Les débuts de la compétition de Ligue 1 sont encourageants, point de vue sécurité. Touchons du bois! La comparaison est flatteuse. En Egypte, deuxième pays à vivre une révolution du printemps arabe, de report en attente, on a fini par lâcher le morceau en abandonnant toute perspective de reprise de la compétition locale. C'est le président de la fédération qui l'a annoncé avant-hier, indiquant par là même qu'il allait examiner avec les ministres de tutelle les modalités de dédommagement des joueurs et des clubs. Il n'y aura, par conséquent, pas de championnat cette saison au pays du néo-champion d'Afrique, Al Ahly du Caire. Ce sera plutôt une saison blanche. Pourtant, il y a quatre jours, la visite dans notre pays du ministre égyptien des Sports, venu suivre la finale continentale retour, donnait l'occasion d'évoquer l'expérience tunisienne en tant que modèle pouvant inspirer le pays des Pharaons. On parlait des modalités précises de reprise du championnat de chez nous qui pourraient être transposées sur les rives du Nil où le drame de Port-Saïd a eu l'effet d'un séisme. Finalement, il n'en est rien. Aucun modèle n'est imitable, a fortiori, dans le contexte électrique d'une Egypte en proie à la colère des Ultras qui n'ont point désarmé, loin s'en faut! La désaffection des dirigeants D'ailleurs, il faut toujours se montrer mesuré et réservé. A tout moment, un grain de sable peut faire grincer la machine. Il suffit d'une petite mèche pour retourner à la case départ, au silence de cimetière dans les enceintes sportives, tout simplement au huis clos. Car, ils ne sont jusque-là que quelques centaines de supporters locaux à fréquenter les stades, encore loin du maximum autorisé selon des quotas fixés pour chaque stade. Les conditions draconiennes imposées (des spectateurs parmi le public local de plus de 20 ans qui doivent présenter carte d'abonné et carte d'identité nationale, soit des supporters «filtrés») écartent toute possibilité de débordement ou de dérapage. Cette reprise en pente douce en L1 ouverte au public, mais en pratique, sans grand monde, constitue aujourd'hui un sérieux encouragement pour une extension au niveau de la L2 qui en est toujours au stade du huis clos. Mais l'on s'attend à une levée très proche de cette mesure, d'autant que le dernier grand examen, la finale retour de la Ligue des champions, a été une réussite totale de point de vue sécurité, organisation et respect du fair-play. Bref, les indices sont encourageants, mais il faut savoir garder les pieds sur terre. D'ailleurs, dans l'immédiat, le premier souci se rapporte à la grave désaffection des dirigeants. Trois fois, l'Espoir Sportif d'Hammam-Sousse a ouvert des délais de candidature à la présidence du club ; trois fois, aucune liste ne s'était présentée pour assurer la succession de Adel Morjane, démissionnaire. Les autorités locales ont dû intervenir pour débloquer la situation. A la JSK, au CSHL, à EGSG..., le même topo : on ne se bouscule pas au portail pour se porter candidat à la présidence à l'occasion des assemblées générales attendues. Il est vrai que le tarissement des sources de financement décourage les meilleures volontés. Car, les présidents des clubs en sont réduits à avancer de leur propre argent, les joueurs et entraîneurs à accumuler stoïquement des arriérés de paiement considérables, alors que les supporters doivent débourser une fortune pour leurs abonnements (trop trop chers par rapport à la qualité du spectacle proposé). Le climat dans lequel se jouent les championnats retrouve un brin de normalisation, sauf en matière de financement des clubs, ce qui n'est pas, admettons-le, peu de choses. Loin s'en faut!