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Un avenir prometteur pour un créneau porteur
Agriculture biologique
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 05 - 2010

Un label pour le produit agricole biologique tunisien
La semaine allant du 10 au 16 mai est celle de l'agriculture biologique par excellence. Durant cette période, les produits bio tunisiens sont exposés dans une grande serre dressée au siège de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche. La première journée de cette manifestation a été marquée par l'organisation d'une conférence nationale sur l'agriculture bio. Cette conférence a connu la participation de plus de 400 producteurs, jeunes promoteurs, chercheurs et les représentants du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques et de l'Utap.
En Tunisie comme partout dans le monde, la demande des produits biologiques n'a cessé de s'accroître ces dernières années. Les chiffres présentés à cette occasion tablent sur une évolution de 20% de la demande internationale sur les produits bio au cours du quinquennat 2003-2007 contre seulement 1% pour les produits alimentaires ordinaires. Les échanges internationaux de produits bio ont évolué, au cours de cette même période, d'une valeur de 33 milliards de dollars ( 2002) à plus de 46 milliards de dollars ( 2007).
Diversification de la production bio
En Tunisie, l'expérince de l'agriculture biologique est relativement récente. Le développement de ce secteur a commencé en 1999, date de la parution de la loi n° 30 du 5 avril dont les dispositions encouragent les agriculteurs tunisiens à investir dans les différentes filières biologiques. De même, les opportunités offertes sur le marché international pour les produits biologiques, notamment l'huile d'olive et les dattes, a encouragé les pouvoirs publics à accorder une attention toute particulière au développement et à la promotion de l'agriculture biologique. Dès cette date, les mesures d'incitation et d'accompagnement se sont multipliées. Le secteur a pu enregistrer, en une durée relativement courte, un développement important.
«Depuis le mois de janvier dernier, le secteur de l'agriculture biologique est en pleine effervescence. Ce secteur a été abordé lors de trois conseils ministériels présidés par le Chef de l'Etat. Une panoplie de mesures ont été prises pour encourager les agriculteurs. Au début, la superficie cultivée en bio ne dépassait pas 15.000 ha. Actuellement, elle est de 330.000 ha», souligne Mme Samia Maâmar Belkhéria, de la direction générale de la production agricole.
La stratégie d'avenir prévoit l'accroissement des superficies réservées aux cultures biologiques afin de les porter à 500.000 ha en 2014. On prévoit une valeur d'exportation de 120 millions de dinars d'ici 2014. «Les produits exportés sont essentiellement l'huile d'olive et les dattes. Ces trois dernières années, nous avons essayé de diversifier notre production biologique. En 2009, nous avons une cinquantaine de produits biologiques, notamment les huiles essentielles, les légumes frais et transformés, les olives de table, les plantes aromatiques et médicinales, les agrumes. Ces produits s'exportent bien, ce qui favorise nos recettes issues de l'exportation des produits bio. Nous avons, donc, des potentialités importantes que nous devons exploiter», a ajouté Mme Belkhéria.
L'amélioration de l'agriculture biologique nécessite l'adaptation des programmes de recherche et de vulgarisation aux attentes des agriculteurs-investisseurs dans le secteur. De même, la commercialisation de ces produits exige davantage de promotion, notamment dans les marchés internationaux. Ainsi, une direction générale de l'agriculture biologique a été créée dans le but de promouvoir le secteur et d'aider les investisseurs.
Dans ce même registre, le ministère de tutelle et les différents intervenants vont travailler sur le développement des circuits locaux et internationaux de distribution et de commercialisation des produits biologiques. D'autre part, la stratégie nationale en la matière a évoqué la nécessite de dynamiser le rôle des structures professionnelles œuvrant dans le secteur.
M. Mohamed Chokri Ayachi, directeur général de l'Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), a indiqué que de nombreux facteurs sont réunis en Tunisie pour encourager les producteurs à s'investir dans le secteur de l'agriculture biologique. Il s'agit notamment des grandes superficies qui peuvent être aménagées pour une telle exploitation. De même, la Tunisie possède un cadre législatif et de nombreuses incitations pour cette filière.
Au niveau international, la demande des produits bio ne cesse d'augmenter. «Dans cette même logique de promotion des produits bio tunisiens, le label “Bio Tunisia” sera un symbole qui permettra d'identifier les produits tunisiens sur les marchés internationaux. Ce label sera utilisé officiellement pour nos produits phares comme l'huile d'olive, les dattes, les céréales, les plantes aromatiques et médicinales et d'autres», a précisé M. Ayachi.
Ainsi, la Tunisie dispose aujourd'hui de son propre label pour les produits biologiques. Le logo et le slogan sont d'une conception simple, innovante et originale. Ils reflètent les spécificités des produits agricoles et alimentaires biologiques tunisiens ayant un fort potentiel tels que l'huile d'olive, les dattes, les céréales, et permettent de les identifier aisément en Tunisie et à l'étranger.


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