C'est à un véritable retour en arrière auquel on a assisté face à l'Algérie. Il est urgent de rectifier le tir... Jamais sélectionneur national n'a bénéficié d'un avis aussi favorable. Il faut dire que Sami Trabelsi le mérite bien. Joueur et international exemplaire, sa carrière n'a jamais été entachée du moindre point noir. A son image, son accès à l'équipe nationale a été d'une remarquable discrétion. Adjoint de Faouzi Benzarti lors de la CAN 2010, il s'est vu propulsé sur l'avant-scène par la grâce de la révolution qui a, en même temps, mis fin au second passage de son ex-patron à la tête de l'équipe nationale. Entre bruit de bottes, de balles, dérapages sécuritaires, slogans révolutionnaires et liesses populaires, voilà qu'on le retrouve au Chan, à la tête de la sélection des locaux. A l'époque, les vents révolutionnaires soufflaient favorablement et la magie a fonctionné à fond avec, à la clé, un titre symbolique mais ô combien important. Toujours dans la foulée, Sami Trabelsi qualifie l'équipe nationale à la CAN, et ce, en dépit d'un héritage à la fois lourd et compliqué. Parcours sans faute jusque-là, ultérieurement favorisé par la droiture et la disponibilité du personnage. Premiers bémols Pourtant, ça chauffait dans les coulisses où on manœuvrait pour lui chiper le poste. Mais, pour rendre à Cesar ce qui lui appartient, la FTF et son président ont tenu bon et maintenu publiquement leur confiance au sélectionneur national. L'ordre régnait à nouveau. La sérénité aussi... Premiers problèmes et premières interrogations avec le stage au Qatar. Avec auparavant traditionnel débat sur la liste et les deux exclusions. Surtout celle de Rami Bédoui. Une liste ça suscite, il y a toujours les pour et les contre... Et maintenant, arrivons à l'essentiel. Premier onze, premier match et premières vérifications. Disons-le de suite : cela a été pénible, très pénible contre l'Algérie. Discutable et fort discuté également quand on sait que la Tunisie s'est réveillée avec une énorme gueule de bois. Malgré la victoire. Tout le monde est d'accord sur une chose : Sami Trabelsi s'est trompé de formation. Pas toute, mais assez pour nous valoir la prestation transparente face à l'Algérie : des erreurs en cascade et quelques sueurs froides. Erreurs d'autant plus visibles qu'elles ont concerné deux secteurs essentiels : la défense et l'entrejeu. Les remplaçants aussi, même si la blessure de Jomaâ a un peu chambardé les plans du sélectionneur. Un peu, pas trop, puisqu'un attaquant de pointe (Harbaoui) est venu remplacer un autre attaquant. Mais procédons par ordre. La configuration tactique qui veut que Hichri soit décalé à droite dans un 3-5-2 approximatif avec Ifa porté en avant et Traoui à couvrir les deux en catastrophe, n'a pas aidé à stabiliser la défense et à équilibrer l'entrejeu. Un autre point essentiel : la relance défensive. On ne sait pas pourquoi Walid Hichri s'est souvent retrouvé à relancer avec une cascade d'erreurs. Alors qu'on sait pertinemment que ce n'est pas son point fort. Or, sortir le ballon est une chose trop importante pour être confiée au hasard, ou alors à un joueur qui ne brille pas dans cet exercice. Première liaison défaillante. La seconde concerne l'entrejeu. Mouelhi à la récupération et à la couverture; Traoui dans le même registre et à se taper de surcroît le flanc droit pour parer au dysfonctionnement du duo Hichri-Ifa, et enfin Hammami pas loin d'eux : voilà un retour étonnant en arrière qui sanctionne relance et soutien à l'attaque. Seconde liaison défaillante. Attaque : formule à revoir La troisième est étroitement liée à la première et à la deuxième puisqu'une équipe, c'est trois compartiments qui fonctionnent en étroite collaboration ensemble. Avec trois attaquants qui convergent constamment vers le centre et qui manquent de soutien, difficile de gêner la défense adverse et compliqué de marquer. Mais il n'y a pas que cela puisqu'on n'a, à aucun moment, essayé de varier le jeu, faute de latéraux qui montent et peut-être même d'un joueur capable d'écarter et de partir balle au pied, tel Dhaouadi par exemple. Fût-ce en cours de jeu. Qu'on se retrouve donc à critiquer et à remettre en cause des choix qui ont affiché leurs limites dans le passé est à la fois frustrant et désolant. La victoire peut aider à les revoir dans la sérénité et loin de toute polémique. Tous avec l'équipe de Tunisie mais pas tous avec des choix qui ont affiché des limites criardes.