Le jour où on gagne une coupe, il fait très beau. Et quand on remet ça, ce sont carrément les portes du paradis qui s'ouvrent... Tout d'abord nous n'aimerions pas être à la place de Maâloul. Encore moins à celle de Houssam Badry. Ou plutôt oui, si l'un ou l'autre devait remporter la plus belle des coupes africaines. Mais si par malheur la victoire n'est pas dans le camp de l'un ou de l'autre, tout le monde leur tombera dessus pour un joueur aligné, un autre pas, une manœuvre mal devinée, un changement qui a tardé ou alors un autre qui n'est jamais intervenu. Quand on gagne, par contre, ce sont les portes du paradis qui s'ouvrent, celles de la gloire également, même si elle est un peu frivole en football. Nous n'aimerions pas être à la place de Maâloul, Houssem Badry n'ayant pas vraiment trop de soucis à aligner son meilleur onze. Exception faite de Sayed Mouawadh, l'arrière gauche déjà absent à Alexandrie. Petits et grands bobos n'ont pas épargné la formation «sang et or» et son entraîneur devrait faire de l'équilibrisme pour présenter un onze qui se tienne. C'est-à-dire pas trop cantonné derrière pas trop porté vers l'avant avec les inévitables équilibres. Du coup, le technicien «sang et or» en a pleinement profité pour jouer à cache-cache avec les journalistes et on n'aura droit à la formation rentrante qu'à quelques minutes du coup d'envoi. Qui sur le flanc droit de la défense? Quels pivots? Quel soutien à l'unique ou aux deux attaquants? Ne nous y trompons pas : les solutions sont bel et bien là, mais lesquelles et pour quel résultat? Puis l'ombre de Youssef Msakni qui planera sur toute la rencontre et qu'on aurait aimé voir à l'aller comme au retour, et qui ne sera très probablement pas là. A moins d'un miracle... Vous savez, les miracles, cela existe en football, et il ne faut jamais désespérer de la miséricorde divine. Vous avez l'impression que nous en faisons trop? Pas le moins du monde car, pour nous comme pour nos compagnons de la révolution, l'Espérance part favorite pour des raisons du reste objectives : championne d'Afrique en titre, nul avec but marqué à Alexandrie, degré de compétitivité supérieure et un public tout acquis à sa cause. Cela fait beaucoup, mais ce n'est jamais assez en football, surtout quand l'adversaire est de taille, quand c'est un derby et quand c'est... Al Ahly. Puis à chacun ses armes: rigueur défensive, contres ravageurs et balles arrêtées terriblement efficaces côté espérantiste, jeu en mouvement, technique et esprit offensif chez les Cairotes. Une chose et sûre: Espérance-Al Ahly sera une véritable partie d'échecs où la marge de manœuvre et d'erreur sera très réduite. A ce jeu, et avec son but réussi à Alexandrie, l'Espérance fera très probablement un match d'attente avec des attaques placées qui peuvent s'avérer payantes face à une défense ahlaouie dont on ne peut dire qu'elle constitue le point fort de l'équipe. Avec les balles arrêtées et un Ikramy qui n'est pas très en confiance en ce moment, après le déluge de critiques qui lui est tombé dessus suite au but encaissé à l'aller, l'Espérance sera sans doute la maîtresse du jeu. Demeure le fait qu'elle doit en faire bon usage et cela dépendra essentiellement de la capacité de ses demis à aller au soutien de leurs attaquants. Il n'y a aucune raison pour que Ragued, par exemple, ne fasse pas ce qu'il a fait à Béja et, comme on demande aux attaquants de défendre, il est bon de pousser les pivots à monter pour apporter le soutien et l'effet de surprise. L'Espérance sait et doit faire cela. Du reste, en l'absence de Msakni, a-t-elle vraiment le choix? Elle en a, en tous les cas, les moyens. Dans ce cas, peu importent les hommes ou la tactique. Maâloul ne dit-il pas qu'une finale ne se joue pas, mais se gagne...?