• Le taux global de réussite à l'examen du Bac en 2011 a dépassé 60%, taux qui n'a pas été enregistré depuis cinq ans • Rentrée scolaire 2011-2012 : recrutement de 3500 éducateurs et surveillants • Deux mille professeurs sur 75 mille ont déposé leurs candidatures pour occuper les postes de directeurs de lycées de l'enseignement secondaire Quelques jours après l'achèvement des examens nationaux, M. Taïeb Baccouche, ministre de l'Education, a donné hier, dans une conférence de presse, d'amples éclaircissements sur les résultats de ces examens, les préparatifs de la prochaine rentrée scolaire 2011-2012 et les nouveautés du système éducatif. La conférence a été axée sur six chapitres, à savoir les examens nationaux, les recrutements, l'affaire des directeurs et des censeurs, les élections de l'Assemblée constituante, la prochaine rentrée scolaire et la levée des injustices. Concernant les résultats de l'examen du baccalauréat, le ministre n'a pas manqué de rappeler que le taux de réussite enregistré cette année est le plus élevé depuis cinq ans, ceci «est dû aux efforts considérables déployés aussi bien par les élèves que par les éducateurs et les parents, qui, ensemble, ont veillé au bon déroulement de l'examen et des conditions de révision», précise M. Baccouche. En effet, le taux global de réussite au Bac a dépassé cette année 60%, avec un succès phénoménal pour les filles avec 60%, contre 40% pour les garçons. Mieux encore, le taux de réussite dans les établissements scolaires publics a atteint 70%, contre 30% dans les lycées privés. Pour ce qui est de la répartition des bacheliers selon les sections, il y a un grand décalage dans les taux de réussite pour la section lettres avec moins de 50% et celle des sciences avec 77%. «La faiblesse des résultats de la section Lettres observée tous les ans nécessite un nouveau système d'évaluation et une étude approfondie pour pouvoir améliorer les taux de réussite dans les années à venir. Côté distinction, les taux varient entre 1,26% pour la section Lettres et 55% pour celle des mathématiques. A noter que cinq élèves sur sept ayant obtenu les moyennes les plus élevées enregistrées à l'examen du bac n'appartiennent pas aux lycées pilotes. D'autres statistiques éloquentes reflètent la réussite de l'année scolaire post-révolutionnaire : environ 130 lycées ont réalisé un taux de réussite moyennant ou dépassant 80%, dont 11 lycées pilotes», ajoute le ministre. Concernant l'examen de fin d'études de l'enseignement de base, qui est un examen facultatif, le nombre des candidats a atteint cette année 31.101 (23,33%), un taux assez faible «qui nécessite également une révision et une évaluation devant aboutir soit à sa généralisation soit à son élimination». Quant au concours d'entrée aux collèges pilotes (facultatif aussi), le nombre des candidats n'a pas dépassé 39.547 (23,9%) sur un total de 164.895. «Ce nombre très réduit des candidats est dû à la faiblesse du système d'enseignement primaire qui favorise depuis des années le passage automatique, sans une réelle évaluation». Evoquant les recrutements, le ministre a mis l'accent sur le concours du Capes, qui demeure un sujet d'actualité brûlante pour le ministère et une polémique «éternelle» pour les demandeurs d'emploi. Dans ce contexte, M.Baccouche s'est exprimé de vive voix, tout en disant toute la vérité sur le mécontentement du staff de son département quant aux dépassements et aux injustices observés depuis la mise en place de ce concours, qui «n'a plus aujourd'hui de crédibilité ni d'utilité». Néanmoins, le ministère s'emploie actuellement à la révision de la valeur et de l'apport de ce concours, en instaurant une nouvelle vision et une nouvelle politique d'employabilité. M. Baccouche ajoute : «Le dossier du Capes fera l'objet dans les années à venir d'une consultation entre toutes les parties concernées, consultation qui reposera sur l'objectivité et la transparence. La prochaine rentrée scolaire 2011-2012 verra l'ouverture d'un concours de recrutement de 3.500 éducateurs, surveillants et surveillants généraux». Pour ce qui concerne l'affaire des directeurs des lycées secondaires et des censeurs, le ministre a insisté sur le maintien de la décision du changement de 2.000 directeurs de leurs postes, en les plaçant dans d'autres établissements entre autres l'administration, où ils peuvent être chargés d'encadrer les nouveaux directeurs. Cette décision vient à point nommé renforcer la nouvelle démarche du ministère qui consiste en la révision des critères et des nominations des directeurs dans les établissements de l'enseignement secondaire. «Ces critères doivent être objectifs basés essentiellement et uniquement sur la compétence. C'est pour cela que notre département a recensé environ 2000 nouveaux professeurs candidats pour occuper les postes de directeurs». Alors que notre pays s'apprête à vivre une échéance politique cruciale, qui n'est autre que les élections de l'Assemblée constituante, le ministère de l'Education n'est pas du reste puisqu'il a pris l'initiative de faire effectuer un stage au profit des éducateurs et des conseillers pédagogiques pour participer à l'opération des élections. Un stage focalisé sur l'éducation à la citoyenneté et à l'initiation à la vie politique. Le même département a mobilisé ses institutions éducatives (lycées et écoles) pour abriter les différentes étapes de ladite opération outre les équipements informatiques. «C'est un devoir national et une responsabilité collective que les quelques milliers d'éducateurs et d'enseignants doivent assumer. L'Instance supérieure indépendante pour les élections a salué cette initiative qui contribuera certes au bon déroulement et à la réussite de l'opération des élections dans les meilleures conditions possibles», souligne le ministre. La prochaine rentrée scolaire 2011-2012 sera marquée par la réinstallation de la direction générale des examens, après avoir constitué un comité de réflexion réunissant des experts qui seront chargés de proposer de nouvelles visions sur les programmes des prochaines années. Les manuels scolaires feront aussi l'objet d'une révision en vue de les adapter aux nouveaux programmes. Volet levée des injustices, le ministre a affirmé qu'environ 1.250 dossiers ont été résolus et bien d'autres sont en cours d'examen.