«La nouvelle édition des Journées cinématographiques méditerranéennes de Chenini est une chance pour concrétiser nos objectifs, que sont l'échange d'expériences, le dialogue méditerranéen et la prise de conscience d'une citoyenneté active surtout auprès des jeunes» a déclaré Zouhair Mbarek, l'un des membres organisateurs de la manifestation lors de l'ouverture officielle de cette manifestation. Le coup d'envoi donc de la huitième édition des Journées cinématographiques méditerranéennes a été donné vendredi dernier à la maison de la culture de Chenini en présence de différentes composantes de la société civile nationale et internationale participant à cet évènement. Tenue sur le thème de «Révolutions : regards des jeunes», la manifestation, qu'abrite la ville de Chenini à Gabès, a apporté à la ville une dynamique marquée par des activités artistiques destinées aussi bien aux enfants qu'aux adultes. C'est que depuis jeudi dernier, les différents espaces culturels de cette ville connaissent une affluence du public grâce aux projections de films à la fois divertissants et didactiques comme le Vilain petit canard, ou Le dictateur... Ce mini-festival qui s'étale sur la première semaine du mois enregistre la participation d'associations artistiques venues de pays de la Méditerranée, notamment l'Italie et la France favorisant ainsi le rapprochement des civilisations et cultures tout en facilitant l'accès des jeunes à la vie culturelle dans la région. En effet, le programme de la manifestation comporte tous les genres d'expression artistiques comme le chant, la danse mais comporte aussi, séminaires, débats et ateliers en plus de la projection de films internationaux consacrés au thème des révolutions dans le monde. Par ailleurs, la première journée du festival a été vouée à un spectacle de danse contemporaine, qui a précédé la projection du film évènement Maudit soit le phosphate de Sami Tlili. Réalisée par la troupe Tunisian Crew qui, composée de huit personnes, la chorégraphie a été une forme d'expression corporelle énergique, effervescente, pleine de charge émotionnelle traduisant le désir des jeunes de s'exprimer en toute liberté par l'art, les mots, le corps et tous les moyens. Le long-métrage Maudit soit le Phosphate du jeune réalisateur Sami Tlili figurait, quant à lui, dans la programmation de la seconde partie de la manifestation dans sa première journée. Attirant un public jeune principalement attentionné et averti, ce documentaire résume en une heure et demie toute l'histoire dramatique d'une jeunesse tunisienne opprimée. Relevant les problèmes du chômage, les évènements du bassin minier à Redeyef en 2008, le documentaire filme la colère, l'amertume et l'esprit révolutionnaire de toute une génération. Des scènes, des images et des témoignages chargés d'émotions, qui écrivent une nouvelle page de l'histoire de la Tunisie, ont constitué l'épine dorsale de ce film. Une séance de débat après la projection a marqué la fin de la première journée du festival. Au menu de la deuxième journée de la manifestation, des ateliers de photographie, d'écriture de scénario, de montage et de direction d'acteur, se tiendront dans différents espaces ouverts au public dans le but d'instaurer une culture de proximité et de créer une dynamique dans la région. Elle sera suivie par la projection de plusieurs films en l'occurrence The Rosa Parks Story, Fireworks et Alerte aux dictateurs.