative», a relevé Mohamed Hamedi en répondant aux interrogations des journalistes. Y a-t-il des contacts avec Ennahdha qui cherche à élargir le gouvernement actuel ? Le Mouvement Wafa, dissident du CPR, rejoindra-t-il l'Alliance ? Y aura-t-il un groupe parlementaire qui représentera l'Alliance au sein de la Constituante du moment que déjà dix constituants ont annoncé leur adhésion au nouveau parti ? Le coordinateur général de l'Alliance démocratique est clair et précis dans ses réponses. «Nous n'avons eu aucun contact avec Ennahdha concernant notre éventuelle participation à un gouvernement élargi ou à un gouvernement d'union nationale. Pour ce qui est de la constitution d'un groupe parlementaire au sein de l'ANC, nous avons annoncé que dix constituants ont rejoint notre parti (voir encadré) et les discussions se poursuivent avec d'autres constituants indépendants et nous nous prononcerons à la lumière des résultats de ces négociations. Nous avons mené également des discussions avec le Mouvement Wafa qui semble réticent à adhérer à notre initiative, préférant continuer son parcours en tant que parti politique, loin de notre alliance». Quant à Farhat Rajhi, ancien ministre de l'Intérieur, qui était présent à la conférence de presse, «il sera le bienvenu à l'Alliance démocratique qui demeure ouverte à toutes les bonnes volontés et aux compétences capables de nous apporter un plus. Mais pour le moment, la fonction qu'il occupe ni lui permet pas d'adhérer à un parti politique». La diversité idéologique et intellectuelle distinguant les membres de la direction provisoire de l'Alliance démocratique est-elle de nature à entraver son action et son rendement ? «Oui, le risque est possible», souligne Mohamed Hamedi. «Toutefois, nous considérons que nous pouvons nous entendre sur un programme politique précis. Pour nous, les différences constituent des valeurs ajoutées», indique-t-il en conclusion. Liste des constituants – Mohamed Hamedi : professeur de philosophie – Moncef Cheikh Rouhou : enseignant universitaire en économie – Mohamed Gahbiche : avocat – Mohamed Néjib Khila : instituteur – Mohamed Néjib Gharsalli : avocat – Chokri Kastalli : instituteur – Najla Bourial épouse Al Majid : technicienne supérieure de la santé – Mehdi Ben Gharbia : homme d'affaires – Mahmoud Baroudi : expert en économie – Abdelkader Khémis : professeur. Composition de la direction provisoire – Mohamed Hamedi : coordinateur général – Mohamed Koumani : porte-parole – Mokhtar Jallali, Hédi Ben Salah, Imed Amira, Najla Bourial, Mehdi Ben Gharbia, Mahmoud Baroudi, Moncef Cheikh Rouhou, Riadh Guerfali, Adel Omrani, Jalel Bedoui et Brahim Haj Hassen: membres.