300 dossiers sur des cas d'abus Des sanctions ont été prises contre près de 150 contrevenants Le ministre de l'Education, Abdellatif Abid, a élaboré un rapport des activités de son département durant l'année 2012. Il a choisi deux grands axes. Le premier s'intéresse au fonctionnement des rouages du ministère, tandis que le second s'articule autour des fondements de la réforme du système éducatif. Ce rapport (le premier, à notre connaissance, réalisé par un ministre) aborde des volets importants en lien avec l'opération éducative dans son ensemble. Il y parle des examens nationaux, des recrutements, des opérations de mouvement dans le corps des enseignants, du dossier de la corruption, des rapports avec les syndicats, etc. Nous avons relevé l'un des aspects qui est peut-être resté sous silence depuis une longue période : la corruption au sein du ministère. Le ministre nous donne quelques informations inédites. On y apprend, par exemple, que le ministère de l'Education est un des rares départements qui a travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la bonne gouvernance. Pour cela, le ministère a ouvert tous les dossiers de corruption présumés. Les requêtes venues de toutes les parties (citoyens, structures de contrôle, associations, parties civiles....) ont été soumises aux enquêteurs. C'est ainsi que l'inspection générale des affaires administratives et financières s'est chargée d'étudier 300 dossiers d'abus administratifs, financiers et de mœurs touchant plusieurs services centraux ou régionaux ainsi que quelques établissements scolaires au cours de 2012. Des sanctions ont été prises contre près de 150 contrevenants. 31 mesures disciplinaires pour abus ont été prononcées, 41 cadres ont été démis de leurs fonctions et 15 dossiers ont été déférés devant la justice. Par ailleurs, quatre chargés de mission au sein du cabinet ont été, également, suspendus à cause de certaines présomptions qui pèsent sur eux. Dans le volet des injustices, le ministre a remarqué qu'une commission ad hoc a contribué à rendre leurs droits à un grand nombre de fonctionnaires et employés du ministère. Plus de 76.000 demandes dont 70.000 demandes de travail ont été reçues dans ce cadre. 25 réunions se sont tenues pour étudier ces différents dossiers et ont permis d'apporter des suites favorables (sur 300 dossiers étudiés, des solutions ont été apportées à 60 % d'entre eux). L'examen de tous les dossiers va se poursuivre et toute la lumière sera faite autour de tous les abus et injustices enregistrés au cours des dernières années. Nous y reviendrons.