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Crise institutionnelle au sommet de l'Etat
En marge des événements de Siliana
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 12 - 2012

Un peu partout dans différentes régions et villes tunisiennes, des gens manifestent et protestent en guise de soutien aux habitants de Siliana. Visiblement le gouvernement a été pris de court sur la vraie portée des événements de Siliana. Il s'est même auto-intoxiqué sur la question en invoquant d'emblée la théorie du complot ourdi par la gauche radicale et la centrale syndicale. L'aveuglement a pris le relais de l'intoxication. Le gouvernement a férocement réprimé les protestataires à Siliana. Les images des balles à fragmentation déchiquetant les corps de centaines de civils ont outragé toutes les consciences vives.
De son côté, Navi Pillay, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, a pressé les autorités tunisiennes d'arrêter l'usage excessif, disproportionné et abusif de la force à l'endroit des manifestants à Siliana. Elle a également dénoncé le recours à la force disproportionnée contre les manifestants. La haute responsable onusienne rappelle par ailleurs que la liberté d'expression et les rassemblements pacifiques constituent des droits fondamentaux qui doivent être respectés et protégés.
Le gouvernement n'en est pas à sa première cécité politique désastreuse en la matière. Telle a été sa posture initiale lors des douloureux événements de la Abdelliyya (attaques salafistes contre les artistes et embrasement généralisé dans le Grand-Tunis et ailleurs). Le lundi 11 juin 2012, tandis que Tunis et d'autres villes brûlaient, un Conseil des ministres était tenu sans qu'on n'y pipe un traître mot des événements. Ce n'est qu'après quatorze heures que le chef du gouvernement a reçu le ministre de la Culture. Il lui a dit qu'ils n'ont pas vu la catastrophe qui se déroulait pourtant sous leurs yeux et à proximité de la Kasbah, lieu de la tenue du Conseil des ministres une poignée d'heures auparavant. Le couvre-feu ne sera instauré dans le Grand-Tunis que le lendemain, mardi 12 juin.
Jusqu'ici, la Troïka a fait montre d'une frilosité particulière à l'égard du mouvement Nida Tounès, patronné par Béji Caïd Essebsi. Un parti qui monte dans les intentions de vote et serait au coude-à-coude avec Ennahdha. Avec les événements de Siliana, Ennahdha et ses alliés se sont découvert un autre abcès de fixation, le Front populaire. Ce qui explique qu'ils n'ont guère pu décrypter les signaux rouges émanant de Siliana dès les premières heures des affrontements.
Le chef du gouvernement s'est même permis le navrant loisir de réduire le soulèvement populaire à des «pillages et actes de vandalisme». Dans une déclaration aux médias, en milieu de semaine, Hamadi Jebali a affirmé qu'il n'y a plus de «Dégage» : «Le gouverneur de Siliana ne dégagera pas, a-t-il ajouté, et pour le dégager, il faudra me dégager moi-même auparavant».
Aujourd'hui, la crise a pris une tournure institutionnelle. Après un long mutisme, le président de la République s'est adressé aux citoyens, avant-hier soir. Il a appelé à la formation d'un mini-gouvernement de compétences, «qui ne soit pas fondé sur la politique de quotas», chargé des dossiers de développement. «Le pays se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins», a-t-il ajouté sur un ton dramatique.
Réagissant à chaud, Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, n'y serait pas allé du dos de la cuillère. A l'entendre, les propos de Moncef Marzouki seraient dangereux, selon le site Tuniscope. Il a ajouté qu'une réunion se tiendra avec le gouvernement pour avoir une réponse claire à ces propos dans les prochaines heures.
Siliana annonce un nouveau tournant dans la politique en Tunisie. Le pouvoir doit faire face à la grogne populaire un peu partout. La Troïka est aux prises avec les démons de son auto-sabordage. Le président de la République désavoue et démet théoriquement le gouvernement sans qu'il en ait les prérogatives. Et appelle à la formation d'un mini-gouvernement sans que cela soit dans la sphère de ses compétences. Bref, c'est le chaos et la guerre de tous contre tous.


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