Même ceux qui ne connaissent pas Jebeniana sont sûrement curieux de savoir ce qui se passe dans cette ville située à une trentaine de kilomètres au nord de Sfax. Avant et après la révolution, le climat d'insécurité a toujours régné en dépit des multiples solutions sécuritaires. La grève générale qui a paralysé, hier, toute la ville est l'une des formes de protestation de la société civile qui dénonce la dégradation alarmante de la situation sécuritaire dans la région. Consommation et vente de drogue, vente illicite d'alcool, vol de voitures, vol d'olives, violence contre les agents de l'ordre...la vie devient de plus en plus dure pour les habitants de Jebeniana qui ont à maintes reprises appelé le gouvernement à « assumer sa responsabilité » en matière de sécurité du citoyen et de ses biens. Contacté, le délégué de la région, M. Radhouane Zine, nous apprend que la grève générale observée hier concerne uniquement la zone municipale de la ville de Jebeniana. A l'exception de l'hôpital régional, des pharmacies et de quelques boulangeries, la grève a été générale. Le délégué de la région comprend bien les motifs de cette grève générale. «Depuis ma prise de fonctions, il y a plus de six mois, j'ai réservé la plupart de mon temps à trouver des solutions à même d'améliorer la situation sécuritaire dans la région. Les problèmes sont énormes, le défi est grand ». Optimiste, il voit que la conjugaison des efforts de la société civile et des différentes unités sécuritaires est de nature à améliorer le climat de sécurité dans toute la région. Vol tous azimuts Toujours en matière d'insécurité, le vol de voitures s'est accentué ces derniers jours dans la région. Rien qu'hier, les unités sécuritaires ont réussi à récupérer six voitures volées. Toutefois, cet effort mérite d'être soutenu car non loin de la ville, un terrain nu compte plus de cinquante «carcasses » de voitures volées. Outre le vol, certains jeunes, sous l'effet de la drogue ou de l'alcool, n'hésitent pas à braquer des véhicules au vu et au su de tout le monde. C'est le cas d'un agent de l'ordre en uniforme qui a été blessé parce qu'il a refusé de céder sa moto. Par ailleurs, le phénomène du vol des olives n'est pas moins important. Les oliveraies de la région ont souffert de vols anarchiques organisés par des bandes criminelles. Ce phénomène a gravement touché les lots techniciens de la région. « Moi-même j'ai été agressé par ces bandes lors d'une tournée dans l'oliveraie et dans laquelle j'étais accompagné par des unités de la sécurité relevant de l'Armée nationale », s'indigne le délégué de Jebeniana. Trois personnes ont été arrêtées et déférées devant la justice militaire. Toujours en matière de vol d'olives, six huileries ont été fermées parce qu'elles sont impliquées dans l'affaire. Ces huileries achètent les olives volées à des prix réduits. Le malheur des agriculteurs de la région ne s'arrête pas à ce stade. Outre le vol des olives, moutons, vaches, ânes...même les chiens de garde ne sont plus épargnés !