Aucun autre mot ne peut décrire la défaite de notre onze national face aux Eléphants... Se qualifier, attendre ou douter. Tel était notre titre aujourd'hui dans la mesure où la confrontation face à la Côte d'Ivoire était ouverte à tous les pronostics. Nous avions tout prévu, presque tout sauf la débandade de notre équipe nationale qui est totalement passée à côté. 3-0 à l'arrivée, mais cela pouvait bien être le double sans que personne ne crie au scandale ou au... hold-up. Comme celui de la... Tunisie face à l'Algérie. Cette fois-ci, notre colère est double puisque, pour la seconde fois de suite, notre équipe nationale réalise son second non-match en même temps que l'entraîneur s'est trompé pour la seconde fois de formation et de coaching. Pas cher payé le 3/0 face à des Ivoiriens qui n'ont pas été chercher la lune, mais qui ont pleinement profité d'une équipe de Tunisie «désarticulée», avec des lignes qui ne sont jamais parvenues à se rejoindre, faisant le bonheur d'adversaires techniques et rapides. Erreur monumentale En maintenant Mouelhi, Traoui et Hammami, Sami Trabelsi a, sans doute, commis l'erreur de plus, celle qui allait précipiter la défaite des nôtres. Avec deux récupérateurs lents (Mouelhi et Traoui) et Chedy Hammami qui a fait preuve de beaucoup de timidité tant face à l'Algérie qu'à la Côte d'Ivoire, notre entrejeu n'avait aucune chance de rivaliser avec son vis-à-vis ivoirien alerte, rapide et technique. Non seulement ceci se vérifia tout au long de la rencontre, mais on eut droit à une autre erreur de taille qui a consisté à avancer la zone de récupération de notre équipe vingt à trente mètres plus haut par rapport au match face à l'Algérie. Ceci se traduisit par une lenteur et un retard de cet entrejeu dans toutes les phases de jeu : couverture, récupération, relance et surtout repli. Dès lors, le match et la manœuvre en étaient devenus un véritable jeu d'enfants pour des Ivoiriens qui alternaient les raids balle au pied, en une-deux et par l'intermédiaire de passes dans le dos de nos demis. Tellement aisé que nos adversaires tombèrent très rapidement dans la facilité, ratant une bonne demi-douzaine d'occasions en première mi-temps et autant lors de la seconde. C'est que cette équipe de Tunisie était totalement «paumée» entre son désir d'aller de l'avant (même les latéraux s'y mirent dans un premier temps) et la nécessité de parer au plus urgent, avec ce jeu du chat et de la souris imposé par les Ivoiriens. Décalages Enorme décalage entre les intentions et les moyens et erreurs impardonnables d'appréciation que Sami Trabelsi pouvait parfaitement éviter, surtout après les leçons du match contre l'Algérie. Ce qui se vérifia sur le terrain c'est évidemment la responsabilité de l'entraîneur, mais il serait exagéré de faire porter la chapeau à lui seul. Quand on voit des joueurs patauger de la sorte sur le plan du placement et technique; quand on attend la 48' pour voir la première véritable action tunisienne; quand on voit des demis et des défenseurs se mêler les pieds pour une simple action de relance (n'est-ce pas Traoui sur le premier but ivoirien ?!), et quand Saber Khalifa rate le hold-up en mettant dans les mains du gardien seul face aux buts, on se dit que les joueurs n'ont pas trop... l'esprit à la CAN. Puis encore une fois, c'est le plus jeune de tous, Ben Chérifia, qui est le héros malheureux de la rencontre (l'autre jeune de 21 ans, Ben Youssef, passa totalement à côté) et qui montra l'exemple. 90 minutes empêchant la défaite de se transformer en Waterloo. Comme quoi, les miracles ne peuvent se produire deux fois de suite et il faudrait, à l'occasion du troisième match décisif face au Togo, revenir aux fondamentaux, à travers des choix plus logiques et plus... footballistiques. Sami Trabelsi et son équipe n'ont plus de droit à l'erreur. La qualification ou la honte.