Les études ont montré que 67% des habitants se trouvent dans les régions côtières et que le quart de la population vit dans le Grand-Tunis Le littoral accapare, à lui seul, 87% des activités économiques et 90% des activités touristiques Mettre au point des programmes économiques de qualité visant à améliorer les conditions de vie des citoyens et à stimuler l'investissement L'aménagement du territoire est confronté actuellement et au cours de la période à venir à plusieurs défis qui ont trait au chômage, aux conditions de vie et à l'équilibre régional. D'où l'importance de mettre en œuvre un nouveau schéma de développement tenant compte de ces défis en vue d'offrir aux citoyens une vie digne et d'attirer les investissements tunisiens et étrangers. Lors d'un séminaire sur “L'aménagement du territoire : réalisations et choix futurs" organisé par le ministère de l'Equipement, plusieurs aspects relatifs à l'aménagement du territoire ont été examinés sur la base d'études scientifiques élaborées dans ce sens. Selon Ahmed El Kamel, directeur général de l'aménagement du territoire, “une nouvelle vision de l'aménagement territorial est nécessaire pour faire face, avec efficience, aux problèmes posés". Il a fait un exposé sur les réalisations accomplies dans ce domaine depuis les années soixante, ce qui a permis à la Tunisie d'acquérir une expérience. Au niveau institutionnel, des changements ont été opérés avec la création de nombre de structures comme l'Agence foncière de l'habitat, l'Agence foncière du tourisme et l'Agence foncière de l'industrie en plus de l'Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine et les offices de développement. Insuffisance des moyens matériels Un arsenal juridique et technique a été mis en place pour mieux gérer le territoire national, qui a fait l'objet récemment d'études, de plans d'aménagement et de plans d'orientation pour les régions. Les études ont montré que plusieurs lacunes ne permettent pas de réaliser le développement économique escompté. “La révolution a permis aussi de constater des problèmes épineux au niveau de l'aménagement du territoire", constate l'orateur. Ces problèmes ont trait notamment aux disparités régionales, au manque des équipements collectifs, à la faiblesse de la coordination entre les différents intervenants en plus de l'insuffisance des moyens matériels et humains. D'où l'importance des études élaborées qui visent, entre autres, à promouvoir l'industrie, à stimuler le développement dans les régions et à améliorer les conditions de vie des citoyens. Une nouvelle politique sera mise en œuvre pour répondre aux besoins exprimés tout en renforçant la formation et la recherche dans le domaine de l'aménagement territorial. Dans le même sens, Mohamed Salmène, ministre de l'Equipement a mis en exergue les conceptions et les plans de développement globaux et équitables pour toutes les régions. Face aux défis, il est nécessaire de concevoir une stratégie adéquate sur la base d'un nouveau schéma de développement. Le but étant de réduire les disparités régionales d'autant plus que le territoire constitue un élément de base dans le développement. A la faveur d'un aménagement rationnel, il sera possible de réaliser les projets programmés dans divers domaines dont celui de l'habitat, l'infrastructure, les équipements collectifs... “Nous voulons réaliser un développement global, efficient et durable", estime le ministre. Les études ont permis d'identifier les problématiques en vue de définir les priorités. L'aspect économique a été traité par ces études – élaborées par les services du ministère de l'Equipement et des bureaux spécialisés en partenariat avec l'Agence française de développement – dans six régions en plus des plans d'orientation, des pistes rurales et des zones frontalières. Il s'est avéré que 67% des habitants se trouvent dans les régions côtières et que le quart de la population vit dans le Grand-Tunis. Aussi, le littoral accapare, à lui seul, 87% des activités économiques et 90% des activités touristiques. Les études ont montré aussi que l'extension urbaine dans certaines régions se fait aux dépens des terres agricoles. La concentration de la population dans la région de Tunis, à titre d'exemple, a provoqué une densité démographique, une grande pollution. Le transport collectif n'arrive plus à satisfaire une demande en accroissement constant. Marginalisation des catégories sociales Les réserves foncières qui connaissent une pression continue sont, quant à elles, réparties entre les trois agences (de l'habitat, du tourisme et de l'industrie). L'autre lacune constatée concerne la faible déconcentration et décentralisation des activités ainsi que le manque des moyens humains et matériels. D'où le programme du gouvernement à moyen et long terme qui comporte des réformes structurelles, une meilleure organisation des institutions et une optimisation du cadre législatif. Dans ce même ordre d'idées, Ridha Saïdi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires économiques et sociales a évoqué “les réformes structurelles dans le programme du gouvernement : pour un nouveau modèle de développement permettant de construire une vision stratégique et développée de l'économie". Il a rappelé que le souci des autorités est de répondre aux demandes des citoyens formulées après la révolution et qui intéressent, entre autres, l'emploi. D'où l'importance de la prise de conscience à propos de ces défis pour mettre au point des programmes économiques de qualité visant à améliorer les conditions de vie des citoyens et à stimuler l'investissement. L'orateur a indiqué que des réformes sont nécessaires dans ce sens. L'ancien modèle de développement n'a pas réussi à répondre aux demandes du peuple dans la mesure où les disparités régionales se sont aggravées alors que la marginalisation des catégories sociales à faible revenu s'est élargie. Cela a provoqué la révolution suite au ras-le-bol des citoyens. Ridha Saïdi a indiqué que “la loi de finances complémentaire a présenté un programme réaliste et ambitieux touchant plusieurs domaines dont la santé et l'habitat social dans le cadre d'un programme spécifique". D'autres dispositions ont été prises en vue de relancer l'économie et atteindre une croissance positive et durable. Des efforts sont également déployés en vue d'améliorer le climat des affaires pour favoriser l'investissement, la création des richesses et de nouveaux postes d'emploi. Parmi les réformes engagées, celle qui concerne le code d'investissement, comparé à “une Constitution économique" et qui a fait l'objet d'un Conseil ministériel. Il s'agit de favoriser les secteurs dont la Tunisie dispose d'avantages préférentiels pour mieux stimuler l'économie nationale. Parmi ces secteurs, l'orateur a cité les industries mécaniques et électriques, l'industrie aéronautique, l'agriculture biologique, l'industrie pharmaceutique...