Oh qu'elle est jolie, la justice de mon pays !    Révision du Code du Travail en Tunisie : Entre promesse de changement et risques de régression    La nouvelle direction de l'Allemagne hérite une conjoncture économique défavorable    Le ministre du Tourisme annonce la création d'une zone touristique à El Kef    5 % du tourisme mondial pour l'Afrique : comment Habib Ammar veut faire croître cette part à l'OMT ?    Kafon, la voix des oubliés, s'est tue : pluie d'hommages pour un artiste distingué    Tunisie : Lancement des inscriptions pour la Foire Commerciale Intra-Africaine, IATF 2025, à Alger    Handball : L'Espérance de Tunis s'envole pour l'Egypte en quête d'une qualification au Mondial des clubs    Tunisie – Les taxis en grève le 19 mai : Le syndicat réclame une revalorisation tarifaire    La Tunisie lance une plateforme numérique pour une gestion plus transparente des ressources en eau    La candidate d'Israël sous les huées : la scène de l'Eurovision ne fait pas oublier Gaza    Nouvelle escalade diplomatique entre l'Algérie et la France après l'expulsion d'agents français    L'entraîneur tunisien Nasreddine Nabi mène les Kaizer Chiefs à la victoire en Coupe d'Afrique du Sud    Le ministre de l'Agriculture : l'offre en moutons sera suffisante pour l'Aïd    Sonia Dahmani : un an derrière les barreaux, une parole étouffée    Un séisme de magnitude 4,1 enregistré en Méditerranée au large de Tripoli    Alerte météo: Pluies et vents forts attendus cet après-midi dans ces gouvernorats    Forte dépression atmosphérique en approche : Pluies et risques d'inondations en Tunisie et Algérie    Hammamet : Vers une nouvelle station d'assainissement pour sauver la plage Yasmina    Sur quelle chaîne regarder le match Espérance de Tunis vs Olympique de Béja ?    Décès d'Adel Youssef, le Karawen de la Radio tunisienne    L'ATFD rejette le projet de divorce à l'amiable devant notaire et exige son retrait immédiat    Décès d'Adel Youssef, grande voix de la Radio tunisienne    Horoscope du 11 mai 2025 : L'intuition des signes d'Eau s'affirme, les signes de Feu gagnent en clarté    Décès du journaliste et animateur Adel Youssef    Vers un tournant diplomatique ? Poutine invite Kiev à des négociations le 15 mai en Turquie    Bolt se retire officiellement de Tunisie    L'inflation repart à la hausse en Egypte et atteint 13,9 % en avril    La médina: Cadre urbain, habitat et société    Balti suspend sa tournée après la mort de Kafon, son ami et collaborateur    Kafon est décédé : adieu à une icône du rap tunisien post-révolution    Alerte sismique : secousse ressentie près des côtes libyennes    Découverte d'un nouveau site archéologique romain à Kasserine    Tunisie : Le ministère des Affaires culturelles rend hommage à Kafon    Le rap tunisien en deuil : Kafon s'éteint à 33 ans    Cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan annoncé après médiation américaine    Un séisme de magnitude 5,3 frappe le Pakistan    L'Union nationale de la femme tunisienne s'oppose à la révision du Code du statut personnel    Inde : Suspension des vols civils dans 32 aéroports    Météo - Tunisie : pluies orageuses, vents forts et températures en hausse    Titre : Une journée sous le signe de la prévention et de l'engagement chez BK Food    Heure du match d'Ons Jabeur au tournoi de Rome    Tunisie : Le divorce ne peut être prononcé que par les tribunaux, insiste l'UNFT    Célébration de la Journée de l'Europe: Mohamed Ali Nafti appelle à un soutien accru à la migration régulière    Finale de la Coupe de Tunisie de volley-ball : billetterie et points de vente    Manchester United et Tottenham qualifiés pour la finale de la Ligue Europa    Kia Tunis Open : nouvelle édition du 12 au 17 mai 2025    Masters de Rome : Ons Jabeur qualifiée sans jouer, en attendant Paolini ou Sun    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Archaïsmes de la classe politique
Le remaniement ministériel fait du surplace
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 01 - 2013

Les Tunisiens savent faire contre mauvaise fortune bon cœur. Et rire en grinçant des dents au besoin. Un proverbe bien de chez nous instruit bien que l'excès de malheur fait rire (kothr elhamm ydha7ek). En cette période de pénuries, le malheur, lui, est en surabondance.
Les régions sont en effervescence et les difficultés économiques génèrent des télescopages sociaux.
Considérée sous cet angle, la classe politique semble bien déconnectée. Elle s'abîme dans des calculs et manœuvres de boutiquiers, et tourne le dos aux urgences et attentes citoyennes.
Encore une fois, le remaniement ministériel escompté fait des siennes. Annoncé à maintes reprises, il est maintes fois reporté in extremis. Les gens n'y croient plus, tellement le manège se répète dans un cercle vicieux prosaïque et rébarbatif.
Aux dernières nouvelles, le parti Wafa renonce définitivement à entrer au gouvernement. Les pourparlers sur les portefeuilles ministériels convoités par les uns et les autres semblent avoir fini en queue de poisson. Et les observateurs n'en finissent plus d'additionner les constats d'échec patent des uns et des autres.
Cela donne un avant-goût tant des difficultés que de l'instabilité politique chronique escomptées à moyen et long termes en cas d'adoption du régime parlementaire.
Les politologues et commentateurs avertis en conviennent: la faiblesse de la classe politique est foncièrement incompatible avec le régime parlementaire. Les expériences italienne et belge le prouvent aisément. Et l'expérience allemande le corrobore a contrario. Là, des bourgeoisies historiquement mal parties sur fond de révolutions inachevées et d'interférences de forces occultes et obscures, notamment mafieuses. Ici, un système rebâti à neuf après les dérives totalitaires du IIIe Reich.
Chez nous, la classe politique porte les stigmates d'une naissance imparfaite. La bourgeoisie, les entrepreneurs végètent et ne gouvernent pas. Tout l'édifice économique et entrepreneurial est sorti des flancs de la bureaucratie étatique, sur fond de clientélisme systématique et de corruption endémique. Tel a été grosso modo le cas de 1956 à 2010.
Le renversement de l'ancien régime, début 2011, n'a guère remis les pendules à l'heure. Il a propulsé aux commandes des gens inexpérimentés, mus par les seuls principes généraux démocratiques et issus essentiellement de la petite bourgeoisie.
Leur modus operandi est inédit. Les mélanges des genres en rajoutent à la confusion. Les vieilles rancœurs petites bourgeoises sont remontées à la surface. Les hommes d'affaires font l'objet d'une méfiance non déguisée pour collusion avec l'ancien régime. La justice transitionnelle étant encore inopérante, ils font face à une justice sélective. Certains ont été blanchis grâce à des ralliements aux bannières des partis gouvernants, le mouvement Ennahdha en prime. D'autres croupissent dans la salle d'attente d'un mauvais sort presque certain.
Dès lors, les gouvernants ne s'adossent point à une assise économique solide. Et végètent dans l'inconsistance à leur tour.
Ils sont aux antipodes du système turc. Là, grâce à Erdogan et ses camarades, les islamistes éclairés et laïques de l'AKP ont noué des relations étroites avec les élites économiques anatoliennes, les PME et les classes moyennes. Au Maroc, les islamistes du Parti Justice et Développement tentent timidement une expérience similaire.
Chez nous et en Egypte, les investisseurs ont peur et les classes moyennes craignent d'être phagocytées par les nouveaux gouvernants. Ceux-ci sont particulièrement avides de postulats hyper-religieux, d'esprit de revanche et de règlements de compte avec tout ce qui a trait au passé républicain.
Dès lors, les gouvernants se retrouvent dans la situation initiale de l'ancien régime. Ils fondent leur suprématie de façade sur la bureaucratie et les allégeances partisanes. D'où cette faiblesse accusée de la classe politique aux commandes depuis les élections du 23 octobre 2011.
L'épisode malheureux du remaniement ministériel qui traîne depuis six mois en dit long sur la nécessité de la mise à niveau profonde de notre classe politique archaïque. Encore faut-il qu'elle ne continue point à s'aveugler par les excès idéologiques et l'émeute identitaire d'un autre monde.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.