«Le secteur de l'artisanat se porte bien et les indicateurs sont plutôt au vert», assure M. Sofiène Tkaya, directeur général de l'Office national de l'artisanat. Il fait également observer qu'après la traversée du désert qu'a connue l'artisanat en Tunisie en 2011, en raison de la conjoncture difficile pour l'ensemble du pays, le secteur a repris de plus belle en réalisant une hausse de 23% au terme des exploitations en 2012. Jouissant d'énormes capacités, d'un important capital humain et d'un riche patrimoine assuré par l'ensemble des régions tunisiennes, l'artisanat demeure l'un des principaux secteurs générateurs d'emplois et à forte valeur ajoutée, pense-t-il. Selon le même interlocuteur, les priorités pour cette période sont la valorisation des ressources naturelles régionales, l'élaboration d'un programme spécifique pour chaque gouvernorat, la réadaptation professionnelle et l'insertion des diplômés du supérieur ainsi que la création d'institutions de formation de main-d'œuvre spécialisée. Dans ce cadre, des accords de partenariat ont été conclus avec des instituts de hautes études à Zaghouan, à Sidi Bouzid, à Jendouba et à Kairouan, en coordination avec le ministère de l'Agriculture et la direction des forêts pour l'exploitation et la valorisation des matières premières locales. Volet promotion des produits artisanaux, notre interlocuteur a fait savoir que l'ONA avait procédé à l'organisation de 22 manifestations à l'intérieur du pays, outre l'élargissement de la participation à des foires à l'étranger au profit des artisans et entreprises. M. Tkaya ajoute qu'un plan d'action a été élaboré pour soutenir et encourager les nouveaux promoteurs. Ce plan d'action consiste en l'encadrement administratif, la participation à des foires en Tunisie et à l'étranger ainsi qu'en la création de 10 sites web réservés aux jeunes promoteurs et l'encouragement du rôle des associations. En outre, 60% du budget de l'ONA est réservé à la création de villages d'artisans dont le rôle consiste à produire et à promouvoir des produits régionaux. Pour ce qui est des difficultés que connaît ce secteur, M.Tkaya revient sur l'importation anarchique de produits étrangers et imités, qui menace l'existence même de certaines spécialités, ainsi que la capacité concurrentielle des entreprises artisanales tunisiennes. Dans la même optique, il pointe du doigt l'approvisionnement en matières premières et l'implication de nombreux intrus dans les réseaux de distribution des produits artisanaux. Afin d'impulser ce secteur, M. Tkaya appelle notamment à la dynamisation du rôle de l'ONA, au développement du cadre réglementaire régissant le secteur et à soutenir et financer les activités dans les régions, au développement des marchés exportateurs et à la promotion de l'artisanat de luxe fortement demandé.