Après le programme de mise à niveau des unités productives tunisiennes, c'est autour des entreprises de services de se mettre à niveau. L'objectif ultime étant de mettre les entreprises privées opérant dans le secteur des services au diapason de la concurrence étrangère, d'impulser l'exportation des services et de préparer les entreprises du secteur tertiaire au processus de libéralisation. Un déjeuner-débat a été organisé hier, à l'occasion, par la Chambre tuniso-française de Commerce et d'Industrie (CTFCI) afin de présenter l'état d'avancement du programme pilote destiné à 100 entreprises. Actuellement 12 entreprises ont été retenues pour adhérer au programme pilote démarré en 2009. Relever le challenge de libéralisation des services passe préalablement par l'exigence de restructuration et de mise à niveau des entreprises du secteur. Compte tenu de son rôle prépondérant dans la croissance économique du pays et de sa contribution active en matière d'exportation et de création d'emplois, le secteur des services est amené à dépasser les entraves paralysant son essor et son effort d'exportation à l'échelle régionale et internationale. En effet, le secteur contribue au PIB (Produit Intérieur Brut) à hauteur de 60%. Il assure près de 26% des exportations tunisiennes, emploie 49% de la main d'œuvre active et participe à la création de 60% de nouveaux emplois. M.Foued Lakhoua, président de la CTFCI a affirmé : « Le programme de mise à niveau permettra d'aider le secteur à tirer profit des différents mécanismes mis en place en vue de faire face à la concurrence internationale, à la lumière des négociations en cours avec l'Union européenne et dans le cadre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour la libéralisation du secteur des services ». S'agissant du plan de mise à niveau du secteur des services dont le démarrage a été lancé en 2009, il vient compléter le programme de mise à niveau industrielle et plus particulièrement le PMN des services annexes à l'industrie. Promouvoir la compétitivité et le pouvoir concurrentiel de l'entreprise tunisienne et dépasser les entraves liées à l'exportation des services tunisiens hors voyage et transport, sont les objectifs phares assignés au programme. Le plan de mise à niveau en est aujourd'hui à sa phase de validation. 12entreprises ont été initialement retenues, soit 3 entreprises par secteur prioritaire. Absence de nomenclature spécifique au secteur et faiblesse du système d'information Il s'agit d'accompagner la restructuration ou encore la mise à niveau de 100 entreprises privées de services. Autrement-dit et comme l'a affirmé M.Chokri Mamoghli, Secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et de l'Artisanat, les entreprises publiques ne font pas partie du champ d'intervention du programme. Le Secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et de l'Artisanat a passé en revue les deux composantes du programme : une composante institutionnelle et une composante microéconomique. En ce qui concerne la composante institutionnelle, le Secrétaire d'Etat a mis l'accent sur les difficultés rencontrées en la matière et ce, en raison de l'insuffisance du système d'information et de l'absence d'une nomenclature spécifique au secteur des services. Quant au volet micro-économique du programme, il vise à réaliser un bond qualitatif au niveau de l'entreprise de services à travers une amélioration continue de ses performances. Les secteurs prioritaires retenus dans une première étape concernent : la santé, les TIC, le transport et la logistique et les services professionnels. Par ailleurs, M.Mamoghli a affirmé que les secteurs de l'éducation et de la grande distribution ont été écartés du programme. D'ailleurs, le secteur de la grande distribution n'est concerné ni par le programme de mise à niveau ni par le programme de libéralisation des services. Les axes d'intervention du programme touchent essentiellement à l'aspect immatériel entre autres : le management stratégique, le marketing, le management de la qualité et la gestion administrative et financière. C'est en misant sur l'aspect immatériel ou encore sur la qualité des services fournis que le secteur pourrait accroître sa part à l'exportation. D'ailleurs un des participants a mis en exergue la faible capacité des exportations des entreprises tunisiennes. « Nous ne sommes pas à armes égales avec les pays compétiteurs », affirme-t-il tout en mettant l'accent sur la discrétion du Conseil National des Services et sur l'importance de libéralisation des services. Dans ce même ordre d'idée, M.Mamoghli a affirmé : « Il n'est pas question d'une libéralisation en sens unique…réciprocité s'impose ». La question de libre circulation de personnes et de reconnaissance mutuelle des diplômes et des qualifications figurent toujours parmi les points de discordes. Toutefois, le Secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et de l'Artisanat reste confiant quant à un éventuel consensus.