Les familles des impliqués dans la tentative de coup d'Etat de 1962 attendent que les autorités et à leur tête le président de la république Moncef Marzouki réalisent les promesses qui leur avaient été données, en vue d'inhumer les restes des corps des condamnés pour cette tentative, dans le cimetière des martyrs à Séjoumi , de manière à consacrer officiellement, par cette action, leur réhabilitation, en leur reconnaissant de cette façon la qualité de martyrs pour la cause de la patrie. L'organisation appelée ‘' comité de coordination pour la vérité et la justice en faveur des martyrs de 1963'' a organisé lundi 21 janvier, à Tunis, un point de presse à ce sujet, de concert avec une association dénommée ‘'association des militants de 1962'', au cours duquel ont été exposés les développements survenus en ce qui concerne la concrétisation des promesses de réhabilitation des impliqués dans le complot de 1962. Le comité de coordination est présidé par Saifi Benbli, fils d'un des militaires impliqués dans l'affaire, condamné à mort et exécuté comme 9 autres impliqués, militaires et civils, le 24 janvier 1963 à l'école de la garde nationale de Bir Bouragba, dans le gouvernorat de Nabeul. L'association est présidée par Mme Hallouma Guisa, fille d'un des militaires impliqué, et condamné à mort, mais sa peine avait été commuée en travaux forcés à perpétuité.
Recherche des corps L'affaire remonte à 1962, époque marquée par une vague de coups d'Etat militaires dans les pays arabes. Un groupe de quelque 35 personnes composé de militaires et de civils tente de perpétrer un coup d'Etat contre le premier président de la république tunisienne, Habib Bourguiba. Leur tentative est découverte. Les comploteurs sont arrêtés et jugés par le tribunal militaire. 13 personnes sont condamnées à mort dont dix, cinq militaires et cinq civils, sont exécutées le 24 janvier 1963 dans l'école de la garde nationale de Bir Bouregba dans le gouvernorat de Nabeul, et enterrées dans une fosse commune, sur place. Les trois autres condamnés à mort voient leurs peines commuées en travaux forcés à perpétué. Les autres membres du groupe sont condamnés aux travaux forcés pour des périodes allant de 5 ans à 15 ans. Elles purgent leurs peines dans les geôles tunisiennes et sont libérées le 1er juin 1973, sachant qu'à l'époque bourguibienne, le 1er juin était une fête nationale célébrée sous le nom de la fête de la victoire. Saifi Benbli a indiqué que la commission militaire chargée de retrouver les restes des corps des condamnés a pu retrouver les restes de cinq corps , soit deux militaires, savoir Salah Hanachi et Kobeir Mehrzi et trois civils, savoir Ahmed Rahmouni, Hédi Gafsi et Abdelaziz Akrémi. Les restes de ce dernier ont été inhumées dans sa ville natale Ksar Gafsa, au cours d'une cérémonie à laquelle avaient assisté le gouverneur de Gafsa et un représentant du president de la république tandis les restes des quatre autres attendent dans des cercueils à l'hôpital militaire de Tunis d'être enterrés avec ‘‘les honneurs et la dignité'' qu'ils méritent.
Redressement ou complot ? Saifi Benbli a rappelé que le président de la république avait reçu le 5 avril 2011 une délegation des familles des condamnés et a exprimé sa sympathie envers leur cause. Le comité de coordination de ces familles a présenté dans une lettre officielle au president de la république, les demandes de ces familles dont la rehabilitation officielle des condamnés en leur reconnaisant la qualité de martyrs pour la cause de la patrie et le dédommagement des familles. Lors du point de presse, des membres des familles des condamnés ont pris la parole.Ils ont affirmé que l'action de leurs fils n'étaient pas un complot mais un mouvement de redressement à caracère pacifique visant à corriger le régime de Bourguiba qui s'orientait alors vers le despotism et la tyrannie. Le movement cherchait à déposer Bourguiba, à l'obliger à reconnaitre ses erreurs en public, et à le remplacer par une autre personnalité ouverte aux options démocratiques et à la participation, , comme Mongi Slim. Ses auteurs ne cherchaient pas le pouvoir.