La restauration de 31 quartiers populaires répartis à travers les différentes zones du pays au profit de 123.000 habitants et 23.850 logements Le but est d'intégrer les villes dans leur environnement régional et mondial et de stimuler l'investissement Réhabilitation intégrée de 73 quartiers, dont 39 quartiers dans les gouvernorats de l'intérieur du pays, au profit de près de 430.000 habitants, programmé entre 2012 et 2015 Le logement est considéré comme un facteur de stabilité pour plusieurs citoyens qui font des économies durant leur vie active dans le but d'acquérir ou de construire un logement. Cependant, plusieurs personnes dans les zones périphériques de la capitale et dans des régions de l'intérieur du pays vivent encore dans des conditions précaires ne disposant pas des commodités de la vie. Un programme de construction de 30.000 logements sociaux a été d'ailleurs programmé en vue de mettre à la disposition de certaines catégories sociales des logements décents financés en partie par l'Etat. Les bénéficiaires — qui répondent à des critères précis — financent leur quote-part grâce à des facilités. Le thème des logements sociaux a été traité lors du séminaire organisé hier par le ministère de l'Equipement dans un hôtel à Gammarth sur le thème : «Le secteur privé, partenaire de base dans le logement décent», et ce, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale et arabe de l'habitat. Selon M. Mohamed Salmane, ministre de l'Equipement, les interventions seront intensifiées en vue de promouvoir les quartiers populaires et l'amélioration du cadre de vie sur la base de la consolidation de l'infrastructure de base et la mise en place des équipements collectifs et des commodités. Ainsi, au cours de cette année les projets concernent la restauration de 31 quartiers populaires répartis à travers les différentes zones du pays au profit de 123.000 habitants et 23.850 logements. Améliorer la compétitivité du territoire Le budget complémentaire de 2012 a permis d'ajouter dix autres quartiers populaires prioritaires dans les gouvernorats de l'intérieur pour un coût de 15,6 millions de dinars. En plus de l'amélioration des conditions de vie, ces interventions concernent aussi le bitumage des routes, le développements des réseaux, l'installation de l'éclairage public et la réhabilitation des logements. Quant aux équipements collectifs, ils consistent à aménager des salles de sport, des espaces pour jeunes, des zones de métiers au profit de la population longtemps marginalisée. Par ailleurs, un nouveau programme de réhabilitation intégrée de 73 quartiers situés dans différentes régions du territoire — dont 39 quartiers dans les gouvernorats de l'intérieur du pays — au profit de près de 430.000 habitants a été concocté. Il est prévu que ce programme soit exécuté sur quatre années de 2012 à 2015 pour un budget alloué de près de 267 millions de dinars. «Les études relatives à ce programme ont démarré au cours de cette année» rassure le ministre. D'autre part, le ministère a mis en place un programme relatif au développement des systèmes de planification territoriale et urbanistique à travers la révision et l'actualisation du cadre juridique. Le but étant d'intégrer les villes dans leur environnement régional et mondial, de stimuler l'investissement en améliorant la compétitivité du territoire et de maîtriser les défis sociaux comme les quartiers anarchiques, les zones délaissées et les services. Le ministre a mis en exergue l'augmentation des constructions anarchiques ainsi que le rôle du secteur privé dans la promotion de l'habitat d'autant plus que le nombre des promoteurs immobiliers a atteint 2.368 alors que celui des associations est de l'ordre de 12.000 opérant dans les différents domaines sociaux. Après la révolution, 100 associations de bienfaisance ont vu le jour, aux dires de M. Salmane. Les organisations dont le nombre a également augmenté peuvent contribuer à favoriser l'initiative privée en octroyant des micro-crédits et d'encadrer l'autoconstruction techniquement et matériellement. Attention à l'aspect qualitatif Une partie du séminaire a été consacrée au programme spécifique de l'habitat social. Une composante importante concerne le remplacement des logements rudimentaires par de nouveaux logements ou par la restauration et l'extension. M. Néjib Snoussi, directeur général de l'habitat, a rappelé le cadre réglementaire relatif à ce projet d'envergure. Des conditions précises ont été définies pour bénéficier des logements sociaux parmi lesquels la qualité rudimentaire du logement à remplacer, le revenu, le nombre d'enfants à charge dont des enfants handicapés... Le logement nouveau peut être construit in situ ou ex situ. Les listes des bénéficiaires définis ont été affichées dans les délégations et les autorités ont donné le droit aux habitants de protester en vue de rectifier éventuellement ces listes. Clôturant le séminaire, Mme Chahida Frej Bouraoui, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Equipement chargée de l'Habitat, a indiqué qu'une nouvelle politique de l'habitat social est en cours d'institution pour fournir des logements à des prix abordables pour les couches à revenu limité. Des statistiques sur l'habitat ont concerné 21 gouvernorats pour mettre à jour les chiffres précédents considérés comme erronés. En effet, par le passé, le nom de certaines personnes figuraient sur la liste des bénéficiaires alors qu'ils n'avaient pas le droit, selon l'oratrice qui a visité plusieurs régions pour constater de visu la situation précaire dans laquelle vivent plusieurs familles. Et de donner comme exemple, une famille qui habite à Tebourba, tout près de Tunis et qui abrite des handicapés. «Certains espaces réservés aux animaux sont habités par des êtres humains», s'indigne Mme Bouraoui. D'autres logements sont bâtis de façon anarchique sur les cours d'eau, ce qui constitue une menace en cas de pluies. Le ministère ne veut plus se limiter à l'aspect quantitatif mais donner l'importance à l'aspect qualitatif pour que les logements soient adaptés aux besoins des habitants aussi bien au niveau de l'architecture qu'à celui de la qualité des matériaux. En fait, les matériaux sont utilisés à partir des ressources locales si elles sont disponibles avant de recourir à l'importation. Les architectes nationaux sont également sollicités pour les travaux de construction.