Deux jeunes activistes devaient recomparaître, hier, devant la justice pour diffusion de fausses informations portant atteinte à l'ordre public via des graffitis, un délit passible de cinq ans de prison, a indiqué, mardi, Amnesty International, qui dénonce «une atteinte à la liberté d'expression». «Poursuivis pour leurs graffitis, ces deux activistes ne doivent pas être emprisonnés pour avoir exercé leur liberté d'expression», a estimé l'ONG dans un communiqué rendu public sur son site web. Oussama Bouajila, 25 ans, et Chahine Berrich, 23 ans, qui appartiennent à un groupe d'art urbain «Zwewla» (Les pauvres), sont poursuivis depuis novembre pour avoir propagé de fausses informations portant atteinte à l'ordre public, défié l'état d'urgence et détérioré un bâtiment public. «L'état d'urgence ne doit pas être utilisé comme une couverture pour justifier la restriction arbitraire de la liberté d'expression», a relevé Amnesty. Le Tribunal de première instance de Gabès avait décidé, le 5 décembre dernier, le report l'affaire du groupe «Zwewla» au 23 janvier 2013. Oussama et Chahine avaient été arrêtés, en novembre dernier, à Gabès alors qu'ils étaient en train de peindre des graffitis de soutien aux pauvres et aux catégories marginalisées sur les murs de la ville.