La voiture de Ghannouchi et de Bennani, cible de jets de pierres Le militant du mouvement national Ahmed Rahmouni, exécuté en 1963 dans la tentative de complot contre Habib Bourguiba en 1962, a été réinhumé hier au carré des martyrs à Thala, sa terre natale (gouvernorat de Kasserine). L'Hôpital militaire de Tunis avait remis samedi à la famille du défunt les restes du corps après un test ADN. Lors de la cérémonie de réinhumation où l'oraison funèbre a été prononcée par le ministre des Affaires religieuses, un groupe d'individus a attaqué le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi et l'élu du parti à l'Assemblée nationale constituante (ANC) Walid Bennani. Selon des témoins oculaires, le porte parole officiel du Parti républicain, Issam Chebbi, a été empêché d'intervenir lors de cette cérémonie. Dans une déclaration à l'agence TAP, Walid Bennani a démenti l'information rapportée par certains médias selon laquelle il aurait subi au côté de Rached Ghannouchi une agression physique, admettant toutefois que leur voiture avait été la cible de jets de pierre par ce qu'il a qualifié d'«une bande de jeunes soudoyés». Selon Walid Bennani, le président du mouvement Ennahdha avait été invité par la famille du martyr parce qu'il avait été un des élèves de feu Ahmed Rahmouni. De son côté, Issam Chebbi a indiqué qu'il n'était pas personnellement visé au cours de la céromonie, expliquant que la famille du martyr n'a pas souhaité qu'il prononce une allucation qui pourrait être exploitée politiquement. Ahmed Rahmouni est l'un des militants du mouvement national. Il a rejoint en 1955 le bureau exécutif du parti du néo-Destour et rejeté les orientations du régime bourguibiste. Il a été arrêté en 1956 et emprisonné pendant 3 ans avant d'être arrêté de nouveau en 1962. Ahmed Rahmouni est accusé de tentative de complot contre le régime de Bourguiba aux côtés de 9 militants, civils et militaires, le 24 janvier 1963.