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Assassinat d'Abou Jihad : Un nouveau témoignage
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 12 - 2012


Par Yadh MAHJOUBI
Revenant d'exil en Tunisie il y a, à peine, quelques jours, je découvre, à ma grande surprise, dans la presse écrite et audiovisuelle, des articles et émissions qui seraient censés traiter de ce qu'on avait appelé, à l'époque, «l'odieux assassinat d'Abou Jihad» perpétré par un commando israélien en avril 1988 à Sidi Bou Saïd.
Je ne vais pas ici me faire l'interprète-spéculateur d'événements qui ne sont pas de mon ressort malgré tout l'intérêt et la sympathie que je porte personnellement à la cause palestinienne.
Par contre, je vais vous livrer ici mon témoignage sur ce que j'ai personnellement vécu en tant que fils de M. Mohamed Larbi Mahjoubi, plus connu sous le nom de Chedly El Hammi (pour des raisons familiales, nous avons porté ces deux noms de famille, ce n'est donc pas un alias comme connoté dans certains articles de presse).
M. Mahjoubi Hammi a exercé depuis l'aube de l'indépendance au sein du ministère de l'Intérieur à divers postes toujours liés à la sécurité extérieure du pays (le contre-espionnage), où il a fait la preuve de la discrétion, de la probité et de la compétence nécessaires dans ce domaine sensible pour préserver l'intégrité du territoire national (Cf. Roger Faligot et Reny Kauffer).
Jusqu'en 1987, M. Mahjoubi, sous le régime de Bourguiba, était déjà le responsable du contre-espionnage tunisien. Après 1987, quelques mois tout au plus, une réorganisation de la sûreté nationale a été effectuée et la direction dont il était responsable s'est muée en direction générale.
Le dictateur déchu, lors de son accession au pouvoir en 1987, ne portait pas encore le costume de président de la République, qui était encore trop grand pour lui. De 1987 à 1990, il a misé sur la continuité en s'entourant de grands secrétaires d'Etat, des hommes aux compétences reconnues, afin de s'approprier progressivement les rouages de l'administration et y installer ses affidés.
La mise en place de la politique ultra-sécuritaire et de la répression à tout-va de l'opposition s'est amorcée dès l'été 90 et début 91 quand le régime a profité de la crise internationale de la première guerre du Golfe.
En 1989, il avait déjà mis la main sur le parti unique devenu le RCD et mis en scène, à travers le Pacte national, la réconciliation et l'ouverture avec des partis politiques qui ont alors composé avec le nouveau pouvoir.
Concernant le ministère de l'Intérieur, le président déchu s'est, dans un premier temps, appuyé sur les hauts cadres qui officiaient déjà du temps de Bourguiba.
Ce qui était le cas de M. Mahjoubi Hammi. En grand commis de l'Etat et serviteur de la République Tunisienne, M. Mahjoubi a accepté le poste de secrétaire d'Etat chargé de la Sûreté nationale en février 1990. De la part de Ben Ali, ce fut le baiser de Judas.
L'idée était de se débarrasser de lui, coûte que coûte, en le mettant sous les feux de la rampe dans un poste exposé. A peine nommé, des rumeurs circulaient déjà sur une cabale qu'on allait «monter» contre lui pour l'éliminer définitivement. Plusieurs personnes dans l'entourage de Ben Ali étaient impliquées dans ce complot.
Le but était de faire main basse sur le ministère de l'Intérieur et de pouvoir disposer à leur guise des services spéciaux et de la sûreté nationale et de les instrumentaliser au profit d'intérêts particuliers des leurs.
De directeur général jusqu'au printemps 90, M. Mahjoubi n'occupera que quelques mois le poste de secrétaire d'Etat chargé de la Sûreté nationale et en août 90, il est démis de ses fonctions et placé dans un premier temps en résidence surveillée.
Une première accusation est lancée début septembre 90 à travers une presse aux ordres (revue Réalités) faisant état d'une soi-disant implication dans l'affaire «Abou Jihad».
La famille de Mahjoubi demande alors à rencontrer les plus hautes instances dirigeantes de l'OLP à Tunis et à leur tête Yasser Arafat.
Dans un contexte très difficile de crise internationale où M. Arafat revenait le soir même de Bagdad pour une ultime tentative de médiation avant le déclenchement de la première guerre du Golfe, il nous reçoit et nous assure de son soutien.
Il demande une audience dans les 24 heures à Ben Ali et l'oblige à démentir par un communiqué officiel de la Présidence diffusé le soir même en ouverture du journal télévisé en langue arabe de 20h00, toute implication de M. Mohamed Larbi Mahjoubi dans l'assassinat d'Abou Jihad. C'est ce qu'on appelle un camouflet (une pantalonade)— Cf. Archives de la télévision tunisienne.
Un scénario B (de série Z) était alors prêt à l'emploi pour établir d'autres accusations relevant de la mauvaise gestion de son département et une pseudo-connivence avec les services libyens. Rien de moins.
C'est le comble, si on se réfère, dans les faits, à la lutte constante qu'ont menée Chedly Hammi et les services tunisiens contre les barbouzes du régime de Kadhafi : régime libyen, qui pendant des années, a mené des actions subversives (déstabilisatrices) contre la Tunisie.
Je ne vais pas ici faire le détail de ces accusations dont le régime de Ben Ali s'est fait le spécialiste. Par contre, je demande personnellement et au nom de la famille, des amis et des collègues de M. Hamma Mahjoubi ainsi que pour l'histoire de la Tunisie, une révision de son procès pour faire la lumière sur les implications des personnes qui ont participé à la parodie de justice dont il a été victime un certain samedi 13 octobre 1999. Toutes les informations que j'ai évoquées dans ce témoignage sont celles d'un acteur indirect, moi-même, mais témoin de ces événements.
Je suis prêt à en témoigner devant la justice.
Vive la République, vive le Peuple tunisien.


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