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«Nous sommes attachés à un modèle d'enseignement moderne et démocratique»
Interview de M. Abdellatif Abid, ministre de l'Education
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 02 - 2013

Nous restons ouverts au dialogue avec le syndicat pour aboutir à un consensus
La suppression des 25% à l'examen du baccalauréat n'est pas à l'ordre du jour
Le ministère de l'Education s'apprête à engager le vaste chantier de la réforme du système éducatif. Afin d'en améliorer le rendement, tout sera révisé de fond en comble : le contenu des programmes et des livres scolaires, le temps scolaire, l'évaluation des acquis... D'un autre côté, le dialogue engagé avec le syndicat de l'enseignement de base a fini par achopper sur des divergences relatives à certaines revendications d'ordre matériel. M. Abdellatif Abid, ministre de l'Education, a bien voulu faire le point pour La Presse. Entretien.
Le ministère a décidé d'engager une nouvelle réforme du système éducatif. Quel sera le plus qu'elle apportera par rapport aux réformes qui se sont succédé ?
Le chef du gouvernement Hamadi Jebali a annoncé, le 23 décembre 2011, devant l'Assemblée nationale constituante que le gouvernement va lancer une série de réformes dans tous les secteurs et en premier lieu dans celui de l'éducation. Depuis que j'ai pris mes fonctions au ministère le 26 décembre 2011, je me suis engagé sur deux fronts, à savoir diriger, d'une part, les rouages du ministère et jeter, d'autre part, les bases de la réforme éducative qui touche à toutes les composantes du système éducatif. Cette réforme va se faire en plusieurs étapes. Le ministère a organisé, du 29 au 31 mars 2012, la conférence nationale sur la méthodologie de la réforme du système éducatif qui a vu la participation de près de 600 éducateurs, experts ainsi que des organisations internationales spécialisées. Des recommandations ont été émises à l'issue de cette conférence. Une de ces recommandations prévoit le lancement d'une consultation nationale auprès des éducateurs et des cadres du système éducatif. Nous avons franchi une étape importante dans le cadre de ce projet. La consultation a débuté le 18 juin dernier et a concerné en premier les instituteurs du primaire qui ont avancé des propositions sur les changements qui devraient être apportés au système éducatif pour en améliorer le rendement. Nous avons élaboré également un projet de loi relatif à la création d'un conseil supérieur de l'éducation. L'Institut national de l'évaluation du système éducatif est un autre projet en cours de réalisation. Cette réforme va demander beaucoup d'efforts et nécessiter un budget conséquent. Quant au plus qu'elle va apporter par rapport aux précédentes réformes, il faut savoir que cette réforme s'inscrit dans la droite ligne de l'illustre réforme qui a été engagée en vertu de la loi du 4/11/58. Il n'y a pas une rupture totale avec le passé. L'ancienne et la nouvelle réformes se basent sur les mêmes constantes qui sont celles de la démocratie, de la modernité, de l'accès gratuit à toutes les franges de la société. Cette nouvelle réforme va tenter de pallier les dysfonctionnements et défaillances qui sont venus s'ajouter les uns après les autres au cours des précédentes réformes. Il faut déjà redonner au système une dimension humaine et sociale car nous assistons à un système de plus en plus rongé par les intérêts d'ordre matériel comme nous le montre le phénomène des cours particuliers. Enfin, l'une des priorités de cette réforme s'articule autour de la nécessité d'améliorer la qualité de l'enseignement et de réaménager le temps scolaire afin de libérer davantage de temps et d'espace pour les activités extrascolaires.
Quelles sont les revendications qui posent encore problème et qui sont source de divergence entre le ministère et le syndicat ? Le syndicat brandit, encore une fois, la menace de grève. Il risque de ne pas y avoir de remise des relevés de notes et de surveillance des examens nationaux. Qu'en pensez-vous ?
La grève organisée les 22 et 23 janvier dernier s'adosse principalement à des revendications d'ordre matériel. Le ministère a donné son accord et accepté la majorité de ces revendications dont l'augmentation de la prime de la rentrée scolaire, la réduction du nombre d'heures de travail qui sera de 16 heures pour ceux qui ont une ancienneté de 20 ans dans l'enseignement et de 15 heures pour ceux qui ont enseigné 25 ans. Mais l'exécution de ces revendications se fera progressivement en plusieurs étapes. Nous avons également accepté le principe de la retraite à l'âge de 55 ans, en émettant toutefois certaines réserves sur les critères et les conditions d'application. Il reste que certaines revendications posent encore problème, à l'instar de la prime de pénibilité du travail fixée à 150 dinars par le syndicat et l'augmentation relative au passage de grade pour les enseignants du primaire et du secondaire. Nous avons procédé à l'estimation de ces deux augmentations qui représentent 241 millions de dinars, soit près de 1% du budget de l'Etat. J'estime que cet argent devrait plutôt servir à créer des postes d'emploi en recrutant, à titre d'exemple, 16.000 nouveaux enseignants et 20.000 instituteurs. Il n'empêche que le ministère continuera à privilégier la voie du dialogue avec le syndicat afin d'aboutir à un consensus.
Le recrutement des enseignants ne s'effectue plus sur la base des compétences mais sur celle d'autres critères tels que l'ancienneté du diplôme, l'âge, le nombre d'années au chômage... Certains enseignants restés longtemps au chômage pour diverses raisons (prisonniers politiques...) ont directement été intégrés dans les établissements éducatifs pour enseigner, sans avoir suivi une formation au préalable. Cela ne risque-t-il pas d'être préjudiciable pour les élèves ?
La loi exceptionnelle pour le recrutement dans la fonction publique adoptée par l'Assemblée nationale constituante le 22 juin dernier a fixé l'âge limite de recrutement dans la fonction publique à 50 ans contre 40 ans dans la loi de la fonction publique afin de permettre le recrutement du plus grand nombre de diplômés de l'enseignement supérieur restés au chômage pendant des années. Ces personnes qui ont été intégrées après des années de chômage dans le milieu de l'enseignement ont effectivement éprouvé des difficultés pour enseigner car ils sont restés longtemps déconnectés de la réalité éducative. Mais nous veillons à les encadrer par les inspecteurs et à leur assurer une formation au cours des journées pédagogiques de l'éducation. Par ailleurs, ces diplômés restés longtemps au chômage n'ont pas seulement été intégrés en tant qu'enseignants. Ils ont été également recrutés dans l'administration scolaire.
Qu'en est-il du projet de création d'une filière qui prépare à l'enseignement? Y aura-t-il une réhabilitation des écoles normales supérieures pour les professeurs ?
Il existe plusieurs options. Le ministère prévoit, dans le cadre de cette réforme, de mettre en place un nouveau système de formation des enseignants, en créant des écoles pour la formation des enseignants. A l'instar de ce qui est pratiqué dans plusieurs pays en matière de formation des enseignants, nous réfléchissons à la possibilité de créer une filière spécialisée dans les sciences de l'éducation et pédagogiques dans les universités. Le recrutement des enseignants ne doit pas se faire n'importe comment. Un bon enseignant est la base de la réussite du système éducatif. D'ailleurs, la suppression des écoles de formation des instituteurs est une des défaillances de l'ancien système sous l'ancien régime.
Le taux d'absentéisme des enseignants dans les établissements éducatifs est très élevé. Certains établissements sont restés sans professeur et sans instituteur. Le ministère compte-t-il prendre des mesures à ce sujet?
Le taux d'absentéisme des enseignants est très élevé. Ce phénomène n'est pas nouveau. Il a des causes multiples. Une des raisons réside dans le fait que ces enseignants ont été intégrés dans des établissements qui se trouvent loin de leur lieu de résidence. Certains jeunes enseignants ne veulent pas quitter leur région d'origine et refusent, par conséquent, d'aller enseigner. Il existe également d'autres causes. Des enseignants s'absentent soit parce qu'ils enseignent dans des établissements privés sans qu'ils soient autorisés à le faire ou pour des cours particuliers à l'extérieur de l'établissement. Ils s'absentent aussi parce qu'ils ont des problèmes avec les élèves, l'administration ... La question de l'absentéisme des enseignants doit figurer parmi les priorités de cette nouvelle réforme du système éducatif.
Quant à la question des postes restés jusqu'à aujourd'hui vacants, elle a été résolue. Certes, certains postes sont restés vacants au début de l'année scolaire car les concours de recrutement se sont déroulés tardivement. Ce retard s'explique par le fait que la loi exceptionnelle de recrutement dans la fonction publique a été adoptée par l'Assemblée nationale constituante le 22 juin dernier. Les dispositions et les mesures d'applications relatives à ce projet ont été publiées dans le Journal officiel à la fin du mois de juillet dernier. C'est pour cette raison que nous avons ouvert tardivement le concours de recrutement des instituteurs et des enseignants pour l'année scolaire 2012/2013. Nous avons organisé le concours le 3 août dernier. 340.000 licenciés et diplômés de l'enseignement supérieur ont participé à ce concours. 1.500 enseignants et 1.400 instituteurs ont été recrutés après quelques semaines. Or, pour diverses raisons, certains d'entre eux n'ont pas rejoint leur poste ce qui occasionné un vide dans les établissements éducatifs. Cela est indépendant de notre volonté. Nous avons pris les mesures nécessaires pour pourvoir à ces postes. Certains enseignants se sont même proposés de donner gratuitement des cours de rattrapage et d'assurer le remplacement de ces enseignants.
Tous les deux ans, les enseignants ont la possibilité de déposer un dossier pour être mutés dans leur région d'origine. Or, certains dossiers sont toujours sur la table du ministère de l'Education. Il y a quelques mois, des enseignants des beaux-arts, originaires de Sfax, avaient organisé un sit-in pour refus d'acceptation de leurs demandes. Qu'en pensez-vous ?
Tous les deux ans, un mouvement de roulement des enseignants est organisé par le ministère. Au cours de l'été 2012, il ya eu le mouvement de mutation des enseignants des collèges et des lycées. Au cours de l'été 2013, il y aura le mouvement de roulement des instituteurs. Nous organisons également le mouvement de rapprochement des conjoints. Certaines situations et cas sociaux sont étudiés et pris en considération. On essaie dans la mesure du possible de satisfaire et de répondre aux demandes de mutation dans le cadre du rapprochement des conjoints, notamment s'il s'agit de cas sociaux. Mais les demandes de mutation ne sont pas acceptées de façon automatique. Cela va dépendre du nombre de postes vacants dans les établissements se trouvant dans les villes de Tunis et les régions du Sahel. Nous ne voulons pas créer un déséquilibre régional car il faut comprendre que si nous répondons à toutes les demandes de mutation, cela ne va faire que renforcer le déséquilibre entre les régions. Il ya aura un surplus d'enseignants dans la capitale et les régions du Centre et du Sahel. Cette situation va créer un vide dans les régions intérieures du Centre et du Sud. Nous voulons éviter d'instaurer ce déséquilibre qui nuit au rendement du système éducatif et à l'intérêt de l'élève. Notre rôle est de pourvoir dans toutes les régions aux besoins des établissements éducatifs en enseignants car notre souci premier est avant tout l'intérêt des élèves.
Qu'en est-il de la bonification des 25% intégrée dans le calcul de la moyenne de l'examen du baccalauréat ? Sera-t-elle maintenue ou supprimée ? La commission qui statue sur ce sujet a-t-elle été mise en place ?
Le ministère a effectivement mis en place une commission composée de personnes compétentes pour se pencher sur la question des examens nationaux, afin d'en évaluer les points forts et les faiblesses. J'ai proposé que les 25% soient supprimés du calcul de la moyenne de l'examen du baccalauréat. Le gouvernement a jugé que la réflexion sur cette question doit être reportée après la phase de la transition démocratique. Donc, la suppression des 25% n'est pas à l'ordre du jour.
Certains établissements au sein de la capitale se trouvent dans un état déplorable. Le ministère prévoit-il de les entretenir ?
On compte sur le territoire 6.005 établissements éducatifs dont 4.530 écoles et 1.475 collèges et lycées. En 2010, le ministère a estimé à 480 millions de dinars les besoins en maintenance et en entretien. Or, le budget de l'Etat ne peut fournir que le 1/6 de ce montant, soit près de 80 millions de dinars. En 2012, le ministère de l'Education a pourtant consacré 130 millions de dinars pour l'entretien et la maintenance des établissements. Cela n'est malheureusement pas suffisant et les besoins en entretien et en maintenance restent importants. Par ailleurs, les promoteurs qui ont été chargés de la maintenance de ces établissements ont rencontré, au cours des deux dernières années qui se sont écoulées, des difficultés pour effectuer les travaux nécessaires, en raison de l'absence de main-d'œuvre et de l'insuffisance de matériaux de construction. On ne peut pas, par conséquent, assurer l'entretien de tous les établissements. Il faut veiller à leur préservation. Cette responsabilité incombe à tous.
Les phénomènes de la violence, du tabagisme et de la consommation de drogue ont pris de l'ampleur dans les établissements éducatifs. Quelles sont les solutions envisagées par le ministère pour les ramener à des proportions moindres et tenter si cela est possible d'y mettre un terme à moyen et long terme ?
La consommation d'alcool, de drogue et le tabagisme, contrairement à ce que l'on pense, ne sont pas devenus des phénomènes inquiétants dans les établissements éducatifs. Mais cela n'empêche pas le fait que nous soyons vigilants afin qu'ils ne prennent pas des proportions importantes. Les efforts du ministère ne peuvent pas être à eux seuls suffisants. Il faut que toutes les composantes de la société s'impliquent pour lutter contre ces phénomènes qui minent l'espace éducatif : parents, enseignants, cadre administratif, société civile... Le ministère a organisé, du 4 au 12 janvier, la semaine nationale pour la lutte contre le tabagisme, la consommation de drogue... dans de nombreux établissements éducatifs. Nous avons décidé la mise en place d'un plan national qui inclut plusieurs volets : santé... Le phénomène de la violence en milieu scolaire est préoccupant à plus d'un titre. La violence qui sévit aujourd'hui à large échelle dans la société a gagné l'espace éducatif. Le ministère mise sur la prévention pour juguler ce phénomène. Nous organisons des activités sportives et de loisir. Des clubs doivent être créés au sein de l'espace scolaire pour sensibiliser les élèves et leur inculquer les valeurs des droits de l'homme, de la citoyenneté, du civisme, du respect de l'autre , des biens d'autrui... Mais dans la majorité des cas, nous prenons des mesures disciplinaires à l'encontre des élèves responsables de violence verbale et physique qui vont de l'avertissement au renvoi définitif.
Nous assistons à un espace éducatif de plus en plus politisé, islamisé, où les pratiques religieuses sont admises et où les idéologies politiques et religieuses sont légion. Qu'en pensez-vous ?
La neutralité de l'espace éducatif est la pierre angulaire de la politique éducative afin de pouvoir construire une société démocrate et moderne. Malgré les pressions, le ministère s'est opposé jusqu'ici à toute forme d'instrumentalisation de l'espace scolaire à des fins politiques ou religieuses. Nous ne voulons pas que l'espace éducatif soit détourné de sa vocation réelle et récupéré afin de diffuser des idéologies politiques ou religieuses. Le ministère s'est d'ailleurs montré ferme sur certains dossiers sensibles tels que le port du voile intégral, l'enseignement zeitounien....
Certains prônent le retour de l'enseignement zeitounien. Quelle est la position du ministère à ce sujet ?
Notre position est claire. Nous restons attachés à un modèle d'éducation unifié, démocratique, moderniste et gratuit. Il s'agit des constantes fondamentales de notre système éducatif. La création d'établissements privés est permis mais dans le respect de la législation en vigueur. Nous sommes opposés à un système d'enseignement parallèle, notamment s'il est non conforme aux programmes officiels et s'il est en contradiction avec les fondements de la politique éducative de ce pays. Des demandes nous ont été adressées pour créer des écoles dans lesquelles on enseigne un programme dont le contenu est non conforme au programme officiel du ministère . Nous les avons refusées bien que nous subissons beaucoup de pression.
Une information qui a circulé sur les réseaux sociaux, ces derniers jours, a été récupérée par les sites électroniques. La fille d'un des membres du parti Ennahdha a été recrutée par le ministère de l'Education sans passer de concours. Vous confirmez ou réfutez cette information ?
Cela est totalement faux. Je tiens à apporter un démenti à cette rumeur. Le 10 janvier dernier, j'ai été invité par l'Assemblée nationale constituante afin de répondre à une série de questions. Un des membres du parti Ennahdha a saisi cette occasion pour me critiquer vivement du fait que la demande qu'il a adressée au ministère de l'Education pour recruter sa fille sans passer de concours avait été refusée. J'ai reçu cette demande et je lui ai signifié que le recrutement de cette jeune femme se fera conformément à la loi et aux dispositions en vigueur en matière de recrutement dans la fonction publique. Cette jeune femme, qui a un diplôme dans la spécialité sciences de la vie et de la terre, a fini par passer, l'année dernière, le concours organisé par le ministère pour le recrutement de 4.000 instituteurs. 4.973 candidats ont été retenus sur 18.600 candidats qui ont passé le concours. Classée 4495, elle a été admise. La mutation de ces candidats ne va pas se faire d'un seul coup mais par tranche. Quand son tour sera venu, elle sera mutée à l'instar de tous les candidats qui ont été retenus.


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