Bien qu'il assure une forte rentabilité pour les contrevenants, ce fléau international porte des dangers bien réels à tous les acteurs de l'économie. Au niveau du tissu industriel, la contrefaçon est de nature à limiter l'innovation et le progrès technique. Ainsi, les activités économiques, qui accumulent les pertes de leurs parts de marché et qui ne peuvent améliorer leurs processus de fabrication, perdent leur compétitivité et leur valeur ajoutée. Par la suite, les investisseurs seront naturellement peu tentés de mobiliser leurs fonds dans de telles exploitations. Par effet cumulatif, c'est un frein à toute l'activité économique. Au niveau de l'Etat, les recettes budgétaires seront révisées à la baisse suite à l'évasion fiscale de ces contrevenants. Ces opérateurs développent des techniques très élaborées pour enfreindre la loi en général et les exigences fiscales en particulier. Les consommateurs, pour leur part, seront exposés à plusieurs effets néfastes. Les produits contrefaits sont dans leur majorité des produits de faible qualité et ne répondent ni aux attentes des consommateurs ni aux normes de sécurité. Outre la qualité, les produits contrefaits sont généralement vendus à des prix dérisoires. En optant pour ces produits, le consommateur autodétruit son pouvoir d'achat puisque il sera contraint de renouveler ses achats vu la courte durée d'utilisation et la non-performance de ces objets imités. Outre les entraves à l'économie, les opérateurs du marché noir contribuent directement à la dégradation du climat socioéconomique. D'ailleurs, le chômage sera renforcé suite au licenciement généré par la baisse de l'activité du secteur formel, et éventuellement la fermeture de quelques sites de production. Du coup, les contrevenants trouveront, suite à cette affluence de main-d'œuvre sur le marché, une nouvelle opportunité pour marginaliser davantage les conditions de travail. A ce titre, on rappelle que le travail des enfants, des femmes et des handicapés dans des conditions alarmantes est la règle dans ces activités. Pis encore, ces marchés non régulés favorisent la propagation de plusieurs problèmes sociaux tels que le banditisme, la criminalité... Compte tenu de tous ces dangers, toutes les parties prenantes, Etat, producteurs, consommateurs et société civile, doivent s'investir dans une guerre de longue haleine pour contenir ce fléau. Les producteurs sont appelés à investir davantage dans la protection de leurs marques et modèles par les enregistrements nécessaires, l'administration est appelée à l'actualisation de la réglementation et de veiller à son respect et le consommateur est invité à boycotter tout produit suspect.