On ne peut rien comprendre aux enjeux politiques actuels si on ne sait rien de ce que fut l'histoire de la Tunisie, du monde arabe et de la période coloniale, depuis le début du siècle dernier, et surtout si on évacue de notre mémoire présente cette tragique période que fut la colonisation française, la guerre de Palestine et tout ce qui s'ensuivait : les bombardements, les morts, les complots, les prisons… Hassen Marzouk. Les dessous des guerres de Palestine, de Bizerte et du complot de 1962 est l'aboutissement d'un travail journalistique( un entretien). Il se lit comme on lit un bon reportage, illustré par un reportage-photo. L'ouvrage brosse avec exhaustivité l'ancien paysage des mouvements sociopolitiques qui s'inscrivent pour la plupart dans la dynamique amorcée par trois grands événements qui ont marqué la vie de Hassen Marzouk en tant qu'ancien militant et l'avenir de la Tunisie et du monde arabe en général: la guerre de Palestine, de Bizerte… Aujourd'hui, âgé de 79 ans, l'ancien militant tunisien Hassen Marzouk livre ses souvenirs à la plume de Noureddine Bettaïeb confrère dans un quotidien de la place qui dresse son portrait, d'abord comme jeune Gabésien engagé pour la libération de la Palestine, puis comme commandant dans la Garde nationale lors de la bataille de Bizerte. A 18 ans, en 1948, il se retrouve dans l'armée syrienne sur tous les fronts. Repris par les forces françaises, il est condamné à quinze ans de travaux forcés qu'il commence à purger avec les destouriens à Tunis. En 1956, l'Indépendance est proclamée. ll est libéré et s'engage dans la Garde nationale. Grâce à sa double expérience militaire et militante, il est placé aux premiers rangs de lutte à Bizerte. Puis il part à Bir Bouregba, à l'école de formation de la Garde nationale. Mais il n'est pas au bout de ses peines. De retour dans sa ville natale, il est l'objet de toutes sortes de tracasseries, désigné à la vindicte publique. L'étiquette de "comploteur repenti" lui collera longtemps à la peau. Heureusement, le temps fera son œuvre. Bientôt, il retrouvera sa place dans la société et toutes ces vexations ne seront plus qu'un mauvais souvenir. Ces 117 pages viennent alors rafraîchir notre mémoire collective. C'est ainsi qu'on découvre encore aujourd'hui des pans entiers de l'histoire des mouvements le libération des peuples coloniaux.