Les deux géants du football africain devront en découdre pour la suprématie continentale Quoi de neuf depuis la demi-finale jouée entre les deux équipes le 16-9-2011? Rien, pas grand-chose. Plutôt si. Les deux équipes ne ménageront aucun effort pour aller chercher cette sacro-sainte Ligue des champions. Mais le trophée continental se joue en deux matches. Cent quatre-vingts minutes et peut-être au bout une loterie pour pieds fermes et nerfs d'acier. A quoi doivent penser les entraîneurs dans de pareilles circonstances? A tout, pardi. Au match qui commence, au scénario, à la variante tactique et à la superstition... Franchement, les avant-matches sont très pénibles à vivre. Etre joueur, c'est peut-être plus facile. Du moins, espérons cela pour le spectacle, sinon on se contentera d'apprécier les deux virages (on parle de 5.000 supporters «sang et or» qui vont faire le déplacement à Alexandrie). Préparation tactique et coaching Sur ce plan, on connaissait plus Nabil Maâloul, mais le match EST-Mazembe nous a fait rattraper le temps perdu. L'entraîneur d'Al Ahly Houssem Badry de retour, avec beaucoup de bonheur, veut récidiver sur le banc, à l'instar de José Manuel. Il pense beaucoup tactique et fait moult calculs. Aussi nous nous sommes rendu compte que l'entraîneur égyptien d'Al Ahly est adepte d'une défense placée à quatre éléments qu'il préfère à un milieu de terrain bosseur (Walid Slimène) et qu'il pense que ses joueurs ne sont jamais aussi dangereux que lorsqu'ils «explosent» de derrière et s'ouvrent comme un champignon sur l'attaque. Même face à Sunshine Stars, la tactique a été la même : solidarité, issues fermées et jouer les coups à fond. Ce sera à 40% en 4-4-2 et à 60% en 4-5-1 avec Imed Metaab qui adore venir de loin, comme élastique du jour entre l'entrejeu et le poste de second attaquant derrière Aboutrika. Côté Espérance, Nabil Maâloul a refait dans sa tête, et même sur la table, les derniers matches d'Al Ahly. L'Espérance est favorite, c'est tant mieux pour le football tunisien que la pression soit des deux bords. La dernière qualification des «Sang et Or» face au TPMazembe a consolidé les chances de l'équipe de Bab Souika pour conserver son titre continental de la Ligue des champions. Et lapalissade du jour : «celui qui gagne les duels gagne les finales». Tactiquement, l'Espérance ne dérogera pas à la règle : ce sera du 4-2-3-1 pur et dur. En matière de coaching, Maaloul et Badry n'apporteront rien de nouveau puisqu'ils joueront leurs meilleures cartes dès l'entame de cette finale aller prévue ce dimanche à 18h00 (HT) à Alexandrie. Au fil du match, ce sera en fonction du résultat. Un en- avant toute ou une gestion en bon père de famille de l'acquis. Défense : une copie conforme L'Espérance jouera avec ses meilleurs éléments : Ben Chrifia, c'est du solide. Devant le vigilant gardien «sang et or», il y aura la paire intraitable Hichri-Ben Mansour, alors que sur les côtés, on retrouvera Derbali et Chammam. Ce duo sera vigilant pour contrecarrer les montées des deux défenseurs égyptiens. Côté égyptien, même si Houssem Galy est bon à l'entrejeu, Badry devra le faire revenir à droite de la défense pour gagner un bon contre-attaquant, de surcroît solide en défense. Dans l'axe, Wael Gomaa, du haut de son expérience, sera encore une fois au rendez-vous. A gauche, Ahmed El Sayed remplace Saïd Mouaouedh, encore convalescent. Le gardien Shérif Ekramy sera titulaire d'entrée face à l'EST. Entrejeu : théâtre des grandes manœuvres Une chose est certaine: le gazon du stade Borj El Arab souffrira dimanche autour de la ligne médiane. L'Espérance disposera son quatuor de battants avec Khaled Mouelhi, toujours bon pied, bon œil. Il sera associé à ses compères Ragued, Afful, et Aouadhi en tant que milieu gauche, complétera le quartette avec, probablement, pour consigne de se muer en tant qu'attaquant dès la récupération de la balle, question de désorganiser les plans adverses. L'entrejeu «sang et or» est du type travailleur, il faudra néanmoins jouer vite car les consignes de repli sont très précises en face. Même chose du côté d'Al Ahly, puisque le côté «bûcheur» sera privilégié. Ce sera donc Walid Slimène, Mohamed Chawki, Aboutrika et Barabet. Cette configuration fera de Aboutrika l'électron libre —pas trop quand même— qui devra apporter le surnombre. Mais comme pour l'Espérance, il faudra trouver les phases de jeu justes pour espérer piéger un entrejeu assez fort dans la récupération. Attaque : le parent pauvre ? Autre éventualité dans le jeu, les deux équipes, compte tenu du profil des joueurs disposés de part et d'autre, pourraient choisir de jouer long. Dans ces conditions, les appels et les espaces en plus de la bonne négociation des «seconds ballons» seraient primordiaux. Anomalie ou calculs, les deux attaques pourraient faire les frais des consignes tactiques car il est difficile pour un attaquant d'être au four et au moulin. Les trois ou quatre attaquants nominaux (Geddou, Dominique Da Silva, N'djeng) qui seront alignés devraient, tout d'abord, s'épuiser à gérer la manœuvre adverse. Ils devront, ensuite, demander le plus de ballons possibles en alliant mobilité et rapidité. Mais qui seront-ils? C'est donc à une finale plutôt fermée qu'il faudra s'attendre et celui qui fera preuve de beaucoup de sang-froid aura certainement un ascendant sur son vis-à-vis. En attendant, faites vos jeux.