Lancement d'un projet pilote à caractère prospectif Le nouveau challenge qui se présente aujourd'hui à l'industrie et aux entreprises de services est d'intégrer l'innovation à leur mise à niveau Le lancement de l'une des composantes clés de la phase pilote du programme de mise à niveau des services a eu lieu, hier, au cours d'un séminaire qui s'est tenu à Tunis. Il s'agit concrètement de la mise en place d'un système de management de l'innovation au sein d'un échantillon d'entreprises. Ouvrant les travaux de cette rencontre, M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l'Artisanat, a souligné que les mesures présidentielles prises il y a quelques jours et qui sont venues appuyer la mise en œuvre de la phase pilote du programme de mise à niveau illustrent bien l'intérêt constant pour le développement d'un secteur des services dynamique. Ce secteur mérite, selon M. Ben Mosbah, une attention particulière. D'ailleurs, le fait que les services aient été élevés au rang de secteur économique prioritaire atteste de leur importance pour le PIB, l'emploi, l'investissement et l'exportation, ajoutant que «les opportunités de croissance et de développement ne manquent pas». Il convient donc d'élaborer les stratégies nécessaires pour les exploiter au mieux. Le programme de mise à niveau des services, ordonné par le Chef de l'Etat, en constitue l'axe majeur. Ce nouveau programme a pour objectif de promouvoir la compétitivité des entreprises de services par des actions microéconomiques et d'améliorer l'environnement des affaires. C'est aussi un programme qui vise à contribuer au renforcement de la compétitivité du secteur et à accompagner son développement. D'après le ministre, ce programme devra permettre d'introduire des changements majeurs au niveau des entreprises du secteur privé : positionnement international, planification stratégique, modernisation des outils de production, conformité aux normes et standards internationaux, modernisation de la gestion avec une utilisation plus large des technologies de l'information et de la communication, développement des compétences en marketing et de l'approche des marchés d'exportation… Le but étant d'assurer la croissance la plus rapide et la plus durable des exportations de services. Un secteur en plein essor Abordant le secteur en général, le ministre a relevé que ce dernier se caractérise principalement par la large palette de services offerts. A titre d'exemple, le transport et la logistique, les soins médicaux, les technologies de l'information et de la communication, les services professionnels et les services fournis à l'entreprise sont aujourd'hui parmi les plus prometteurs et vivent un essor notable. En ce qui concerne le transport et la logistique, le doublement attendu du commerce des marchandises d'ici 2020 contraint notre pays à moderniser ses services de fret. Cette modernisation concerne toutes les étapes de l'opération : entreposage, manutention, suivi des cargaisons et développement des logiciels intégrés qui en assurent la gestion. Cet effort permettra, d'après le ministre, de créer des opportunités illimitées de croissance et d'investissement. Les technologies de l'information et de la communication ont créé, elles aussi, de nouveaux débouchés et vont en créer davantage pour les développeurs de logiciels et les prestataires de services Internet. En ce qui concerne les soins médicaux, des prestations de haute qualité et à moindre coût donnent lieu à une activité d'exportation. «Le contexte actuel et les perspectives d'avenir sont prometteurs», a-t-il relevé. D'ailleurs, le nombre de personnes qui profitent d'un voyage à l'étranger pour s'offrir des prestations de santé est en croissance régulière. Ce secteur mérite donc une attention particulière. Innovation Le chef du programme d'appui à l'entrepreneuriat et à l'innovation au bureau de la coopération technique allemande en Tunisie (GTZ), M.Philippe Lotz, a, quant à lui, rappelé que depuis janvier 2008, le PAEI se concentre sur le renforcement des processus d'innovation et sur l'appui à la création d'entreprises. «En matière d'innovation, notre appui aux processus de prise de décision politique est assuré par l'optimisation de la base d'informations et par l'échange ou le conseil. Concernant les structures de promotion, elles sont orientées vers le développement des produits, du personnel et de l'organisation», a-t-il expliqué. Ainsi et en partenariat avec l'Utica et le ministère de l'Industrie et de la Technologie, le programme a développé le concept unique de Système de management de l'innovation. M. Lotz a bien fait de rappeler que la méthodologie adoptée au niveau de ce programme qui s'appuie sur quatre principes, à savoir la transversalité, la correspondalité, l'appropriation et la pérennité des actions, répond à un réel besoin : répondre à une logique résolument offensive. Il s'agit, d'après lui, de conquérir de nouveaux marchés, d'anticiper sur les tendances, de lutter contre l'obsolescence. D'où, l'obligation systématique d'innover qui impose désormais aux entreprises une approche de management de l'innovation. «Le nouveau challenge qui se présente aujourd'hui à l'industrie et aux entreprises de services est bel et bien d'intégrer l'innovation à leur mise à niveau», a-t-il insisté. Il a, en outre, indiqué que de nombreuses entreprises n'ont pas encore pris la mesure de cette nouvelle donne. Manque de stratégie ? Manque de visibilité ? Manque de vision ? Peu importe la réponse. Pour M.Lotz, il faut adopter cette vision ! Notons que d'autres interventions ont eu lieu au cours de ce séminaire à l'instar de la présentation de quelques «success stories» et des témoignages de quelques entreprises qui ont adhéré à des programmes d'innovation.